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Santé publique et politique : le yin ou le yang ?

Publié le 10 mai 2003
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C’est un débat ancien, d’intérêt à la fois historique et épidémiologique : l’amélioration des indicateurs de santé dans notre société est-elle due à la médecine ou à des facteurs plus indirects comme l’évolution des conditions d’hygiène, de travail ou d’alimentation ?

La menace du SRAS vient à propos pour nous rappeler le poids du politique dans des enjeux sanitaires qui, par leur dimension effrayante, vont bien au-delà du souci trop savamment orchestré quant à notre taux de cholestérol ou à notre pression artérielle.

Nous nous plaisons à ignorer que le bénéfice collectif lié à une modification minime des taux de sel tolérés dans l’alimentation suffirait pour écraser celui qu’on peut attendre des antihypertenseurs même les plus « innovants ». Nous n’avons jamais sérieusement tiré au clair les soupçons qui pèsent sur l’impact de certaines campagnes de vaccination massive de l’OMS dans la diffusion du sida. Nous ne voulons pas savoir que la menace des résistances antibiotiques tient pour beaucoup à une surconsommation vétérinaire à des fins purement anabolisantes, et que la résolution de ce scandale est exclusivement d’ordre politique. La situation est-elle désormais assez alarmante pour nous rappeler que faire de la santé publique, quand on est un politique, ce n’est pas organiser l’exhibition complaisante de seins vertigineux sur tous les Abribus (pour le plus grand bénéfice des radiologues), mais c’est surtout : avoir des c… – et le montrer ?

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