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L’employeur peut-il supprimer une prime ?

Publié le 21 juin 2003
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Si cette prime est prévue par la Convention collective ou dans le contrat de travail, l’employeur ne peut la retirer.

En revanche, si cette prime est accordée aux salariés uniquement par habitude, tout dépend si son versement est devenu un usage ou non :

– Si le versement de la prime n’est pas devenu un usage : l’employeur n’a aucune obligation et peut décider, du jour au lendemain, de ne plus l’accorder.

– Si le versement de la prime est devenu un usage : l’employeur ne peut la retirer sans devoir respecter un certain formalisme. Pour cela, Il devra mettre en oeuvre la procédure de dénonciation de l’usage qui consiste à informer par écrit chaque salarié du retrait de la prime, en respectant un délai de prévenance suffisant. A défaut de dénonciation régulière, l’employeur est tenu de verser la prime.

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Pour déterminer si le versement de la prime est devenu un usage, il faut que cette pratique présente les caractères de généralité, constance et fixité :

– « Généralité » : l’avantage doit être collectif, c’est-à-dire accordé à tous les salariés ou à une même catégorie de salariés.

– «Constance » : il faut une répétition dans l’attribution (s’apprécie au cas par cas).

– « Fixité » : le montant de la prime ou son mode de calcul doivent être fixes.

Ces trois critères doivent être réunis pour que le versement de la prime soit considéré comme un usage.

Enfin, suite à la cession de l’officine, le nouvel employeur devra également dénoncer l’usage qui s’est instauré (exemple : versement de la prime de 13e mois) s’il souhaite mettre fin à cet avantage en faveur des salariés.