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Pharmagora le libre accès au coeur du débat le libre accès au coeur du débat
Le libre accès est incontestablement au coeur du débat cette année. Pour preuve, les conférences, ateliers et plateaux TV sur le sujet font salle comble. Avec la signature d’une charte de bonnes pratiques commerciales, Pharmagora écrit sa page de l’actualité.
Comment relever le défi du libre accès ? » Dimanche, 15 h 30, le plateau TV Pharmagora va commencer. La foule se presse et il n’y aura pas de place pour tout le Monde ! « C’est précipité », « On n’a pas le choix », « Mon officine est trop petite »… L’inquiétude est palpable dans l’assistance. La veille, tous ont pu découvrir en avant-première dans Le Moniteur des Pharmacies, la liste des quelque 220 références pressenties pour un passage possible devant le comptoir. Le matin même, les syndicats de pharmaciens (FSPF, UNPF, USPO), l’AFIFPA (Association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable) et le Leem (syndicat de l’Industrie pharmaceutique) ont paraphé une charte de bonnes pratiques commerciales sur la médication officinale. C’est dire si le sujet est brûlant !
Les jeux sont faits. Opportunité ou menace ? Il y a peu de temps encore, 95 % des pharmaciens se disaient opposés à cette mesure. Dès le début du plateau, le ton est lancé : ce débat est clos, on n’a plus le choix. Le problème maintenant et de transformer cette mesure en chance pour l’officine et de défendre le monopole. Les enjeux sont multiples, il reste des freins psychologiques et des contraintes d’espace qu’il faudra solutionner. C’est le début d’un jeu dont les règles restent à fixer, l’important à présent est de savoir comment répondre en matière d’agencement, de formation et surtout d’accompagnement des patients.
Libre accès n’est pas libre service ! Pour Claude Japhet, Président de l’UNPF : « l’enjeu majeur pour le pharmacien est aujourd’hui de prouver que l’acte de dispensation est le même, devant ou derrière le comptoir et qu’il est de qualité ». « On est bien dans le cadre du monopole de l’officine, insiste Philipppe Gaertner, président de la FSPF, face aux nouveaux comportements au comptoir, il faudra appendre à dire non encore plus. » Un enjeu de sécurité que la profession espère bien défendre avec la mise en place probable d’un espace dédié, où il n’y aura que ces médicaments et même d’un espace de confidentialité. « Mais n’en rajoutons pas, rétorque Vincent Cotard, Président de l’AFIPA, un espace dédié, OK, les pastilles d’inviolabilité peuvent également être importantes, mais ne sécurisons pas à outrance sinon, on facilite le passage vers la GMS. »
Politique de prix: c’est signé ! >La diversité des prix à l’officine n’est pas acceptable et le consommateur français réclame plus de transparence. Dans la charte des bonnes pratiques commerciales, industriels et syndicats se sont engagés à appliquer une nouvelle politique de prix en baissant à la fois le prix catalogue et celui des remises. L’objectif de cette charte : proposer des prix cohérents pour accéder au même médicament et se battre demain en priorité sur le conseil et l’innovation. Pour Vincent Cotard de l’AFIPA : « on va changer les règles du jeu, le consommateur va savoir pourquoi il paye un produit plus ou moins cher. Mais attention, le pharmacien devra jouer le jeu, les promos 2 pour 1 vont à l’opposé de cette nouvelle donne. Le but est de remettre le médicament à sa place dans l’officine. » La charte prévoit d’ailleurs la création d’un observatoire placé sous l’autorité du ministère de la Santé qui surveillera les prix publics pratiqués.
Le patient au centre du débat. Présidente de Centre technique régional de la consommation, Micheline Bernard-Harlaut représente les consommateurs. Pour elle, « la politique de prix est bien loin des préoccupations du consommateur, quand on lui pose la question au libre accès, le patient n’est pas défavorable, c’est pour lui une marque de coopération, de responsabilisation. Il faut que le pharmacien comprenne qu’il n’est pas dans un bocal tout seul, il arrive un moment où il doit se retrouver avec le consommateur qui attend avant tout les bonnes informations. » Vincent Cotard insiste : « le monopole de la santé est maintenant dans les mains du consommateur, il faut adopter une nouvelle démarche dont il est le point central. » Message entendu. Pour la profession, garder le patient au centre des préoccupations est vital. « La concurrence rend le circuit officinal suspect, il faut passer au-delà de ça et gagner le réflexe parcours de soin », insiste Claude Japhet. Bien sûr, nombre de points restent à régler, mais s’il est un sujet sur lequel chacun s’accorde, c’est que l’on doit agir ensemble dans l’intérêt du consommateur. Comme le rappelle Philippe Gaertner : « la motivation première est de continuer à accompagner aujourd’hui et demain par nos conseils et de s’en donner les moyens par des fiches de dispensation et des signalétiques claires. »
Agencement : les solutions s’amorcent
Environ 44 % des pharmacies affirment avoir suffisamment de place pour accueillir les spécialités de libre accès dans leur espace de vente. « Mais ne nous y trompons pas, les 220 références annoncées pour les mois prochains ne sont qu’une première vague, on estime que dans deux ans, la mesure devrait atteindre son niveau de maturation avec quelques 3 000 produits concernés ! », rappelle Olivier Raffin-Pieri, directeur Merchandising Pierre Fabre lors de sa conférence « Le merchandising de l’OTC en libre service ». « Proposer toutes les spécialités est impensable, le choix devrait concerner en moyenne 20 % des références parmi les plus fortes rotations, soit tout de même 600 produits et un espace de vente estimé à 10 ou 15 modules… » 70 % des officines n’envisagent pas de supprimer des marques sur lesquelles elles ont fidélisé leur clientèle. À défaut de pouvoir pousser les murs, comment intégrer ce nouvel espace sans pénaliser les marchés existants ? « La mesure appelle à une nouvelle donne dans le modèle merchandising officinal à six zones, il faudra en rajouter une pour enrichir l’offre sans la cannibaliser. » La solution idéale proposée : une zone centrale, près du comptoir, des meubles étroits et hauts, un regroupement des spécialités par famille et une forte communication sur les indications. Et pour les petites pharmacies qui ne possèdent pas l’espace ? « Il vaut mieux accepter l’idée de garder la même disposition, derrière le comptoir, sans pour autant éclater les comptoirs pour garder une zone de confidentialité. Et communiquer de façon saisonnière sur les produits via des présentoirs de comptoir, à condition que la loi le permette ! » 10 % des pharmacies se disent prêtes à engager des travaux mais inutile de se précipiter : meuble unique ou non, distance du comptoir, règles de communication, autant de questions qui vont peser lourd sur les « solutions agencement » et qui restent suspendues à la parution du décret. •
Conférence « Le merchandising de l’OTC en libre service », dimanche, OPV (Optimisation des points de vente) Merchandising Pierre Fabre.
