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Présidentielle faites vos jeux : la pharmacie au second plan
Rares sont les partis en lice pour la présidentielle à s’être exprimés officiellement sur l’avenir de l’officine. Les préparateurs devront s’en tenir aux grandes lignes.
Les pharmaciens sont mal barrés, et nous aussi. Aucun programme n’aborde clairement les problèmes liés à l’officine. Les politiques se moquent bien de nous. Ils parlent plutôt de sécurité, de chômage, rarement de la pharmacie. Avec les médicaments déremboursés, entre autres, on peut s’inquiéter car beaucoup de patients refusent de les prendre et l’officine perd des produits. » Mélanie, 21 ans, apprentie préparatrice en dernière année à Montpellier, ira voter. Elle ne sait pas pour qui. La campagne en cours ne la motive pas vraiment. Rares sont les candidats à offrir un programme détaillé en matière de santé, et surtout peu se sont exprimés très précisément sur le devenir de l’officine, encore moins sur l’avenir des préparateurs. « Les candidats parlent surtout des hôpitaux et des médecins. Jamais de nous, qui représentons le bas de l’échelle dans le secteur officinal. Nous avons le droit de vote, alors il faut l’utiliser. Cela ne changera probablement rien à l’exercice de notre profession, mais peut-être pouvons-nous contribuer à changer certaines choses. » Myriam, 45 ans, est comme beaucoup de préparateurs désabusée par la campagne électorale.
Des motifs de crainte. Le contexte de l’officine est difficile, et 2007 est considérée, pour nombre de pharmaciens, comme l’« année de tous les dangers ». La loi de financement de la Sécurité sociale destinée à maîtriser les dépenses de santé pèse sur l’économie des officines : les déremboursements de médicaments ont entraîné des baisses de vente ou des arrêts de traitement, les marges ont été réduites, les prescriptions ont diminué, le dispositif « tiers payant » contre générique a été amendé en novembre, le monopole sur le médicament est remis en cause… Les motifs de crainte se multiplient. « Quand une officine perd 30 à 40 000 e de marge, cela a automatiquement des répercussions sur le personnel. L’économie de l’officine, c’est toute une chaîne. Les préparateurs sont directement concernés par nos difficultés », résume Philippe Pistre, pharmacien à Juvignac (Hérault).
Aucun des programmes officiels des candidats n’aborde la question directement. Certains conseillers des partis que nous avons sollicités – avec insistance – ont pourtant accepté de répondre sur quelques points.
Le médicament, base de l’officine. Sur le maintien du médicament dans l’officine, « le coeur de notre métier » rappelle un titulaire, le Parti communiste estime que de tels produits ne peuvent se vendre en dehors du conseil de professionnels comme les pharmaciens. L’UMP, pour sa part, considère que n’étant pas un produit comme les autres, la loi doit protéger sa distribution. « Par qui et où ? À l’officine, par le pharmacien ? En grande surface ? Elle ne nous le dit pas », regrette le pharmacien Philippe Pistre. Le Parti socialiste, par la voix de Claude Pigement, responsable national à la santé, répond très clairement : « le PS est favorable au maintien du monopole dans la délivrance des médicaments par l’officine et par le pharmacien, et il n’y a aucune raison de remettre cela en cause. » Le Front national, de son côté, assure que « la perte de ce monopole ne peut que diluer les responsabilités de chacun et surtout réduire la qualité des soins donnés in fine à l’usager. Le monopole d’officine reste une bonne barrière à la déréglementation ». Quant à la candidate des Verts, Dominique Voynet, elle reconnaît que la remise en cause du monopole ne peut être bénéfique aux pharmacies. Que feront-ils, dans le concert européen ? Personne ne le dit.
