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« J’ai besoin d’une ceinture lombaire »
La ceinture de soutien lombaire est un accessoire incontournable de la prise en charge des lombalgies aiguës, et peut aider à prévenir les lombalgies chroniques.
Comment ça marche ?
Effet tuteur
Bien serrée sur le ventre, la ceinture de soutien lombaire exerce une force de compression sur l’abdomen, qui rend la cavité abdominale plus rigide et lui permet de jouer un rôle de tuteur en avant de la colonne vertébrale. La colonne vertébrale ainsi étirée (collée au tuteur) entraîne une diminution des pressions au niveau des disques intervertébraux.
Effet d’immobilisation
La ceinture lombaire, grâce à ses baleines dorsales et à l’élasticité limitée du tissu qui la compose, immobilise la colonne lombaire. En particulier, elle réduit la mobilité latérale et les rotations du tronc, ce qui contribue à atténuer la douleur aiguë liée aux mouvements. L’immobilisation a un effet antalgique.
Effet proprioceptif
Le fait de porter une ceinture lombaire évite les mauvaises positions comme se pencher en avant pour ramasser un objet lourd (ce qui exerce une traction forte et potentiellement douloureuse sur les lombaires). La ceinture oblige à adopter une position moins « dangereuse » pour le dos : plier les genoux par exemple et descendre le dos droit en vue de ramasser un objet lourd. La ceinture apporte une sensation de stabilité et de sécurité.
Pour qui ? •
Lombalgies aiguës : pour les lombalgies en phase aiguë (lumbago, sciatique…) : la ceinture procure un soulagement immédiat grâce à l’immobilisation qu’elle procure.
• Lombalgies chroniques : la ceinture peut avoir un rôle de prévention lorsque les vertèbres lombaires sont très sollicitées : port de charges lourdes, manutention, activités comme le jardinage, la moto… Le port de la ceinture doit être dans ce cas intermittent.
Y a-t-il des contre-indications ? •
En phase aiguë, il n’y a pas de contre-indications, si la ceinture est bien ajustée à la morphologie de la personne, ce qui peut être difficile en cas d’obésité ou d’éventration.
• À long terme, son utilisation n’entraîne pas de fonte musculaire comme on l’accuse parfois. En revanche, le port d’une ceinture en continu pourrait entraîner une résistance accrue au retour veineux, une gêne respiratoire, et pourrait favoriser les hernies. Une ceinture lombaire ne doit pas être portée en continu après un épisode de lombalgie aiguë, mais uniquement de façon discontinue.
Le modèle de base
Les conditions permettant le remboursement d’une ceinture de soutien lombaire sont très strictes. De ce fait, on retrouve dans toutes les marques une structure de base similaire : tissu élastique d’une force prédéterminée supérieure à 350 centi-Newton par centimètre lorsqu’il est étiré de 30 %, dos doublé comportant quatre ressorts en acier de 24 mm de large, deux ressorts souples devant, ainsi qu’une fermeture réglable.
Les particularités
Chaque fabricant a conçu des améliorations techniques dont l’objectif est essentiellement d’améliorer l’observance. La meilleure ceinture est celle que le patient va réellement porter ! Tout ce qui peut contribuer à améliorer le confort de port, à « dédramatiser » la ceinture (autrefois objet en cuir ou en tissu pas très glamour), à faciliter sa mise en place et à favoriser son acceptabilité est un « plus » indéniable.
Le tissu
Les nouvelles ceintures jouent à la fois sur l’aspect confort et sur l’aspect esthétique. Côté confort, les tissus sont conçus pour permettre d’évacuer rapidement la transpiration et éviter l’effet « refroidissement » qui en découle. Certains sont « 3D », tricotés en trois dimensions, pour mieux s’adapter aux contours du patient. Côté esthétique, on trouve des tissus noirs ou aspect « jean », plus modernes, des coloris spécial femme avec rubans de couleur assortis, ou des ceintures « tout coton » très épuré qui surfent sur la vague du naturel.
La hauteur
La hauteur standard (dosseret) est de 26 cm. On trouve également des ceintures de 21 cm, bien adaptées aux personnes de moins de 1,60 m, et chez certains fabricants des ceintures de 32 cm à proposer aux patients de plus de 1,85 m.
La découpe
Certaines ceintures ont une découpe anatomique unisexe, d’autres ont une découpe « spéciale homme » ou « spéciale femme », plus large au niveau des hanches.
