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Génériques et personnes âgées polymédicamentées
Si la délivrance des génériques est passée dans les moeurs des clients, il reste nécessaire d’être vigilant chez la personne âgée polymédicamentée pour éviter tout accident iatrogène.
La personne âgée
Le risque iatrogène
Ce n’est pas tant l’âge qui pose problème pour la substitution par les génériques, mais la superposition de risques pouvant conduire à la iatrogénie médicamenteuse. Par là, on entend les effets indésirables et interactions médicamenteuses, les erreurs de médication et d’observance et l’automédication.
Les pathologies multiples
Les personnes de plus de 65 ans à domicile déclarent six à sept maladies chroniques, auxquelles s’ajoutent en moyenne 2,4 maladies intercurrentes par an (pathologies qui se superposent à la pathologie chronique). Qui dit polypathologie dit polymédication qui expose à deux risques : une moindre observance (risque plus élevé à partir de quatre médicaments) et des interactions médicamenteuses plus fréquentes.
Les obstacles physiques
Certains handicaps, plus fréquents avec l’âge, peuvent entraver la compréhension de la substitution : ouïe et audition défaillantes, mauvais usage de la langue française, troubles cognitifs…
En pratique
Aspect médicament • Produit par produit.
Si le patient n’a jamais eu de générique, substituez l’ordonnance produit par produit au fil des mois.
• Galénique identique. Favorisez les génériques avec des caractères organoleptiques* proches des princeps. Pour cela, utilisez les visuels de votre génériqueur ou ouvrez simplement les boîtes. Substituez si possible un comprimé blanc ovale par un générique blanc et ovale.
• Évitez la double prise. En substituant, le risque est que le patient prenne à la fois le princeps et le générique. Demandez au patient de ramener à la pharmacie la totalité des boîtes de princeps détenues à la maison. Ou, insistez sur le fait de finir la boîte de princeps (si le médecin n’a rien changé à la prescription) avant de débuter la boîte de génériques.
Aspect ordonnance • Analysez l’historique.
Évitez le changement de marque de générique, lors des renouvellements d’ordonnance.
• Reportez la modification. Inscrivez lisiblement le nom du générique à côté du nom du princeps sur la prescription et son double. Mieux : décollez l’étiquette autocollante du générique prévue à cet effet.
• Vérifiez deux fois. Lors de la tarification, vérifiez encore une fois que le générique est le bon. Attention aux erreurs de confusion de DCI ou de boîtages similaires d’une DCI à une autre.
Aspect patient • Bis repetita.
La tarification faite, demandez : « Avez-vous bien compris ce que je vous ai dit sur le générique ? »
• Les outils de l’observance. Proposez toujours à votre client un pilulier. Remplissez et éditez systématiquement un plan de posologie à coller sur le réfrigérateur ou une porte, sur lequel vous reporterez avec le patient, le plan de prise. Notez lisiblement les posologies sur la boîte si le patient le souhaite. Cette mesure est cependant à double tranchant, car on peut se tromper ou être mal compris par le patient. Attention au « 3/4 » de comprimé qui peut se transformer en « 4 » ! Vous pouvez également télécharger les notices en grands caractères ou les fichiers audio de certains génériques (Mylan notamment) sur (ou les commander en braille).
• Impliquez le patient. Incitez le patient à trouver lui-même les solutions pour assimiler les moments de prise. S’il doit prendre un médicament à un certaine heure, qu’il essaie de penser à une activité pouvant être assimilée à cette prise médicamenteuse. •
*Organoleptique : qui affecte les organes des sens : couleur, aspect, consistance, goût…
Les réticences à la substitution sont de l’ordre du préjugé existant à tout âge. La substitution n’est pas plus compliquée chez une personne âgée que chez un adulte plus jeune. Cependant, le poids des habitudes peut être plus fort lors de l’avancée en âge, avec un attachement pour sa gélule bleue que l’on n’a pas envie de voir remplacer par un comprimé blanc !
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