Mauvaise année. L’an dernier, les pharmaciens ont accusé le coup des baisses de marge sur les génériques et sur les grands conditionnements. Conséquence du PLFSS 2006, « l’économie de nos officines a été la plus mauvaise depuis très longtemps », dénonce Frédéric Abecassis, président syndical de l’Hérault. Les marges ont chuté, certes. En outre, la diminution des prescriptions, les mesures de déremboursement et les campagnes de la Sécurité sociale sur les antibiotiques ou sur les génériques, par exemple, ont eu un impact sensible sur les chiffres d’affaires, en baisse eux aussi. Aucun prétendant à la magistrature suprême ne garantit qu’il reviendra sur cet état de fait. Pour le Front national, toutefois, Joëlle Melin explique ainsi : « Même si l’on peut prévoir des rémunérations pour de nouvelles missions dans la prévention ou l’éducation thérapeutique, la marge commerciale reste le système de rémunération le plus performant. » Certains candidats envisagent également des compensations sur la rémunération des officinaux : les Verts avancent un forfait par patient. « La logique de promotion du générique doit faire évoluer la rémunération vers d’autres modes. À terme, le pharmacien fera partie de l’équipe en charge de la santé sur un territoire et pourra être rémunéré en fonction des objectifs de santé publique. » Quant au Parti socialiste, il réfléchit : « Peut-être doit-on envisager de nouveaux modes de rémunération qui permettraient de reconnaître la mission de santé publique et de prévention du pharmacien, en tenant compte en même temps de l’équilibre de la Sécu », précise Claude Pigement. Les déremboursements, quant à eux, sont rarement remis en cause dès lors que le service médical rendu (SMR) est effectivement insuffisant, mais le Parti communiste et le Parti socialiste refusent tout net le déremboursement pour des raisons qui seraient purement comptables. Seul le Front national estime infondée la notion de SMR. Il déterminera après audit ce qui est vital pour la santé afin d’en permettre le juste remboursement.
Une autre répartition. Si l’avenir de l’officine, à court terme, n’est pas remis en question, les socialistes se sont exprimés sur une nécessaire harmonisation géographique. « Il faut que l’on puisse trouver des pharmacies sur tout le territoire. Toute fermeture remet en cause le service de santé publique de proximité. » Le Front national est opposé aux chaînes, regroupements et franchises : « Le pharmacien doit pouvoir rester propriétaire de son officine et avoir les moyens de son indépendance matérielle et professionnelle. » Mais rares sont les candidats à rappeler, comme le font les Verts, « le vent de déréglementation qui souffle sur l’Europe du médicament » et qui autorise, ici, le développement de chaînes ou d’« e-pharmacies », ou remet en cause, là, le monopole pharmaceutique. Que les préparateurs se rassurent : « Sans eux, les pharmacies ne peuvent pas fonctionner », note Claude Pigement.
L’UDF a mené l’enquête. Dans cette campagne pour la présidentielle, seule l’UDF a enquêté directement auprès des pharmaciens. Elle a, dans cette optique, construit un questionnaire de près de 70 items afin de cerner le plus précisément possible les préoccupations des officinaux et leurs attentes quant à l’avenir de la profession, bien que la spécificité des préparateurs n’y soit pas spécialement abordée. Sur près de 33 000 questionnaires remis aux intéressés, 2 437 ont été renvoyés au groupe UDF de l’Assemblée nationale, soit près de 8 % de réponses. Denis Halegouet, ancien préparateur, élu UDF, est satisfait du « score ». « Souvent, sur ce type d’enquête, on ne dépasse pas les 5 %. Le retour a été intéressant en ce qui concerne les suggestions et le dialogue. »
Bilan : 75 % des pharmaciens estiment n’être pas suffisamment reconnus par le Caisse nationale d’assurance maladie, 45 % par les pouvoirs publics et 69 % par les autres professionnels de santé. Ils estiment, à 87 %, que leurs conditions de travail se sont dégradées ces dernières années et sont persuadés (à 81 %) des effets pervers des déremboursements. Près de la moitié sont surtout très pessimistes sur l’avenir de leur profession. Ce questionnaire a permis au groupe UDF de valider un certain nombre de propositions susceptibles d’être prises en compte dans le volet santé du projet de gouvernement de François Bayrou. Par exemple : l’implication des pharmaciens dans les réseaux de soins, la possibilité de prescrire des médicaments de prescription médicale facultative, la révision de la loi Dutreil sur les marges arrière pour les génériques, ou encore les dispositions à prendre pour conserver les petites officines en zone rurale comme dans les banlieues de grandes villes, rémunérer le stock qui immobilise de l’argent, indemniser la responsabilité engagée par le pharmacien, etc.
