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Il était une foi…

Publié le 1 septembre 2007
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Caroline Bruguière est une jeune femme fidèle à ses engagements humanitaires et religieux. Du comptoir jusque dans les bidonvilles.

Caroline croit en Jésus. Elle a faite siennes les paroles du prophète Josué : Ses convictions de chrétienne protestante, elle les exprime, d’une voix posée, simplement. Préparatrice nîmoise de 29 ans, Caroline alterne remplacements en pharmacie et voyages humanitaires. La foi qui l’habite teinte sa relation à l’autre et elle va vers son prochain aussi aisément qu’elle traverse les mers.

Caroline au pays des Incas. À peine diplômée du CFA de Nîmes Marguerittes en 2001, attirée par la culture latine – elle se débrouille en espagnol -, Caroline s’envole pour le Pérou grâce à un organisme anglais d’obédience protestante, Latin Link. Et débarque, émerveillée, dans Lima . Elle est venue pour aux acteurs de terrain qui oeuvrent pour faciliter la vie des habitants du bidonville qui s’étale sur les pentes de Villa Maria. Partie avec ses propres deniers, Caroline paye aussi elle-même les 100 dollars par mois de location d’une chambre dans une famille dont le père est ingénieur et la mère, au foyer, s’occupe des quatre enfants. Car la mission dont elle dépend souhaitait qu’elle conserve de l’autonomie. «faire mes heures» Caroline passe tout de même deux nuits par semaine dans le bidonville où chaque volontaire aide selon ses compétences. Dans le dispensaire, elle fait office de secrétaire pour le praticien qui vient trois fois par semaine, distribue les médicaments ou gère le stock. , raconte Caroline, qui organise aussi des campagnes de fluorisation des dents. Elle mettra même en place des «opérations coiffure» avec une copine de ses logeurs, coiffeuse, avec qui elle a sympathisé : Apprentie coiffeuse, Caroline devient aussi cantinière lorsqu’il faut distribuer 130 repas par jour aux plus démunis. Elle va même jusqu’à organiser une vente de vêtements réalisés par les femmes des ateliers de couture, donne des cours de français ou aide au potager…

Plus près de Lui. L’année que passe Caroline à Lima est aussi consacrée à « servir Dieu ». Elle participe aux réunions des missionnaires et s’active si bien qu’elle devient membre de l’association évangélique Mais Caroline doit penser à rentrer. Et à trouver une activité compatible avec son engagement humanitaire. Fuir la routine, acquérir davantage d’autonomie et s’offrir de nouveaux challenges, tout l’incite à s’inscrire au DEUST de visite médicale dont elle avait entendu parler durant sa première année de pharmacie. Elle s’inscrit depuis le Pérou. Une semaine après son retour en France, en 2002, les cours commencent à la faculté de pharmacie de Montpellier. Diplôme en poche en 2003, elle passe des entretiens et s’interroge : Caroline décide alors de rejoindre sa cousine en mission dans un orphelinat chrétien au Tchad. Elle travaille deux mois dans un centre de protection maternelle infantile à N’Djamena. Les contacts avec les femmes musulmanes voilées s’avèrent limités. , se souvient Caroline, Caroline, qui pesait les bébés et leur donnait du lait, avoue avoir souffert à l’idée qu’il n’y aurait plus rien pour eux après l’âge de 8 ans.

L’amour fait des miracles. De retour, elle décide de faire de l’intérim pour garder cette liberté d’action. Son choix du milieu médical répond à cette nécessité . Elle le mettra en oeuvre dans les officines : Caroline se propose spontanément pour des livraisons de médicaments à domicile… à vélo. Les liens qu’elle noue sont durables, comme les amitiés. Caroline repartira deux mois au Pérou, en 2004. Plus récemment, après le tremblement de terre qui a secoué le pays le 15 août, elle s’est inquiétée pour ceux qu’elle a laissés derrière elle à Lima. L’été dernier fut aussi à l’origine d’un autre tremblement, de joie celui-là, lorsque son fiancé Damien, jeune ingénieur de 27 ans, l’a demandé en mariage. Cela s’est passé dans une cabane perdue des Pyrénées. Avec une bague de fleurs des champs enroulée autour de son doigt, elle a dit oui à celui qui partage sa foi et son amour des autres. Promis, après leur mariage, en mai prochain, ils partiront six mois. Cela sera un voyage d’agrément, en amoureux, mais aussi un voyage humanitaire. Au Pérou, évidemment, où . Foi de Caroline. •

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Caroline Bruguière

Âge : 29 ans.

Formation : préparatrice en pharmacie.

Lieu d’exercice : Nîmes.

Ce qui la motive : la rencontre avec l’autre et le voyage.

Portrait chinois

• Si vous étiez un végétal, lequel seriez-vous ? Un olivier, pour son aspect robuste, et parce qu’il symbolise la paix. Ou un cerisier, dont chaque floraison me rappelle le cycle de la vie.

• Si vous étiez une partie du corps ? Les mains, pour aller vers l’autre, aider et accompagner.

• Si vous étiez une forme galénique ? Un comprimé effervescent, pour donner de l’effervescence aux gens. Plus on donne, plus on reçoit.

• Si vous étiez un médicament ? L’antidote universel, pour guérir n’importe quelle maladie, physique ou psychique. Il y a trop d’anxiolytiques consommés, même pour un chagrin d’amour.

• Si vous étiez un matériel ou dispositif médical ? Une paire de ciseaux, pour découper ce qui ne va pas, les tissus lésés comme les inégalités. Il ne faut pas avoir peur de laisser quelque chose pour revivre après.

• Si vous étiez un vaccin ? Un vaccin contre le sida, car il y a de plus en plus de cas dans le monde.