- Accueil ›
- Profession ›
- Interpro ›
- Déserts médicaux : des médecins en faveur des délégations de tâches
![Déserts médicaux : des médecins en faveur des délégations de tâches](https://www.lemoniteurdespharmacies.fr/wp-content/uploads/2023/04/db5db0d09b35a401b75a6f4c15160-1040x660.jpg)
© Getty Images/iStockphoto
Déserts médicaux : des médecins en faveur des délégations de tâches
Dans un rapport consacré aux déserts médicaux, l’Académie nationale de médecine propose, entre autres, d’optimiser les délégations de tâches à d’autres professionnels de santé. Mode opératoire.
L’Académie de médecine s’alarme : 30 % de la population française vit dans un désert médical ; 1,6 million de Français renoncent chaque année à des soins médicaux et 11 % des Français de plus de 17 ans n’ont pas de médecin traitant. Ces chiffres tirés d’un rapport du Sénat du 29 mars 2022 montrent l’ampleur du problème.
L’Académie de médecine propose donc plusieurs mesures à mettre en œuvre rapidement comme l’instauration d’un service médical citoyen d’un an pour les médecins nouvellement diplômés, le développement de l’exercice multisite, l’augmentation du numerus apertus en fonction des besoins des territoires, mais aussi la réactivation des visites à domicile, en les valorisant financièrement et en les facilitant techniquement. En effet, la France était en 2001 le pays européen qui réalisait le plus grand nombre de visites à domicile : 77 millions en 2000. Or, ce nombre est passé à 22 millions en 2016 et aujourd’hui, « la part de la visite à domicile représente environ 5 % du nombre total des actes effectués, avec des disparités régionales redoutables ».
Optimiser les délégations de tâches
Afin de redonner du temps médical aux médecins, elle recommande également d’optimiser les partages de compétence et les délégations de tâches à d’autres professionnels de santé : infirmiers et infirmiers en pratique avancée (IPA), sages-femmes et pharmaciens d’officine. « Leur maillage national et leur rôle de conseil sont précieux pour identifier les interactions médicamenteuses et prévenir les accidents iatrogéniques, d’autant que le Dossier pharmaceutique (DP) leur permet de connaître à tout instant les médicaments vendus en pharmacie, souligne l’institution. En outre, depuis janvier 2020, les pharmaciens sont autorisés à délivrer des médicaments pour une cystite ou une angine, dans le cadre d’un exercice coordonné. Depuis mai 2021, ils ont obtenu le statut de pharmacien correspondant renforcé, leur conférant le droit de renouveler des traitements simplifiés. Ils peuvent aussi administrer les vaccins chez des adultes et des adolescents de plus de 16 ans (avril 2022) et intervenir en cas de crise sanitaire grave. » Cependant ces délégations de tâches doivent s’inscrire dans des parcours de soins précis et coordonnés par le médecin. « Le respect par chaque professionnel de son champ de compétence est la garantie première de la qualité des soins qu’il procure, en toute responsabilité », insiste l’institution.
Pour autant, l’Académie préconise d’éviter toute coercition concernant l’installation en médecine libérale, de même pour les stages durant la quatrième année du DES de médecine générale.
- Enquête de l’Anepf : la vie des étudiants en pharmacie, pas si rose
- Économie officinale : faut-il ressortir les gilets jaunes et les peindre en vert ?
- Prescription des analogues du GLP-1 : les médecins appellent au boycott du dispositif imposé
- Bon usage du médicament : doit-on oublier la dispensation adaptée ?
- Grille des salaires pour les pharmacies d’officine
![Bilans de prévention : pas si simples !](https://www.lemoniteurdespharmacies.fr/wp-content/uploads/2024/07/article-defaults-visuel-680x320.jpg)