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Pignon sur le… …Web
Les sites Internet des officines françaises sont le prolongement du comptoir pour un nombre croissant de « cyberclients ». Et l’arrivée de la vente en ligne pourrait bien changer la donne… Férus d’informatique ou allergiques, à chacun sa solution pour monter son site !
L’intérêt d’un site
Pourquoi le net ? •
La proximité. Se lancer sur le net est dans l’air du temps, mais pour quoi faire ? Les sites Internet sont une fenêtre ouverte sur l’officine qui permet de faire connaître la pharmacie, son équipe, ses spécialisations. Il propose un service de proximité 24 heures sur 24 grâce à son contenu informatif et une véritable interactivité. L’objectif : se démarquer par rapport à la concurrence et fidéliser de nouveaux clients.
• Surfer sur le e-commerce. Rien n’empêche de voir plus loin. Avec une fonction de vente en ligne, le site devient l’outil indispensable pour prendre le virage de l’e-commerce qui représente en France plus de 8 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an. En 2007, il a connu une hausse d’environ 40 % avec en tête des ventes les billets de transport, les vêtements, les produits informatiques et… les produits cosmétiques !
Deux types de sites
Les « sites vitrines »
Ils donnent avant tout une plus-value « image de marque » à l’officine. En pratique, ils proposent un contenu informatif : une présentation de l’officine avec son équipe et ses spécialisations par le biais de photos et de vidéos ; les adresses utiles, les horaires d’ouverture, des renseignements sur les pathologies et leur prise en charge ; la mise en place une communication par mail avec les clients internautes.
Les sites « d’e-commerce »
Ils se prolongent par un service de vente en ligne via lequel les clients peuvent choisir et payer des produits. Selon la formule choisie, ils peuvent ensuite opter pour une livraison à domicile ou passer chercher leurs achats à la pharmacie. En pratique, ces sites nécessitent une implication toute autre avec la mise en place d’un système de paiement en ligne sécurisé, une extraction de fichiers de produits, une gestion minutieuse des stocks, des prix, des promotions …
Le maître d’oeuvre
Adepte ou non de la souris, c’est avant tout le niveau de développement choisi et le temps dont on dispose qui feront pencher la balance vers une construction solo ou assistée.
Le « fait maison »
Si la vue d’un écran vous donne des boutons, passez votre chemin ! Pour autant, pas besoin d’être un pro pour construire soi-même un site.
• Deux possibilités. Monter une page personnelle : on utilise les services en ligne des fournisseurs d’accès à Internet (FAI). Tous proposent cette possibilité, il suffit de se laisser guider en ligne. Acquérir un logiciel de création de site : il se présente sous forme de « pack » ou se télécharge sur Internet. Dans ce cas, vous pouvez tester les fonctionnalités sur une version d’essai et vous ne payerez que la version finale du site à mettre en ligne. WebArtist, NanoWeb-Editor4, XsitePRO, Isihopping Software, DreamWeaver, le choix ne manque pas.
• Le coût. Cela ne coûte rien si vous passez par votre FAI, même l’hébergement est proposé gratuitement. De 30 e à 150 e en moyenne si vous choisissez d’acheter un logiciel, la différence de prix étant surtout fonction de l’espace disponible et de la fonction dite « e-commerce ». Si l’hébergement n’est pas compris, il faudra compter en plus 20 à 30 e TTC par an pour héberger et acheter le nom de domaine du site via une société spécialisée.
• Les avantages. Le prix et la simplicité du site qui peut amplement suffire à un site vitrine classique.
• Les inconvénients. Le temps : Mise en forme, contenu et mise à jour vous incombent : vous pouvez compter quelques dizaines d’heures devant l’écran pour un site fourni ! L’espace limité : Même les logiciels qui proposent un espace étendu risquent d’être vite dépassés en cas de développement d’une activité de vente en ligne.
Le prêt-à-porter •
Le prestataire. Ce sont des sites « clé en main » dont la création, l’hébergement et la mise à jour sont pris en charge par un prestataire informatique ou un groupement pharmaceutique (Pharmattitude de Pharmagest, Pharmadomicile de Infoworks ou le « pack site Internet » de Pharmaréférence). En général, ils proposent un abonnement à une architecture commune, un contenu rédactionnel avec des articles à thèmes, le référencement sur moteurs de recherche, la possibilité d’insérer des photos, des vidéos ou d’organiser des visioconférences… Pharmadomicile propose en plus la possibilité d’e-commerce et de réserver les médicaments en vue d’un passage à l’officine.
• Le coût. L’abonnement mensuel coûte environ 50 e HT pour les prestataires informatiques. Chez Pharmaréférence, on vous demandera 480 e par an si vous n’êtes pas adhérent au groupement et 240 e/an HT si vous êtes adhérents Viadys ou Pharmaréférence.
• Les avantages. C’est tout fait, il suffit de couler son officine dans un moule !
• Les inconvénients. L’architecture des sites étant commune à beaucoup d’officines, il est difficile d’espérer se démarquer vraiment.