Denis Halegouet rassure : « Plusieurs marchés sont déjà partis de l’officine, l’optique par exemple ou l’herboristerie. À chaque fois elle a rebondi. En se formant, le préparateur a la possibilité de devenir plus pointu dans des domaines comme la phytothérapie, la cosmétologie, le soin vétérinaire, le MAD, la perfusion, la cicatrisation, etc., et de prendre une place plus importante dans l’officine. »
Mobilisation. Dans l’Hérault, un syndicat de pharmaciens a décidé de monter au créneau pour défendre une profession qui représente, en tout, 125 000 employés dont une quasi-moitié de préparateurs. Il a créé un blog pour faire entendre sa voix au niveau national (voir encadré page précédente). « Il y a 23 000 officines en France qui ont, pour l’instant, le monopole de la distribution de médicaments. Cela représente sur l’ensemble du territoire un potentiel de 4,5 millions de passages par jour. Nous voulons peser dans la campagne avec la force que nous représentons », clame Frédéric Abecassis, président de la chambre syndicale. Le blog a enregistré quelques rares réactions de la part des politiques, mais il a permis à ses animateurs d’obtenir un rendez-vous, début mars, au QG de Nicolas Sarkozy où ils devaient être reçus par la chargée de communication du candidat. « Nous avons contribué à faire faire 2 millions d’euros d’économie à la Sécurité sociale, au prix d’efforts de notre part, et nous nous retrouvons, en échange, avec des difficultés financières. Ce n’est pas logique ! », déplore les officinaux à l’origine du mouvement. Jean-François Chossy, député UMP et unique préparateur élu à l’Assemblée nationale, relativise : « L’officine, comme tous les secteurs, se sent agressée. Elle est pénalisée par les charges, les impôts, les contraintes réglementaires. L’UMP se préoccupe des baisses de charges et des simplifications administratives. » Un mois après sa mise en ligne, le blog des pharmaciens en colère comptabilisait plus de 12 000 passages. Mais les propositions concrètes avancées par ces officinaux pour sauvegarder la rentabilité de leur entreprise n’ont pas suscité de réaction claire de l’UMP. Un parti en faveur de qui, pourtant, 82 % des pharmaciens ont voté en 2002. •
DES OFFICINAUX EN GAGÉS EN POLITIQUE
Nicolas Sarkozy – UMP
Nicolas Sarkozy est pour une santé fondée sur la solidarité. Afin de responsabiliser les patients, il prévoit l’instauration d’une franchise par famille sur les consultations et les examens. Si le numerus clausus des pharmacies n’est pas remis en cause, il pourra être ajusté en fonction de la fréquentation et non du nombre d’habitants. L’UMP veut favoriser la création de cabinets de groupes, notamment en milieu rural. La distribution du médicament doit être protégée par la loi, mais l’UMP ne s’est pas encore exprimée sur le monopole du médicament.
Ségolène Royal Parti socialiste
Dénonçant la dégradation du système de santé, Ségolène Royal a annoncé la tenue d’états généraux qui permettront de préciser ses objectifs en matière d’assurance maladie. Son pacte présidentiel a décliné les grandes lignes d’un programme « santé pour tous » et de proximité, annonçant, entre autres, la création de dispensaires en milieu rural et dans les quartiers sensibles. L’officine fait partie de cette proximité. Son monopole n’est pas remis en cause.
François Bayrou UDF
L’UDF souhaite maintenir une répartition géographique qui permettrait d’aménager le territoire en assurant la proximité des soins. Elle propose des groupements d’officine, limités en nombre, pour augmenter le chiffre d’affaires global et faire face à la diminution des marges brutes. Le monopole du médicament est préservé.
Jean-Marie Le PenFront national
Le Front national, opposé à la notion de planification, est pour la liberté d’installation de tout libéral. En ce qui concerne la pharmacie, la santé doit être également traitée en campagne comme en ville, au titre de la solidarité nationale. Le quorum doit donc pouvoir être fluctuant et révisé régulièrement.
Dominique Voynet Les Verts
Dominique Voynet est opposée au principe de chaînes de pharmacies mais d’accord pour des chaînes au capital réservé à des pharmaciens titulaires et des chaînes au capital ouvert à des non-pharmaciens. Le médicament n’étant pas un produit de consommation ordinaire, il doit rester dans l’officine. Le pharmacien pourra être rémunéré pour son rôle clé dans le bon usage du médicament et dans la prévention.
