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L’équipe solidaire

Publié le 13 septembre 2003
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– Leur histoire

Robert Léon est installé à Frontignan (34) depuis 1970. L’équipe est composée de 2 assistants, 2 préparateurs, 1 employé et 1 apprentie.

– Pourquoi ça marche ?

– Le point de vue du titulaire. Selon Robert Léon, 63 ans, la recette d’une équipe officinale unie se concocte à partir de deux ingrédients de base : la confiance et l’humilité. « Pourquoi ça tourne et ça se passe bien ? Parce que j’ai confiance en eux et que je prends la responsabilité de payer moi-même s’ils se plantent. Tout le monde a les clés et celui qui ferme fait la caisse. L’humilité, c’est se rendre compte que je suis aujourd’hui moins bon qu’eux. D’ailleurs, ici, ce sont les deux préparateurs qui commandent, Andrée et Grégory. »

– Le point de vue des collaborateurs. Quand il s’installe en 1970, Robert Léon débute avec un seul employé à ses côtés. Trente-trois ans plus tard, Freddy est encore là, toujours employé mais avec un salaire de préparateur, une prime d’ancienneté et un treizième mois. Freddy ne quitterait l’officine pour aucune autre : « Je suis très bien ici. Nous sommes tous logés à la même enseigne. Ici, il n’y a pas des pharmaciens d’un côté, des préparateurs ou un employé de l’autre, mais une équipe solide et très unie. Heureusement, car avec notre énergumène de patron !… » Celui-ci le reconnaît d’ailleurs sans détour : « C’est vrai, je suis râleur et un peu soupe au lait. Je les embête parfois et, le pire, c’est que j’ai souvent tort ! »

Pharmacienne adjointe, vingt ans d’ancienneté dans la maison, Joëlle confirme en nuançant à peine : « Grégory fait toutes les commandes et, avec Andrée, nous nous occupons de l’administratif, des télétransmissions, des impayés. Stéphanie et moi, les pharmaciennes, on ne se monte pas la tête : tout le monde s’entend très bien et se fait confiance, sans hiérarchie. Notre équipe, c’est comme une grande famille avec un père un peu spécial, autoritaire. Alors, on s’accroche assez souvent avec lui, jamais entre nous, mais c’est vite fini. »

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Stéphanie, arrivée il y a un an et demi, a quant à elle connu deux autres officines auparavant. Et même si elle n’a « pas toujours la même façon de voir les choses » qu’un titulaire « vieille école », elle apprécie de « travailler dans une équipe soudée où, par exemple, on s’arrange pour les horaires ».

L’AVIS DU CONSULTANT

– Les valeurs fortes

La confiance est une valeur incontournable. A noter également que dans cette pharmacie, on se dit les choses, on ne reste pas dans les non-dits, ce qui évite une dégradation des relations. La polyvalence de l’équipe est une force dans les… petites équipes. Mais cette solidarité ne doit pas se faire au détriment d’une logique de travail.

– L’excès de style

Attention toutefois au défaut d’exemplarité (« je suis moins bon qu’eux ») et à ne pas faire confiance aveuglément !

Les « coups de gueule » ne sont pas un modèle de fonctionnement, même si ici le titulaire reconnaît se tromper parfois. Enfin, vouloir tout faire tous ensemble est une illusion. En caricaturant, tout le monde s’occupe de tout et personne ne s’occupe de rien.