Une filiale en recrutement permanent

Pour Frédéric Pichereau, l’arrivée chez Bristol-Myers Squibb était un aboutissement : « Depuis deux ans je m’occupe de l’Aprovel. BMS a une image très forte en cardiologie. Pour moi, c’était un challenge de m’occuper de cette molécule d’une nouvelle classe qui disposait d’un important potentiel. » Une suite logique dans le parcours de ce jeune pharmacien qui s’est tout de suite intéressé au cardiovasculaire après ses études. « J’étais auparavant chef de produit sur un hypertenseur chez Pfizer. Le cardiovasculaire est le plus gros marché en France, les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité. Il y a beaucoup d’actions et des moyens à mettre en oeuvre dans ce domaine. » BMS s’y est beaucoup investi. Le cardiovasculaire représente d’ailleurs l’une des quatre grandes aires thérapeutiques du laboratoire, à côté de la virologie, de la cancérologie où il est leader mondial, des neurosciences et de la douleur avec Upsa, racheté en 1994. Quatre domaines qui constituent des enjeux de santé publique.

Centraliser les synergies.

Suite à une réorganisation interne, la France est devenue le pivot de l’Europe. logique, la filiale française joue un rôle de premier plan, juste après les Etats-Unis. Le site de production de Meymac (19) est dédié aux produits d’infectiologie pour toute l’Europe, le site d’Epernon (28) est concentré sur les produits cardiovasculaires tandis que les deux sites d’Agen fabriquent les produits d’Upsa pour le monde entier. Le site de Rueil-Malmaison accueille le siège de la division Europe/Moyen-Orient/ Afrique où l’ont rejoint les filiales et divisions France de BMS : la division nutritionnelle (Mead Johnson, leader mondial des laits infantiles) jouxte les départements Prescription et OTC et côtoie la filiale Convatec, spécialisée dans les produits de cicatrisation. Le bâtiment, surnommé Cristalia pour sa transparence, a été créé pour le groupe BMS sur mesure. Le site a permis de développer les synergies et le travail en commun entre les départements qui étaient auparavant dispersés sur plusieurs sites, les affaires réglementaires sur l’un, le marketing sur un autre.

Depuis un an, les responsabilités de Béatrice de Lacharrière ont également évolué. Pharmacienne, titulaire d’un MBA, directrice de la communication et « corporate affairs » (relations avec les médias, communication externe sur les produits et vers les associations de patients notamment), elle gère une équipe de vingt-trois personnes qui se consacrent aux relations presse, à la communication interne et externe, à l’événementiel, à l’information et la documentation générale. Elle est également devenue responsable de certains projets européens (projets transversaux sur des partenariats public-privé). Là encore, la filiale française joue un rôle pilote au niveau de l’Europe voire de l’international dans la réalisation de certains programmes. L’enquête « Parcours de femmes » sur le cancer du sein, réalisée à partir de témoignages de patientes et d’équipes médicales, a d’abord été effectuée en France avant d’être étendue à quinze pays européens.

Une mobilité importante.

Du fait de son dynamisme, la filiale est en constant recrutement : « En moyenne, 250 recrutements tous métiers confondus (y compris stagiaires) sont effectués chaque année dont près de 40 postes ouverts à des pharmaciens, souligne Marie Gautier-Loisel, directrice des ressources humaines, recrutement et mobilité interne. Nous sommes en permanence en recherche de pharmaciens en recherche-développement, contrôle qualité, assurance qualité, développement analytique, affaires réglementaires… Grâce à leur profil souvent complété par une formation en DESS ou en mastère, ils sont également recherchés en information médicale et en pharmacovigilance. Nous privilégions de plus en plus des équipes pluridisciplinaires au niveau de la formation : pharmaciens et médecins et aussi pharmaciens et diplômés d’une école de commerce en marketing. »

Au sein de l’entreprise, le développement des collaborateurs est une priorité. « 50 % des postes sont pourvus grâce à la mobilité interne. Nous avons une gestion individualisée des carrières. Chaque année, en octobre, a lieu le « talent audit » : le comité de direction se réunit pour discuter des performances et du potentiel de carrière des salariés, en vue de leur évolution. »

Directeur des affaires réglementaires pour la France et l’Afrique et pharmacien responsable, Olivier Poirieux a bénéficié de cette mobilité. Il a débuté chez BMS au contrôle qualité pour participer au développement des gammes après un 3e cycle dans le domaine. « Après une expérience de dix-huit mois, on m’a proposé de rejoindre le siège lors de la fusion Bristol-Myers et Squibb au poste d’assistant aux affaires réglementaires. Je suis ensuite devenu responsable des affaires réglementaires pour l’oncologie et l’infectiologie puis pharmacien responsable, avant de devenir directeur des affaires réglementaires. »

Les stages

– Le recrutement d’un stagiaire est presque aussi pointu que celui d’un salarié. « Pour nous, cette période de stage est un test important avant une possible intégration. Les stagiaires ont une vraie mission, une vraie responsabilité, nous leurs proposons ensuite des CDD s’il n’y pas de poste tout de suite disponible en CDI », précise Marie Gautier-Loisel. Recrutés pour six mois au minimum, les stagiaires touchent un fixe et « des primes suivant l’énergie déployée ». Les offres sont relayées par les associations d’anciens élèves dans les facultés et via Internet sur les sites Campus et Job Saison. 90 stagiaires sont employés chaque année, dont une majorité de pharmaciens.

Salaires

– Pharmacien débutant (tous secteurs confondus) : 29 à 32 kEuro(s) par mois.

– Pharmacien confirmé (expérience et responsabilité en management) : à partir de 65 kEuro(s).

– + 15 % de participation et d’intéressement ainsi que des stock-options offertes.

BMS en chiffres

– 6e groupe au rang mondial et 5e rang en France.

– CA mondial : 18,1 Md$ et 1,2 MdEuro(s) pour la France.

– 44 000 salariés au niveau mondial et 3 200 en France (dont plus d’une centaine de pharmaciens).

– Première filiale hors Etats-Unis, la filiale France représente 30 % du chiffre d’affaires Europe.

– La France dispose de sept sites industriels dont quatre de production, deux de distribution et un de développement.