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Vingt élèves du CFA de Planchat de Paris ont réalisé un stage hors du commun sous le soleil d’Afrique. Objectif : découvrir l’organisation de la pharmacie, le métier de préparateur au Sénégal et faire oeuvre humanitaire. Porphyre a partagé leur deuxième semaine de stage. Émotions au rendez-vous.
Photos volées !
Au marché noir, demande du doliprane, on te donnera de la tetracycline !
Tels des vendeurs de cacahuètes. En plein Dakar, des petits vendeurs exposent des médicaments sur des étals de fortune. A la chaleur, à la poussière. Avec Abdoulaye(1), un complice sénégalais, nous partons en taxi visiter le marché parallèle des médicaments de Dakar, baptisé Keur-Serigne Bi. Je veux vérifier de mes propres yeux, ce commerce illégal, appareil photo à l’appui.
Du doliprane s’il vos plaît. Au premier marchand venu, je tends un papier sur lequel j’ai écrit « Doliprane ». Abdoulaye a expliqué en Woloof que je souffre du ventre. Aussi sec, notre interlocuteur me tend une plaquette de tétracycline (alors même qu’il y a de l’Efferalgan et du paracetamol sur son étal), en me disant que c’est mieux… Un antibiotique pour un antalgique ! Inefficace contre le mal de ventre, dangereux pour l’organisme car il risque de développer des résistances aux antibiotiques. Le marchand m’a réclamé 1000 FCFA (1,5 e). Depuis le début de notre échange, mon ami sénégalais fait des photos avec mon appareil numérique. Notre marchand n’a rien vu. Mais c’est son voisin qui sonne l’alerte… D’un coup, nous sommes entourés d’une quinzaine d’hommes menaçants, nous sommant de donner l’appareil photo et d’effacer nos clichés. Tous harcellent Abdoulaye en Woloof. Mais lui garde un calme stoïque, moi je suis plus fébrile, craignant surtout pour mon appareil renfermant toutes les photos de mon reportage au Sénégal. Je finis par saisir mon portable en signifiant haut et fort que je vais appeler la police : ça les calme. Encore quelques palabres et nous pouvons nous éclipser… Non seulement ce marché expose à des risques d’accidents mais il met aussi en péril l’économie des officines. Dire que ce marché se déroule à ciel ouvert. Aux yeux de tous. Des pharmaciens, de la population, du gouvernement.
(1) Le prénom a été modifié.
Ambiance détente
MNU Le cri de colère de Roger Halegouët
« Je m’insurge contre ce nouveau décret qui, dans un an, nous interdira de distribuer les médicaments non utilisés (MNU)collectés par les pharmacies, à des fins humanitaires. Pour éviter le trafic, il faut bien sûr ne pas donner les MNU à n’importe qui. De même il faut les trier, de façon très rigoureuse pour n’envoyer que des médicaments utiles. S’il faut sécuriser les dons, il y a d’autres moyens que de les suspendre. Nous gaspillons tant de médicaments en France. Il est révoltant de ne plus envoyer d’antibiotiques, d’antidouleurs à des villages sans moyens. Quand on voit que la population d’un village comme Dioffor n’a pas les moyens d’avoir de l’eau potable, comment voulez-vous qu’elle ait les moyens de payer des médicaments ? Et une petite association comme la nôtre n’a pas l’argent pour acheter les médicaments qu’elle donne ».
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