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Demandez le programme
La réforme de la première année d’études, qui devrait être commune à tous les professionnels de santé, suit son bonhomme de chemin. La commission pédagogique nationale, chargée de faire des propositions au ministère de la Santé, va remettre un rapport définitif au début de l’été.
La commission pédagogique nationale pour la première année des études de santé s’apprête à remettre son rapport définitif relatif à l’organisation et au programme de la future année d’études commune de santé. Elle attend encore les réponses du ministère sur plusieurs questions sensibles (les redoublements…) qu’elle lui avait déjà exposées dans un rapport d’étape remis en avril dernier. La prochaine réunion est prévue le 18 juin prochain.
L’objectif, rappelons-le, est de créer une année d’études commune aux futurs professionnels de santé pour leur apprendre à travailler ensemble. La réforme a pris corps avec la nomination en avril 2002 de la commission. Elle réunit quatorze professions de santé (médecins, pharmaciens, dentistes, sages-femmes, infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, ergothérapeutes, psychométriciens, orthophonistes, orthoptistes, pédicures-podologues, audioprothésistes, manipulateurs en électroradiologie médicale, techniciens en analyse biomédicale) représentées par les étudiants, les doyens ou les écoles de formation. Tour d’horizon des propositions contenues dans le rapport d’étape.
Un tronc commun d’enseignements.
La première année sera divisée en deux semestres. Le premier sera commun à l’ensemble des formations avec une trentaine d’heures d’information sur les métiers et le choix des concours, un module scientifique de 90 heures sur l’anatomie, la physiologie, la génétique, la reproduction…, et 90 heures de sciences humaines et sociales (l’homme et la maladie, l’épistémologie, la psychologie, le droit de la santé, la santé publique…).
Des modules optionnels.
A l’issue de ce semestre, deux voies sont prévues : la voie A qui comportera plus de sciences pour ceux qui veulent faire médecine, pharmacie, sage-femme ou kiné, et la voie B qui, elle, comportera plus de sciences humaines et sociales pour tous les autres. Pour les étudiants qui veulent faire pharmacie, il est prévu trois modules communs d’un total de 180 heures avec médecine, sage-femme et kiné (biologie moléculaire, chimie-biochimie et biophysique), et un module d’initiation au médicament spécifique à la pharmacie de 50 heures (chimie, biologie moléculaire, cellulaire et biotechnologie appliquée au médicament).
Jusqu’à trois concours.
Les étudiants auront la possibilité de préparer plusieurs concours différents : la commission a fixé le nombre à trois, même si, selon les étudiants, la loi ne permet pas de fixer un minimum ou un maximum. On pourra passer médecine, pharmacie, kiné (voie A) ou orthophoniste, pédicure-podologue, ergothérapeute (voie B), ou bien faire une combinaison des deux voies. Un souhait des représentants des étudiants qui veulent laisser le choix libre. La possibilité va être très limitée pensent de leur côté les doyens, qui imaginent difficilement un étudiant de la voie B passer un des quatre concours de la voie A alors qu’il n’aura pas suivi les mêmes enseignements
Les passerelles.
Des passerelles tardives » sont prévues. Premièrement, pour ceux en 3e et 5e années de médecine, par exemple, qui veulent aller en pharmacie. Le choix est laissé à chaque profession pour définir en quelle année ce passage sera permis. Deuxièmement, pour ceux ayant un niveau licence ou mastère d’autres filières (biologie, sciences). A chaque profession de choisir également. Pour faciliter la réorientation des gens qui échouent aux concours définitivement, il est prévu de décliner l’année en modules ECTS (European Credit Transfert System). Ils pourront donc conserver l’acquis des modules qu’ils auront réussis pour poursuivre leurs études.
Le redoublement en question.
Le sujet a été polémique puisque les doyens de médecine avaient déclaré il y a quelques mois qu’ils ne souhaitaient pas de redoublement possible. « Le redoublement est accepté, précise Pierre Demange, qui représente la conférence des doyens des facultés de pharmacie, car c’est une obligation de laisser deux possibilités de concourir. » Mais sous quelle forme ? « Le principe de la réforme est la prime aux « primants », précise Pierre Demange. A-t-on le droit de prévoir deux concours différents, un pour les « primants » et un pour les redoublants ? Les services juridiques du ministère nous répondront. Faut-il prévoir une deuxième chance en septembre ? Autre question à résoudre : si un étudiant présente médecine, pharmacie, kiné et ne réussit que kiné, peut-il quand même redoubler ? Selon moi, on devrait l’inciter fortement à faire kiné. »
Imprécisions concernant les structures et les moyens.
Aucune prospection n’a été faite sur les moyens humains et financiers. Ce n’est pas le rôle de la commission pédagogique nationale. Pour les structures, rien n’a été défini, même s’il est prévu à terme que toutes les formations soient universitaires, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui pour les infirmiers. La commission a prévu de mettre en oeuvre des nouvelles techniques comme la vidéoconférence pour permettre le suivi de cours à distance mais cela ne suffira pas. Aucune date n’est prévue pour la mise en oeuvre de ce gros chantier mais il faudra sans doute une phase d’expérimentation car la question des moyens humains et financiers reste trop floue.
Une phase d’expérimentation qui a déjà commencé puisque les futurs dentistes, kinés et sages-femmes sont mélangés depuis l’an dernier aux étudiants en première année de médecine.
2e et 3e cycles : des facs sont déjà opérationnelles
– Après maints reports (pour cause de présidentielle, de la nomination tardive d’un conseiller en charge du dossier au ministère de l’Education…), la réforme des 2e et 3e cycles devrait finalement entrer en vigueur à l’automne 2004. L’examen devant le Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche est prévu courant juin. En attendant, plusieurs facultés ont introduit des enseignements coordonnés et des stages d’application. Ainsi Nancy et Dijon, qui ont choisi deux méthodes différentes. Nancy met en place les quatre semaines de stage prévues tandis que Dijon a choisi une méthode plus progressive avec deux jours de stage prévus à la rentrée avec application progressive des enseignements coordonnés. A Besançon, le doyen compte réunir les maîtres de stage au second semestre 2003.
Réactions : vincent Guala Vice-président de l’ANEPF
Initialement, les étudiants en pharmacie étaient plutôt hostiles à cette première année commune de santé par peur que pharmacie soit « noyée » dans médecine. Mais c’est peut-être une chance pour la pharmacie qui reste une profession méconnue.
Les lycéens ne connaissent pas toutes les possibilités qu’offrent les études de pharmacie. Par ailleurs, nous étions favorables à la possibilité de redoublement. Nous souhaitons aussi qu’il n’y ait pas de délocalisation excessive des enseignements par rapport à aujourd’hui.
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