Changez les règles

Oser parler de la ménopause

La ménopause n’est pas une maladie mais un passage obligé de la vie des femmes. Pour certaines, c’est un phénomène normal du cycle de la vie féminine, pour d’autres, c’est une période de déclin physique et psychique.

Des mots sur les maux

Derrière les « Je dors mal » ou « Je ne suis pas bien », se cachent les troubles de la femme entrant en ménopause. Elle ne sait pas mettre des mots sur les manifestations de cette tranche de vie. Elle n’a pas de problèmes, c’est son corps qui exprime sa carence hormonale. On doit lui décoder ses maux et lui proposer des solutions de confort. N’hésitez pas à lever des tabous : oui, la libido peut baisser, mais elle peut revenir !

Le choix du vocabulaire

Dissociez la problématique de la ménopause du déclin physique. Parlez d’« accompagnement » lors de cette transition. Vous pouvez par exemple dire : « Votre organisme évolue. Vous pouvez neutraliser certains signes et faire en sorte d’améliorer votre confort de vie », ou « Comme la puberté, la ménopause est une étape hormonale à gérer, c’est un phénomène normal ».

Proposer la confidentialité

Les femmes doivent pouvoir parler en toute confidentialité de leurs problèmes sans que toute l’officine en profite. Avoir moins de désir pour son partenaire ou se sentir « vieille et moins désirable » ne sont pas des choses que l’on crie sur les toits ! Aménagez un espace pour les écouter. Faites-le savoir au sein même du rayon dédié à la ménopause : « Vous voulez nous parler en privé de certains sujets ? C’est possible. »

S’informer pour être compétent

Pas question d’en savoir moins que les magazines féminins ! Vos clientes sont assaillies d’informations, souvent contradictoires voire fausses ou inquiétantes, notamment sur les traitements hormonaux substitutifs. À vous de « recadrer » et de trier fausses allégations et acquis actuels. Engrangez des connaissances sur la prise en charge. Connaître les problématique de la ménopause permet d’identifier les besoins et les solutions de confort à proposer au fil des relations avec votre cliente. La privation hormonale ou bien certains traitements entraînent des modifications corporelles et des troubles : ostéoporose, bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, épaississement de la taille, baisse de la libido, incontinence, insuffisance veineuse, troubles cardiovasculaires…

Créer un espace dédié

Agencement

Selon la place dont vous disposez, consacrez un rayon aux besoins féminins lors de deux parcours hormonaux typiques, la grossesse et la ménopause, identifié par « La vie au féminin » par exemple. Le haut du meuble est dédié aux besoins des femmes enceintes et en post-partum. L’autre partie est réservée à la période de la ménopause, même si certains besoins se recoupent (incontinence urinaire, problèmes de peau, prise de poids).

Les gammes

Différentes gammes peuvent être regroupées dans le rayon «ménopause» :

– Les compléments alimentaires : ménopause, hydratation de la peau, reminéralisation, perte de poids.

– La diététique consacrée à l’épaississement de la taille, avec comme accroche : « Demandez votre programme diététique personnalisé ».

– Les tests de dépistage (Menotime, Menotest).

– L’incontinence légère.

– Les lubrifiants vaginaux spécifiques.

– La phytothérapie des troubles climatériques (sauge, houblon…).

– Les accessoires de rééducation périnéale (cônes vaginaux…).

– Les accessoires pour dynamiser sa sexualité : doigtiers, patches stimulant la libido (gamme Ophrys…).

À éviter : les serviettes et les tampons, à laisser dans le rayon hygiène. De même, n’associez pas aux produits « ménopause » les produits cosmétiques dont les femmes préfèrent garder une image « beauté ».

Exposer en double

Consacrez toute l’année au moins deux étagères à la ménopause au sein du rayon « compléments alimentaires ».

Communiquer au fil de l’an

Pas de saisonnalité

Les femmes forment la cible principale de vos clients (70 %) et vous délivrez des ordonnances de traitement hormonal substitutif toute l’année.

Faire des animations

De même que l’on organise des animations en dermocosmétique, pourquoi ne pas proposer un « café débat » ? L’idée est d’instaurer une discussion et de délivrer des informations sur le sujet, en début d’après-midi par exemple pour celles à la retraite, en soirée ou un samedi après-midi pour les cinquantenaires actives. À vous d’animer ou de faire appel à un médecin.

Une vitrine de bon ton

Pas la peine de longs discours, une simple image de femme « mûre » bien choisie suffit pour la vitrine. Attention aux mots blessants et négatifs ! : éviter le « Mieux gérer sa ménopause », sous-entendant que l’on ne vit pas bien cette période. Évoquez plutôt « La ménopause, une nouvelle étape dans la vie d’une femme » ou « Vivez pleinement cette nouvelle étape ».

Le saviez-vous ?

• Entre 300 et 500 000 femmes débutent leur ménopause chaque année.

• Environ 800 000 femmes prennent un traitement hormonal substitutif.

• Le segment « ménopause » des compléments alimentaires occupe la deuxième place des ventes, derrière la minceur. En automne-hiver, il est troisième (après « minceur » et « toniques »), suivi de « reminéralisation osseuse ».

• Les produits leaders sont : Phytosoya (GM), Evestrel J/N, Ymea J/N (GM), Ymea gélules, Phytosoya (PM), Ymea J/N (PM).

• Actuellement, figurent au top-5 : Ménophytéa, Evestrel et Phytosoya gélules.

Les conseils de…

Christine Caminade

consultante de Christine Caminade Conseils

Délivrance d’un traitement hormonal

– Vérifiez toujours que le médecin a expliqué à quoi sert le traitement : « Que vous a dit votre médecin à propos du traitement ? ».

– Assurez-vous que la cliente a compris les explications du médecin et qu’elle a les informations nécessaires pour l’observance. Validez ses connaissances : « Effectivement… ».

– Évitez de faire le « singe savant » en faisant un cours sur la ménopause.

– Complétez sur le bon usage : mode d’application, moment de prise : « Vous prenez ce comprimé à telle heure… », « Vous faites… ».

– Demandez toujours : « Que prenez-vous d’autre pour vos troubles ? » Beaucoup de femmes achètent des produits par correspondance ou dans des magasins de diététique. Vérifiez qu’il n’y a pas de double usage ou une mauvaise utilisation de phyto-oestrogènes par exemple.

– Le médecin a-t-il anticipé la sécheresse vaginale, l’atrophie cutanée ou la prévention de l’ostéoporose ? En cas de sécheresse vaginale, évitez de proposer les gels des marques de préservatif ! Il en existe des spécifiques pour la femme ménopausée.

– Enfin, inciter les femmes qui ne prennent pas de traitement à aller régulièrement chez le gynécologue.