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Jean Parrot réélu président
Jean Parrot a été réélu pour deux ans à la présidence du Conseil national de l’ordre des pharmaciens, devançant largement son unique concurrent, Yves Trouillet, président de l’Association de pharmacie rurale. A 60 ans, il entame son sixième mandat. Entretien.
« Le Moniteur » : Les élections ordinales s’achèvent avec votre réélection. Quel bilan tirez-vous de ce scrutin ?
Jean Parrot : On peut être très satisfait du résultat de ces élections qui comportaient une grande modification, imposée par la loi [celle du 4 mars 2002 relative aux droits des malades, NdlR], l’apparition des tandems, titulaires et suppléants. Dans toutes les sections, le taux de participation est en augmentation significative par rapport aux élections de 2001, ce qui montre un intérêt grandissant pour l’institution. Plus les pharmaciens impliqués sont nombreux, plus la représentativité de l’Ordre en sort grandie. La stabilité constatée dans les conseils régionaux, où la grande majorité des conseillers ont été réélus, est logique dans la mesure où un renouvellement et un rajeunissement avaient eu lieu lors des dernières élections.
L’élection d’un nouveau président à la section A et le rééquilibrage entre représentants des sections A et D au sein du Conseil national semblent les deux points forts de ces élections.
L’élection d’Isabelle Adenot à la présidence de la section A est une surprise mais, pour autant, Christian Blaesi n’a pas été désavoué. Ses confrères de la section A l’ont désigné à l’unanimité pour les représenter au sein du Conseil national. Quant à la section D, son jeune président a été confirmé. En disposant désormais d’un siège au sein du bureau du Conseil national, la représentativité de la section D est prise en compte, elle sera entendue. Ces membres se positionnent ainsi dans l’institution qui reconnaît, par là même, leur implication et leur valeur que je m’applique d’ailleurs à défendre depuis longtemps. Je tiens à signaler qu’à partir d’aujourd’hui le terme d’« assistant » n’a officiellement plus cours. Le terme d’« adjoint » est définitivement consacré. Les textes spécifiaient qu’il s’appliquerait après le renouvellement des conseils, c’est fait.
Une notion importante, alors que se profile l’intégration des salariés dans le capital des officines. Où en est l’étude de l’Ordre sur la loi MURCEF ?
Elle est prête, et les adjoints ne seront pas oubliés. Mais il est encore trop tôt pour en tirer des conclusions. C’est une boîte à outils avec de nombreux tiroirs, que nous allons explorer avec les syndicats. Nous devrons trouver avec eux ce qu’il convient de faire pour concilier au mieux la restructuration du maillage officinal – avec les besoins en termes d’exercice professionnel – et l’exigence de santé publique. Nous devrons ensuite rediscuter avec le gouvernement avant de faire des propositions à la profession, sans doute à la fin de l’année.
A Pharmagora, le gouvernement avait souhaité une concentration du réseau. Qu’allez-vous proposer ?
Il est trop tôt pour répondre. Sur ce sujet, nous procéderons de la même manière que pour la loi MURCEF. Nous allons définir avec les syndicats un cahier des charges puis choisir un consultant extérieur susceptible de nous fournir une étude détaillée sur la situation économique de l’officine. Nous verrons alors quelle est la pertinence d’un remaillage et la bonne définition à adopter. D’aucuns disent que nous sommes dans une situation de surcoût, peut-être cette étude démontrera-t-elle l’inverse ?…
Quel seront les autres priorités de votre nouveau mandat ?
