Savoirs Réservé aux abonnés

Les patchs nicotiniques

Publié le 1 décembre 2007
Mettre en favori

Les patchs nicotiniques sont indiqués dans le sevrage tabagique. Ils permettent de doubler le taux de réussite au bout de six mois par rapport à un arrêt sans patchs.

Qu’est-ce qu’un patch nicotinique ?

Mécanisme : dans un patch (ou « timbre »), la nicotine est incluse dans une matrice appliquée sur la peau et maintenue par un système adhésif. La nicotine est directement absorbée par la peau et passe dans la circulation générale. Les premiers taux peuvent être détectés 1 à 2 heures après la pose du patch, puis s’élèvent pour aboutir à un plateau au bout de 8 à 10 heures. Si le patch est renouvelé régulièrement, le taux demeure constant.

Intérêt : les substituts nicotiniques existent sous trois autres formes : gommes, pastilles sublinguales ou pastilles à sucer, et inhaleur. Seuls les patchs permettent un apport continu et régulier de nicotine tout au long de la journée. L’observance est améliorée.

Différents types de patchs

Patchs « 24 h » : ils se changent toutes les 24 heures et se portent en continu. On remet un patch sitôt le précédent enlevé. À conseiller chez les patients qui fument systématiquement dès leur réveil, sinon la sensation de manque peut être pénible le matin.

Patchs « 16 h » : ils s’enlèvent pour la nuit. À préférer si le patient se plaint de troubles du sommeil importants. Prendre comprimé ou gomme après le petit déjeuner si besoin, le temps que le nouveau patch agisse (3 heures après la pose).

Choix du dosage

Type de dosage. Il existe trois dosages : « faible » (7 mg/24 h ou bien 5 mg/16 h), « moyen » (14 mg/24 h ou 10 mg/16 h), et « fort » (21 mg/24 h ou 15 mg/16 h). Ne pas tenir compte de la surface du patch.

Publicité

Évaluation de la dépendance. Pour choisir le dosage approprié, mesurer la dépendance au tabac grâce au test de Fagerström (cf ). Le score est sur 10.

– De 0 à 2, pas de dépendance : l’arrêt peut se faire sans aide pharmacologique.

– De 2 à 3, dépendance faible : comprimés ou gommes dans un premier temps. Si cela est inefficace, prendre des patchs « dosage faible ».

– De 4 à 6, dépendance réelle : patchs « dosage moyen », complétés si besoin par des gommes ou des comprimés à 2 mg.

– Au-delà de 7 : patchs « dosage fort » voire gommes à 4 mg en complément.

Mode d’emploi

Zone d’application : le patch s’applique sur une zone de peau sèche, dépourvue de lésion cutanée et où la pilosité est rare (omoplate, hanche, torse, face externe du bras…). Bien se laver les mains après application. Ne jamais couper un patch en deux.

Horaires : appliquer un nouveau système à la même heure, tous les matins, en un lieu différent pour éviter l’irritation. L’ancien patch, retiré le matin même ou la veille au soir, doit être replié sur lui-même et jeté hors de portée des enfants.

Précautions

Adapter le dosage : les symptômes de surdosage sont bouche pâteuse, diarrhée, palpitations, insomnie… Ceux d’un sous-dosage sont un syndrome de sevrage persistant.

Chez l’adolescent : les patchs peuvent être conseillés à partir de 15 ans.

Chez la femme enceinte : le mieux est d’obtenir un sevrage sans aide pharmacologique. Mais si la dépendance est trop forte, un substitut nicotinique peut être proposé. Choisir alors les patchs « 16 h/24 h » ou retirer le patch « 24 h/24 h » la nuit.

Et si on craque ? Fumer une cigarette malgré un patch est bien sûr déconseillé, mais ne comporte pas de risque vital. •

Particularités •

Apport continu et régulier de nicotine : le patch est une méthode simple de sevrage tabagique, qui délivre de la nicotine en continu, sans à-coups.

• Deux formules : le patch à garder 24h/24 ou le patch à retirer la nuit.

• Association possible : le patch peut être associé à des gommes ou des comprimés nicotiniques si nécessaire.

Repères

Objectif du sevrage tabagique par patchs

• Réduire la mortalité liée au tabagisme : c’est la première cause de mortalité évitable en France, avec 60 000 morts par an, soit le décès de 15 femmes et 150 hommes chaque jour.

• Atténuer le syndrome du sevrage par la prise de nicotine : les facteurs nocifs sont liés aux goudrons et au monoxyde de carbone, mais c’est la nicotine qui est seule responsable de la dépendance au tabac. L’arrêt brutal du tabac entraîne un syndrome de sevrage : troubles de l’humeur, insomnie, nervosité, anxiété, irritabilité, colère, sentiment de frustration. Les troubles observés peuvent être atténués ou supprimés par la prise de nicotine (substituts nicotiniques).