Le « sur-mesure » •
Les sociétés. Les sociétés spécialisées se multiplient (Aticia, Cianeo, Webfutur…) et proposent aux entreprises des sites gérés de A à Z : création entièrement personnalisée, mise en ligne, hébergement, gestion quotidienne et assistance dans la mise en place du commerce en ligne. Créée par deux anciens officinaux, Interpharma, offre un service spécialisé. Après une visite de l’officine, ils assurent la gestion du site de A à Z avec trois formules possibles. Le pack classique : une « super-vitrine » destinée à la promotion de l’entreprise : contacts médicaux et géolocalisation, présentation du matériel médical, module de gestion des événements d’animation et de promotion, contenu rédactionnel actualisé… Un module complémentaire de newsletter alimentée ou non par les articles médicaux par un simple copié-collé. Un module d’e-commerce : branchement du paiement sécurisé, extraction du fichier informatique des produits, gestion des promotions, proposition de ventes associées…
• Le coût. Compter 1 000 e minimum pour créer un site vitrine et 2 000 e pour un site d’e-commerce. Chez Interpharma, on mise sur un abonnement mensuel (100 e pour le pack de base, 20 e pour la newsletter, 50 e pour l’e-commerce) avec engagement d’un an minimum.
• Les avantages. C’est l’occasion de se démarquer par une interface personnalisée, avec la gestion totalement assistée du site.
• Les inconvénients. Le prix , élevé si on ne désire qu’une page vitrine.
Gérer au fil de l’eau
Un site Web en dit long sur l’entreprise, il faut qu’il soit vivant, dynamique et mis à jour régulièrement. Sa gestion dépend de la formule choisie. Dans tous les cas, il devra être modifiable à volonté.
Soigner le contenu
Quand on choisit de créer soi-même sa page, il faut enrichir le contenu du site, insérer des conseils et des informations sur les pathologies, les traitements. Attention cependant aux limites imposées à l’exercice officinal : toute publicité reste interdite, Internet ou non ! Dans les solutions « clés en main », un contenu mis à jour est généralement à disposition. Il est cependant possible et souhaitable de garder la main sur cette partie, en enrichissant leur contenu, en mettant en avant certains articles selon les saisons (canicule, poux…).
Mettre à jour
Attention aux sites qui dorment… Il ne serait pas très pro de trouver sur un site les chiffres de l’épidémie de grippe de l’année précédente ! Portez une attention particulière aux sujets qui demandent une mise à jour constante comme les épidémies, les vaccinations et conseils aux voyageurs, les dates et lieux de garde… De même, pensez à consulter la messagerie au moins une fois dans la journée.
Gérer les ventes en ligne
Les ventes en ligne restent confidentielles mais attention au boom attendu : il faudra gérer le stock (et les prix) en conséquence avec la même rigueur qu’au comptoir. Deux officines en une ? C’est peut-être pour demain ! •
Respectez les règles !
Lois et propositions de l’Académie de Pharmacie* ou de l’Ordre des pharmaciens** permettent de baliser l’Internet officinal :
-L’e-pharmacie doit être le prolongement d’une pharmacie officielle et le titulaire ne doit pas consacrer exclusivement son activité à la gestion de ce site.
– Le nom du (des) pharmacien(s) titulaire(s) et leur numéro d’inscription à l’ordre doivent apparaître très visiblement sur le site, comme cela est imposé pour les officines.
-Seule une démarche active de l’internaute peut déclencher l’envoi des newsletters.
Concernant l’e-commerce :
-Tous les produits non soumis à prescription préalable et non remboursables peuvent être proposés à la vente en ligne sur le site d’une officine. Cela reste interdit pour tout médicament soumis à prescription (Arrêt Doc Morris du 11.12.2003), même si leur réservation via Internet est possible.
– Chaque site proposant la vente doit mettre en place la possibilité pour le patient d’entrer en relation directe avec un pharmacien.
L’intégralité des textes : * Académie nationale de Pharmacie, Ventes de médicaments à partir de sites Internet, 12.11.2007. ** Ordre national des pharmaciens, réflexions sur la création et le fonctionnement d’un site Internet dans le cadre d’une activité officinale, mars 2007.
« On commence à voir quelques retombées »
Muriel Bocq, préparatrice à la Pharmacie du Kiosque à Cavaillon (84) où elle se charge en partie de la gestion du site de l’officine, nous livre son expérience.
« Notre site est particulièrement dédié à notre spécialisation, l’herboristerie. Il n’est pas terminé, nous sommes encore en phase de construction et c’est l’étape la plus longue : il a fallu rentrer environ 200 plantes avec leur nom, leur prix mais aussi leurs propriétés principales. Il reste encore les mélanges de plantes, les huiles essentielles seules et en mélange. C’est un gros travail préalable qui demande du temps. Dans notre exercice, ce n’est pas toujours facile de s’y mettre à fond entre deux clients. On commence à voir des retombées avec des gens qui viennent à la pharmacie et qui disent nous avoir trouver sur Internet ou encore des gens qui nous connaissaient mais qui ont découvert notre offre de plantes sur le site. Côté vente en ligne, c’est plus que timide pour l’instant, presque nul, mais ça devrait se développer par la suite. L’objectif principal est de se faire connaître. »
Le site Internet de la pharmacie du kiosque, réalisé par Interpharma peut être visité à l’adresse suivante :
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