Vers une automédication responsable
Pour la première fois, Pharmagora s’est ouvert au grand public et l’a convié à un débat intitulé : « Accès au médicament, tout change, parlons-en ! ». Malheureusement, on ne peut pas dire que le grand public soit venu en force et le débat va avant tout s’articuler autour d’un sondage mené conjointement par les organisateurs du salon et l’Ordre des pharmaciens*. Sondage qui réaffirme ce que l’on savait déjà, pharmaciens et patients entretiennent une relation de confiance forte : 64 % des personnes interrogées déclarent avoir très souvent recours à l’automédication depuis 5 ans, 92 % se disent sensibles au conseil de leur pharmacien. Libre accès ou non, qu’est-ce qui risque de changer ? À en croire ce même sondage, rien ! 68 % des pharmaciens accompagneront systématiquement les patients dans leur choix. Pour Christian Saoult, vice-Président du collectif inter associatif pour la santé, et représentant des consommateurs pour ce débat, les préoccupations du patient ne sont pas de savoir si ils peuvent ou non toucher les produits mais des notices plus lisibles, un espace réservé et signalé, des prix contrôlés et la sauvegarde d’une présence officinal comme dernier poste de santé avancé sur tout le territoire. Les craintes seraient-elles donc seulement officinales ? Pour l’économiste de la santé Claude Le Pen : « c’est une mesure symbole d’un rapport de force qui change entre les patients et le corps médical : on passe d’une tradition du patient infantilisé vers un consomm’acteur responsable et c’est anxiogène pour le corps médical. » La réplique d’Isabelle Adenot, membre du bureau du Conseil National de l’Ordre des pharmaciens, ne tarde pas : « Le pharmacien ne refuse pas la responsabilisation du patient, au contraire mais il y a des limites, le patient a besoin de cette relation de confiance pour faire le tri dans toutes ces sources d’information. Le comportement d’automédication doit être sécurisé, avec le dossier pharmaceutique et dans le cadre d’un parcours de soins et non de consommation. » Refuser une approche consumériste pour sauver une relation privilégiée, les enjeux sociologiques sont posés. Et derrière eux une toute autre menace soulevée par Gilles Bonnefond, secrétaire général de l’USPO : « si on rate le coche, c’est direct en tête de gondole… » •
* Sondage Ipsos Pharmagora auprès de 201 pharmaciens et du Conseil de l’Ordre auprès de 934 personnes représentatives de la population française.
Conférence-Débat Pharmacien et grand public : « Accès au médicament, tout change. Parlons-en ! »
« Les perspectives qui s’ouvrent à vous sont larges.»
Je veux (…) autoriser les pharmaciens à présenter des médicaments non soumis à prescription à l’avant de leurs comptoirs », a annoncé Roselyne Bachelot aux pharmaciens lors de l’inauguration de Pharmagora. La ministre de la Santé souhaite par là garantir une transparence, jouer le jeu de la concurrence, assurer la meilleure information sur l’usage de ces médicaments et renforcer le conseil. « Les conditions de mise en oeuvre de cette mesure ont été mûrement réfléchies, rappelle-t-elle, en concertation avec les pharmaciens, et tous les acteurs de la chaîne pharmaceutique. » Cette décision est assortie d’un « statut réglementaire de centrale d’achat » pour l’achat groupé et la distribution des médicaments non remboursables et de parapharmacie. Ceci afin de « permettre à tout pharmacien (…) d’obtenir des tarifs compétitifs. » Autre volet abordé par Roselyne Bachelot : l’avenir sur lequel elle invite les pharmaciens à anticiper, les incitant à « repenser votre métier et vos pratiques ». Roselyne Bachelot a souligné l’importance de l’équipe officinale : « la compétitivité de vos officines passe (…) par la qualité des services (…) reposant sur un personnel motivé, compétent, et (…) qui reçoit (…) la meilleure formation continue possible. » Elle a conseillé aux pharmaciens de se préparer car, assure-t-elle : « les défis que vous aurez à relever sont nombreux. » En revanche, « les perspectives qui s’ouvrent à vous sont larges », assure la ministre, insistant sur la nécessité de développer des actions innovantes et des collaborations entre professionnels afin d’améliorer l’organisation des soins. •
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