Marie-Geaorge Buffet Parti communiste
Le Parti communiste abrogera toutes les réformes organisant une médecine à plusieurs vitesses. Il veut laisser aux pharmacies de quartier les moyens de vivre correctement mais créera un pôle public du médicament pour écarter les logiques de profit de l’industrie pharmaceutique. Le médicament étant un produit permettant une prise en charge par l’assurance maladie, il ne pourra être vendu en dehors de la pharmacie. Ceux qui ont un SMR insuffisant ne seront pas remboursés.
Olivier Besancenot Ligue communiste révolutionnaire
Olivier Besancenot promet le remboursement intégral de tous les médicaments mis sur le marché, la nationalisation de l’industrie pharmaceutique et de la recherche avec mise sous contrôle public, la suppression du forfait hospitalier et de tous les montants non remboursables. Selon Olivier Besancenot, avec une autre répartition des richesses il y a de quoi financer une Sécurité sociale de qualité pour tous, permettant la gratuité des soins.
Arlette Laguiller Lutte ouvrière
Militante syndicale et révolutionnaire, Arlette Laguiller veut revenir à une prise en charge à 80 % de tous les frais médicaux et supprimer le forfait hospitalier ainsi que les mesures prises sur les retraites. Elle propose ainsi d’aligner celles du privé sur les régimes spéciaux et non l’inverse. Elle promet la construction de deux millions de logements en deux ans et une augmentation immédiate de 300 ¤ par mois sur tous les salaires et retraites.
Des officinaux engagés en politiqueJacques Ogier, maire de Duerne (Rhône)
Sans étiquette
Préparateur hospitalier
« J’ai débuté en 1965 comme préparateur aux Hospices civils de Lyon. Mon sentiment est que l’on procède à une véritable casse de l’hôpital public. Je suis choqué par la façon dont on l’administre. En pharmacie aussi il y a un certain malaise. Si j’avais entendu qu’un de nos prétendants à la magistrature suprême s’intéresse aux préparateurs, je lui aurais volontiers accordé mon parrainage. Mais, au fond, les préparateurs se moquent autant de la politique que la politique se moque d’eux. Pourtant les professionnels de ce secteur sont indispensables, on ne peut mettre n’importe qui ni à la distribution, ni à la préparation des médicaments. Je pars à la retraite sans regret, mais j’appréhende pour ceux qui vont rester, car, au bout de la chaîne, c’est le patient qui trinque. Depuis 2001, je suis maire d’un village de 750 habitants et, au conseil, tous les bords politiques travaillent ensemble dans l’intérêt de la commune. »
Des officinaux engagés en politiqueJean-François Chossy, député de la Loire, UMP
Préparateur en pharmacie
« J’ai été préparateur en officine pendant vingt ans, jusqu’en 1983, d’abord à Saint-Etienne puis à Andrézieux-Bouthéon. Si aujourd’hui je ne travaille plus en pharmacie, j’ai toujours des remontées d’information, sur les génériques par exemple ou sur la rémunération du pharmacien. Je me demande d’ailleurs comment rémunérer une fonction de conseil qui me semble le rôle naturel du pharmacien. Il faut batailler sur des secteurs comme les marges, les remises ou les regroupements d’achat, se battre sur le monopole du médicament. Or, le pharmacien reste trop individualiste. Je me suis engagé en politique du côté de l’UMP parce que c’est le parti qui va le plus au fond des choses. Il est le plus lucide sur les difficultés des citoyens et les solutions à apporter pour les résoudre. Pour ma part, dans mes fonctions politiques, j’ai axé toute ma démarche sur le handicap. »
Des officinaux engagés en politique>Denis Halegouet, maire adjoint de Bizanos (64), UDF
Préparateur en pharmacie
« Préparateur de 1973 à 1983 à Versailles puis à Pau, je suis devenu délégué pharmaceutique du groupe Russell Uclaf puis directeur régional des laboratoires Hartmann. Je suis élu depuis plus de vingt ans, conseiller municipal d’abord, puis maire adjoint depuis 2001. J’appartiens à la commission de santé de l’Assemblée nationale et j’ai participé à l’élaboration du questionnaire destiné aux officinaux concernant l’avenir de la profession. Le métier de préparateur, c’est sûr, n’y est pas spécialement abordé. Je me bats pour qu’il soit de plus en plus spécialiste, dans les différents domaines de la pharmacie, et ce grâce à la formation. Je ne suis pas inquiet pour l’avenir de la préparation, même si les préparateurs ont besoin de plus de reconnaissance. L’UDF défend les réseaux de soins et les maisons médicales, qui impliqueront de plus en plus la pharmacie. Elle s’oppose aux chaînes et veut maintenir les officines en milieu rural. »
