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« Je voudrais un coupe-faim »
En bonne place dans l’arsenal minceur, les modérateurs d’appétit sont un coup de pouce apprécié. Ils répondent cependant à des besoins précis et présentent certaines contre-indications.
Les modérateurs d’appétit
La commercialisation des vrais « coupe-faims » à base d’amphétamines n’est plus autorisée, en raison de leurs effets secondaires graves. Les produits aujourd’hui disponibles sont des satiétants ou modérateurs d’appétit qui donnent une impression de satiété prématurée, le plus souvent par un effet mécanique sur la paroi gastrique. Mettre sa faim en sourdine permet d’éviter les repas trop copieux et le grignotage compulsif, premiers incriminés dans la prise de poids progressive.
La plainte au comptoir
Dans le cadre d’un régime amincissant ou en situation de stress, la sensation de faim permanente et les fringales incontrôlables deviennent vite obsessionnelles. Entendre la plainte nécessite aussi de remettre les choses à leur place. L’appétit, ce n’est pas que « dans la tête » ! Le centre de la régulation de la faim et de la satiété se situe dans le cerveau : l’hypothalamus reçoit des signaux de faim (comme les odeurs alimentaires, ou encore la baisse de la glycémie) ou au contraire de satiété (distension de la paroi gastrique, sécrétion d’insuline, présence des nutriments dans l’intestin) et régule en conséquence l’appétit.
Cibler la prise en charge
Un satiétant, pour qui ?
Les satiétants sont une aide ponctuelle, en complément de mesures diététiques appropriées, pour les personnes qui suivent un régime amaigrissant en vue de perdre quelques kilos. Ils sont également indiqués pour les gros appétits, les gourmands chroniques, dans les situations de stress (surmenage, arrêt du tabac) ou encore pour les femmes prises de fringales au moment de leurs règles.
Les non indications
Ils ne doivent pas être utilisés chez l’enfant, chez la femme enceinte et, pour la plupart, chez la femme qui allaite. Mieux vaut également s’abstenir chez les diabétiques, les satiétants pouvant déséquilibrer la glycémie.
Conduire l’interrogatoire
Vérifier les indications
, , ,
Ces questions permettent de comprendre la demande du client et de vérifier qu’elle entre dans le cadre des indications de ces produits coupe-faim.
Déceler les contre-indications
Ces questions permettent de déceler les éventuelles contre-indications. Tout régime amincissant chez une personne diabétique, enceinte ou allaitante ou qui voudrait perdre davantage que quelques kilos nécessite l’avis d’un médecin et le suivi par un diététicien.
Trouver le produit indiqué
Ces questions permettent de cibler le type de satiétant le plus indiqué.
Expliquer la démarche
L’objectif
Sans décourager les clients, jouez la carte santé publique face au dictat de la minceur : mincir dans un but esthétique se fait progressivement, avec des objectifs raisonnables (quelques kilos) en évitant les carences et privations brutales. Les modérateurs d’appétit ne sont efficaces que s’ils sont associés à un régime alimentaire et à une activité physique régulière. Ils ne vont pas couper radicalement la faim mais seulement la modérer. En aucun cas, ils ne sont indiqués pour sauter un repas.
Le suivi
Pour une bonne utilisation des ces produits, éviter les cures de plus d’un mois (trois semaines pour le fucus) ou de multiplier leur association. Durant leur utilisation et après, on adopte de nouvelles règles alimentaires afin d’éviter l’effet « yoyo ».
Les produits
Les satiétants mécaniques
Issues de plantes, d’algues ou de fruit, ces substances ont la particularité de pouvoir absorber cinquante à cent fois leur poids en eau dans l’estomac : en gonflant, elles forment un gel visqueux qui distend la paroi gastrique, d’où leur effet satiétant. Par ailleurs, en ralentissant le transit, elles réduisent l’absorption intestinale des sucres et l’hyperglycémie postprandiale, retardant ainsi la sensation de faim.
• Fucus vésiculeux. ou Varech est une algue utilisée sous forme déshydratée. Outre son action mécanique par réhydratation dans l’estomac, elle est riche en iode qui agirait directement sur le métabolisme des graisses en stimulant la glande thyroïde. D’autres algues marines comme les laminaires ou l’ sont également utilisées. La présence d’iode contre-indique son utilisation chez toute personne souffrant ou ayant souffert de troubles thyroïdiens ainsi que chez les allergiques à l’iode.