Le dossier de l’assurance qualité doit ressortir du tiroir où il a été placé. Nos partenaires, après nous avoir aidés à la mettre en place, se sont désintéressés de son devenir. C’est un dossier que nous n’abandonnerons jamais. L’outil est prêt dans toutes les officines ; j’appelle mes confrères à le mettre en oeuvre. L’assurance qualité est un travail au quotidien qui nécessite un changement de comportement que les pharmaciens doivent accomplir. Il en va de la crédibilité de notre profession. Nous porterons également le dossier de l’opinion pharmaceutique. Au préalable, la pharmacie, par l’intermédiaire des syndicats, devra s’inscrire dans les conventions qui vont être signées avec l’Assurance maladie, puisque l’opinion pharmaceutique constitue avant tout un engagement professionnel. Nous continuons de travailler avec les fabricants informatiques pour que l’outil soit inclus dans les logiciels. L’opérationnel ne sera pas un frein.
Comment réagissez-vous à la volonté, récemment affichée de Michel-Edouard Leclerc, d’ouvrir des pharmacies à son nom dans lesquelles seraient vendus des médicaments à prix discount ?
Depuis de nombreuses années, on connaît la politique de Leclerc de captation d’image. Nous sommes toujours parvenus, avec les pouvoirs publics d’ailleurs, à contenir ses assauts. Qu’apporte Leclerc à la santé publique ? Rien. Il fait primer le profit sur la santé publique, ce qui est aux antipodes de la pharmacie. On voit bien que Leclerc cherche à s’approprier le « petit médicament ». Mais, « petit » ou « grand » médicament, il y a avant tout des malades et on n’a pas le droit de les aliéner à des considérations de profits.
A noter
Le nouveau bureau du conseil national
– Président : Jean Parrot.
– Vice-président : François Trivin (section G).
– Trésorier : Jean-Luc Audhoui (section A).
– Membres : Patrick Fortuit (pharmacien gérant, section D), Brigitte Truelle-Hugon (section B), Jean-Pierre Foucher (professeur des Universités).
Les bureaux et représentants au conseil national des sections A et D
LE BUREAU DU CONSEIL CENTRAL DE LA SECTION A
Président : Isabelle ADENOT (photo).
Vice-président : Henri LEPAGE.
Trésorier : Xavier DESMAS.
Membres : Jean ARNOULT, Dominique BRASSEUR, Bernard MINNE, Sylvère QUILLEROU.
Les huit représentants des pharmaciens titulaires au Conseil national : – Titulaire : Christian BLAESI. Suppléant : André LACASSAGNE.
– Titulaire : Jean LAMARCHE. Suppléant : Marie-Antoinette ANDARELLI.
– Titulaire : Jean PARROT. Suppléant : Frédéric COURTEILLE.
– Titulaire : Josette DUBRAY. Suppléant : Christine DEVAUX.
– Titulaire : Jean-Luc AUDHOUI. Suppléant : Claude BERT.
– Titulaire : Louis DOUARD. Suppléant : Jean-Paul RIDARD.
– Titulaire : Yves TROUILLET. Suppléant : Jean-Jacques BLEUZEN.
– Titulaire : Claire SEVIN. Suppléant : Jean-Marie BAROT.
LE BUREAU DU CONSEIL CENTRAL DE LA SECTION D
Président : Jérôme PARESYS-BARBIER (photo).
Vice-président : Jean-Noël MARZO.
Trésorier : Jean-Benoît DUFOUR.
Membres : Anne-Marie LAMY et Pr Daniel VION.
Les huit représentants des pharmaciens adjoints au Conseil national :
– Titulaire : Patrick FORTUIT. Suppléant : Jean FLORIS.
– Titulaire : Philippe GODON. Suppléant : Philippe-Emmanuel BARAZER.
– Titulaire : Patricia DERBICH. Suppléant : Daniel OWCZARCZAK.
– Titulaire : Jacqueline SURUGUE. Suppléant : Isabelle JOLIVET.
– Titulaire : Olivier GODEFROY. Suppléant : Jacques BENDELAC.
– Titulaire : Hugues ROBERT. Suppléant : Monique TORCK.
– Titulaire : Robert MALHURET. Suppléant : Alain BERRE.
– Titulaire : Louis LE BOEUF. Suppléant : Philippe GRUAU.
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