Des officinaux engagés en politiqueBruno Mangin, ancien maire adjoint de Nîmes (Gard), PS
Pharmacien
« Je suis pharmacien depuis 1985 et me suis installé en 1999. En parallèle, j’ai été adjoint de 1995 à 2001 et conseiller général de 1998 à 2004. J’ai continué à travailler en pharmacie pour garder un pied dans la réalité. J’ai la chance d’avoir une expérience de salarié puis de patron. Le PS, pour lequel je milite, peut apporter sa vision de la justice sociale sur un aspect qui touche les gens dans leur intégrité physique : la santé. Paradoxalement, avec la droite, notre profession est devenue de moins en moins libérale car de plus en plus encadrée. Elle est entrée dans une logique purement comptable. Les pharmaciens ne peuvent plus exercer correctement leur métier. Des petites pharmacies risquent de fermer alors qu’elles ont un rôle essentiel. J’ai du mal à imaginer notre avenir. Au même titre que l’éducation, la santé est une question prioritaire au PS. C’est pourquoi je me bats sous cette étiquette. »
Des officinaux engagés en politiqueJean-Marc Roubaud, député-maire Villeneuve- les-Avignon, (Gard), UMP
Pharmacien
« Je suis pharmacien installé depuis 1976. Mon premier mandat municipal date de 1989, et je suis député UMP depuis 2002. Les mesures prises successivement ont un impact direct sur la marge de l’officine, sans résoudre le problème de l’assurance maladie. Aujourd’hui, au-delà du médicament, c’est une filière que l’on met à mal. Le vrai débat aujourd’hui, c’est : qui va prendre l’engagement de préserver l’économie de l’officine et revaloriser les salaires des pharmaciens adjoints et des préparateurs ? L’UMP a organisé toute une série de grands débats lors de sa convention sur la santé. C’est notre fierté. Elle a ainsi pris clairement position sur le numerus clausus, l’exercice libéral de l’officine et la revalorisation des salaires. Toutefois, les pharmaciens ne sont pas uniquement des commerçants. Certes, ils ont une vitrine à gérer, mais aussi un système de soins à défendre. »
Un blog de pharmaciens en colère
La chambre syndicale des pharmacies de l’Hérault a créé un blog pour défendre le monopole du médicament et l’égalité des Français devant le prix du médicament, remboursable ou non.
« À travers le blog que nous avons mis en ligne début février, nous sommes en train de démontrer que l’on peut faire passer des messages ! » La chambre syndicale de l’Hérault entend peser sur la compagne présidentielle. Et Frédéric Abecassis, son président, qui se félicite des 12 000 visites enregistrées en un mois, appuie : « Les pharmaciens ne sont pas tenus à un droit de réserve, ils veulent donc obtenir des réponses claires concernant leur avenir. » Billets, questions, réactions, suggestions, le débat est ouvert autour des propositions qu’a faites la chambre syndicale. Principe de base non négociable sur lequel les candidats à la présidentielle sont attendus : le médicament doit rester le monopole de l’officine et du pharmacien, à quoi s’ajoute, dans le pacte officinal mis en ligne début mars, l’égalité des Français devant le prix du médicament, remboursable ou non (prix encadré, taux 0 %), et une juste rémunération du pharmacien en échange d’actions nouvelles et génératrices d’économie pour la société (substitution, prévention…). « L’économie de l’officine se dégrade depuis plusieurs années. Si les pharmaciens sont impliqués, leurs collaborateurs le seront aussi », explique Frédéric Abecassis. Le blog se veut l’amplificateur au plus haut niveau des craintes et des attentes de la profession. Depuis le 6 mars, il existe en ligne une rubrique pour tester les intentions de vote. Les candidats sont prévenus. •
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