• Konjac, gomme guar et caroubier. Ces trois substances présentent un fort pouvoir épaississant dû aux polysaccharides (galactomanannes, glucomannanes…) capables d’absorber une forte quantité d’eau. Les produits à base de gommes sont à privilégier en cas d’envies d’aliments salés (en particulier de graisses comme les frites, les chips, les cacahuètes…), car ils auraient un pouvoir régulateur sur la cholestérolémie ou la triglycéridémie. Ce sont les tubercules de konjac, riches en glucomannanes, que l’on utilise de cette plante originaire d’Asie qui aurait également une action bénéfique sur le cholestérol et les triglycérides. Riche en galactomannanes, la gomme guar est extraite de la graine de la légumineuse , où elle sert de réserve d’aliments et d’eau. Elle diminuerait également l’absorption des graisses alimentaires et régulerait la cholestérolémie. Quant à la gomme de caroube, riche en galactomanannes, elle est issue des graines du caroubier, arbre présent sur le pourtour méditerranéen.
• Les pectines. Ce sont des fibres solubles présentes en grande quantité dans les pépins, les zestes, la pulpe de certains fruits, en particulier la pomme, le citron ou le coing. Elles possèdent un fort pouvoir absorbant et gélifiant. D’autres fibres comme celles d’orge ou d’avoine sont également utilisées.
• Le nopal. Cactus originaire du Mexique, le nopal ou figuier de barbarie est riche en mucilages, gommes et pectines. Outre son action sur la faim, il présenterait une action hypoglycémiante et absorbante des graisses alimentaires.
Satiétants à action « centrale » •
Les acides aminés. La phénylalanine ou le 5-HTP (issue de la graine de Griffonia) sont des acides aminés précurseurs de la sérotonine, neurotransmetteur qui joue un rôle dans la régulation de l’humeur mais aussi de l’appétit.
• Le safran. Le safranal, issu des stigmates de safran aurait une action inhibitrice de la recapture de sérotonine. Il est utilisé pour son effet satiétant, en particulier contre le grignotage compulsif.
• Le GMP. Le glycomacropeptide (GMP), présent dans un hydrolysat de protéines de lait de vache est présenté comme stimulateur de la sécrétion de cholécystokinine (CCK), médiateur neuronal impliqué dans les signaux de satiété.
Huiles essentielles, vitamines et minéraux
Formulés à base d’huiles essentielles (coriandre, thé vert, ananas, cardamome…), de vitamines (vitamines B6, B3…) et de minéraux (magnésium, zinc, fer…), certains sprays oraux sont présentés comme satiétants et stimulant la satisfaction orale. On les utilise dès qu’une fringale se fait sentir et avant les repas.
L’utilisation des satiétants
Le choix de la forme
Les gélules, les comprimés, les gels, la poudre à dissoudre ou à saupoudrer sur les aliments sont à proposer de préférence avant ou pendant les repas. Au moment d’un petit creux, les carrés ou les comprimés à mâcher, les chewing-gums ou même les sprays oraux offrent l’avantage d’une satisfaction immédiate (besoin de grignotage assouvi). Par ailleurs, la mastication génère une salivation impliquée dans le processus de satiété.
Mode d’emploi •
Boire abondamment. Quels que soient la présentation et la posologie du produit, toujours conseiller de boire abondamment lors de sa prise, et de façon générale tout au long de la journée (au moins 1,5 litres d’eau). C’est l’eau qui permet aux produits de gonfler dans l’estomac et de provoquer la sensation de satiété. L’association à un draineur sous forme de boisson ou de tisane (thé vert, cassis, reine des prés…) est très judicieuse : elle assure un apport hydrique suffisant et renforce naturellement l’effet coupe-faim.
• Moment de prise. Les coupe-faim doivent être pris à l’occasion d’un petit creux ou avant les repas. Il faut attendre au moins 10 minutes avant d’en ressentir les effets.
• Respecter la dose. Doubler les doses ne permet en aucun cas d’optimiser leur efficacité. Au contraire, cela augmente le risque de troubles digestifs à titre de diarrhées, de douleurs gastriques ou gêne l’assimilation des micronutriments essentiels. •
Les bons réflexes
Les bons réflexes alimentaires sont la clé du succès. Indissociables des compléments alimentaires « minceur », rappelez quelques règles dans tous les cas :
• Boire au moins 1,5 litre d’eau quotidiennement.
• Prendre des repas équilibrés : manger cinq fruits ou légumes par jour ; éviter les graisses, alcool et sucres rapides ; préférer les viandes et poissons maigres, consommer des féculents au moins une fois par jour.
• Mangez un peu de tout en quantité raisonnable, dans le calme.
• Ne pas sauter de repas. En cas de nécessité, prendre un substitut de repas adapté.
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