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Ebixa

Publié le 20 septembre 2003
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MÉMANTINE

La maladie d’Alzheimer a pour origine des anomalies multiples de la neurotransmission au niveau central. D’où le recours à des médicaments anticholinestérasiques (Cognex puis Aricept, Exelon et Reminyl) soutenant le tonus cholinergique central. L’une des théories actuelles fait d’un trouble de l’homéostasie du glutamate l’une des clés de la dégénérescence neuronale. Le glutamate est un acide aminé ubiquitaire dans l’organisme agissant comme neurotransmetteur et intervenant dans la transmission synaptique de l’excitation.

Dans la maladie d’Alzheimer, une libération pathologique et importante du glutamate provoque une dépolarisation durable de la membrane postsynaptique, entraînant un déplacement massif des ions magnésium qui bloquent le canal cationique des récepteurs NMDA (N-méthyl-D-aspartate). Ce canal n’étant plus bloqué, des ions calcium affluent dans le neurone postsynaptique et y déclenchent une cascade de signaux inappropriés venant perturber les grandes fonctions cognitives (mémorisation, apprentissage). Cette perturbation continue empêche le neurone de détecter et d’isoler les messages physiologiques transmis par des libérations ponctuelles de glutamate.

La mémantine est un antagoniste non compétitif des récepteurs NMDA. En se fixant sur les récepteurs NMDA, elle bloque de façon voltage-dépendante le canal ionique du récepteur. La libération massive du glutamate n’est alors plus active sur ce canal : elle permet de déplacer les ions magnésium, mais ne déplace pas la mémantine. Les ions calcium ne peuvent pas affluer dans le neurone qui n’est plus soumis à un bruit de fond glutamatergique permanent. Le rapport signal/bruit de fond est alors considérablement amélioré et les neurones glutamatergiques peuvent retrouver leur fonction.

Ebixa est indiqué dans les formes modérément sévères à sévères de la maladie. Il n’existe à ce jour aucune alternative dans les formes sévères de la maladie. La mémantine bénéficie dans ce contexte d’une ASMR de niveau II (importante). Elle n’apporte en revanche rien dans les formes modérément sévères.

sCe traitement ralentit seulement l’évolution de la dégénérescence neuronale. Il n’existe pas d’études comparatives des médicaments indiqués dans la maladie d’Alzheimer. La mémantine bénéficie d’un index thérapeutique favorable : peu d’effets indésirables sont rapportés.

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Voir Le Moniteur n° 2499 du 30.08.03.