Les sangles de rappel
Toutes les ceintures se ferment par un système de velcros (rarement de boucles) qui permet d’ajuster la contention. Certaines possèdent de plus un système de sangles de rappel qui permet dans un second temps de renforcer la pression abdominale et le rappel postural. Avantage : d’une part une contention renforcée (donc a priori un soulagement plus efficace), et d’autre part la possibilité d’ajuster la pression dans la journée selon les activités.
Les pattes de préhension
Le « passe-main » ou la patte de préhension aide à la mise en place de la ceinture, car celle-ci nécessite d’être fortement étirée avant la fixation du velcro. Indispensable pour les personnes âgées dont les forces sont diminuées. Certaines ceintures ont une fermeture en deux parties (deux pattes avec deux velcros) qui facilite également la mise en place.
Le coussin de confort amovible
Il se place au niveau du dosseret et renforce le maintien. Il peut être supprimé lorsque les douleurs sont améliorées.
Les extenseurs amovibles
Ce sont des sangles à résistance progressive que l’on accroche sur la ceinture. Elles permettent un travail d’étirement et de renforcement des muscles abdominaux et paravertébraux.
Quelle ceinture conseiller ?
Celle que le patient portera ! Il y a peu de différences fondamentales entre les différentes ceintures au niveau de l’efficacité (en dehors des sangles de rappel qui renforcent le maintien), il y en a davantage sur le confort et l’esthétisme, qui vont conditionner l’observance. Afin d’orienter le choix, les laboratoires Hartman propose une réglette avec curseur. Suivent quelques conseils pour répondre à des critères spécifiques :
• En phase aiguë douloureuse : proposer une ceinture assurant un maintien élevé à porter sous les vêtements (sur un tee-shirt).
• En phase de prévention : il faut une ceinture à mettre par-dessus les vêtements. Certaines possèdent des bretelles permettant de conserver la ceinture autour de la taille même non ajustée.
• Chez la femme jeune : privilégier l’esthétique (jean ou « nature » en coton beige…).
• Si la personne est petite (< 1,60 m) ou bien très grande (> 1,85 m) : conseiller une ceinture de hauteur 21 ou 32 cm.
• Pour un manutentionnaire (déménageur, livreur…) : les sangles de rappel permettent d’ajuster la pression abdominale avant l’effort.
• Chez la personne âgée, il est bien de penser aux passe-mains pour faciliter la pose.
En pratique
Les mesures
Prendre en général le tour de taille, parfois le tour de hanche (10 cm sous la taille), pour les ceintures femme. Certains laboratoires proposent des «ceintures mesure» permettant une lecture directe de la taille sur le patient (Rhena).
La mise en place
Le bas de la ceinture se place au ras du coccyx, au niveau des vertèbres L5-S1 (cinquième lombaire, première vertèbre sacrée). Le baleinage dorsal se centre de part et d’autre de la colonne vertébrale pour ne pas gêner l’assise. Serrer la ceinture sans entraîner de gêne. Les baleines peuvent s’ajuster à la cambrure du patient. En phase aiguë, la ceinture se porte en continu le jour. En prévention des lombalgies, ne la porter que lors d’activités à risque.
L’entretien
Lavage à la main (en machine pour certaines), séchage à plat loin d’une source de chaleur.
Le remboursement
Les ceintures de soutien lombaire sont inscrites sur la LPPR donc remboursables avec deux codes selon leur hauteur :
• 201 E 00.022, hauteur dos 26 cm, prise en charge LPPR = 55,86 euros.
• 201 E 00.021, hauteur dos 21 cm, prise en charge LPPR = 47,19 euros.
Pour être remboursées, elles doivent être prescrites sur une ordonnance « à part » ne comportant rien d’autre. Depuis janvier 2006, les kinésithérapeutes ont aussi le droit de les prescrire (même remboursement que si la ceinture est prescrite par un médecin). Le pharmacien doit être agréé (DU d’orthopédie ou certificat d’études spécialisées équivalent), et le local de la pharmacie agréé par la caisse régionale. Les ceintures ne sont pas renouvelables. •
Spécial femme enceinte
• 65 % des femmes enceintes ont mal au dos au cours de leur grossesse. Au deuxième et troisième trimestre, le poids du bébé décentré vers l’avant provoque une hyperlordose de compensation (position cambrée) génératrice de douleurs.
• Une ceinture de soutien lombaire peut aider à soulager les lombalgies. Sa forme doit être étudiée pour ne pas comprimer l’abdomen (Ortel P Thuasne, Gibortho Lombo-abdominale spéciale grossesse, Obstémix…).
• Certaines ceintures sont remboursées à la LPPR.
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