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Les parasites du corps

Publié le 27 septembre 2003
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EN PRATIQUE : LE POU DE TÊTE

AU COMPTOIR : « Mon shampooing antipoux est inefficace ! »

« Ras-le-bol ! Mon shampooing antipoux est inefficace. Je traite la chevelure d’Adrien pour la troisième semaine consécutive et il continue de se gratter la tête. »

Votre réponse

« Nous devons suspecter une résistance des poux ou une infestation très importante. Je vous recommande l’application immédiate d’un autre antipoux avec un actif différent. Veillez à faire suivre la première application d’une seconde, sept jours plus tard, pour contrôler l’infestation. »

Les signes d’appel

Le prurit provoqué par la piqûre lorsque le pou se nourrit de sang, deux à trois fois par jour, signe la pédiculose.

Le diagnostic est évident quand les démangeaisons sont localisées sur le haut de la nuque. Sur les cheveux, on découvre les lentes. Des plaques érythématosquameuses excoriées du cuir chevelu résultant du grattage confirment le diagnostic.

Un impétigo, secondaire aux lésions de grattage, peut apparaître. Cette surinfection bactérienne doit être prise en charge avant de débuter le traitement de la pédiculose. Rarement, l’enfant a des adénopathies cervicales. En revanche, il peut présenter des signes de fatigue ou de nervosité.

Le cycle du pou

Les lentes vivantes sont solidement fixées à la base des cheveux à 1 mm environ du cuir chevelu.

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Un pou vit 6 à 8 semaines. Deux à trois semaines s’écoulent entre deux générations de poux.

Une femelle peut pondre jusqu’à 10 lentes par jour.

– Temps d’éclosion des lentes : 7 à 10 jours.

– Temps de maturation : 10 à 15 jours (de la nymphe au pou adulte).

L’examen de la chevelure

Examiner en priorité la racine des cheveux situés dans les zones les plus aérées et humides de la tête : tempes, nuque et zones situées derrière les oreilles.

S’aider d’un peigne fin, raie par raie. Les lentes ne s’éliminent pas au brossage, contrairement aux pellicules. Difficiles à détacher, elles craquent sous les ongles et ne coulissent pas le long de la tige pilaire, tant qu’elles sont vivantes.

Reconnaître un oeuf plein d’un oeuf vide : avant l’éclosion, la lente est blanc brillant. Après, la couleur pâlit et la coque de la lente est translucide. Se baser également sur la position de l’oeuf sur le cheveu. Au moment de la ponte, l’oeuf est à 1 mm du cuir chevelu ; après sept jours d’incubation, à 5 à 7 mm. Au-delà, les coques sont vides.

Apprécier l’ancienneté de l’infestation selon les observations précédentes.

Les bons réflexes

L’enfant peut se réinfester au contact de personnes de son entourage non traitées, de vêtements où les poux peuvent se déposer.

– Traiter les membres de l’entourage (frères et soeurs, parents…) le même jour pour éviter la réinfestation familiale.

– Traiter les vêtements et la literie : laver le linge à 60 °C et pulvériser un spray répulsif sur les vêtements, les couvertures, les matelas et les objets contaminés (bonnets, casquettes, casques, peluches, oreillers, coussins, fauteuils…) : Altopou environnement, Pyreflor Antipoux environnement et literie, A-Par…

– Prévenir l’entourage et les enseignants.

– Apprendre aux enfants à ne pas échanger leurs vêtements, les peignes ou brosses à cheveux. En période de recrudescence, attacher les cheveux s’ils sont longs et faire porter un bonnet de bain à la piscine. A l’école, ne pas accrocher plusieurs vêtements sur un même portemanteau.

– Rester vigilant même après un traitement. Tant que dure l’épidémie, l’usage régulier d’un spray répulsif limite activement les risques d’infestation ou de réinfestation par les poux.

– Procéder à une inspection systématique des têtes une fois par semaine à l’aide d’un peigne fin.

Le traitement

– Respecter les règles d’utilisation des produits

-#gt; Les lotions sont généralement appliquées sur cheveux secs.

-#gt; Les aérosols s’utilisent dans une pièce ventilée. Eviter la projection sur les yeux, la bouche, le nez. Ne pas fumer.

-#gt; Pour le malathion, laisser agir pendant 8 à 12 heures, puis laver les cheveux.

-#gt; Deux applications sont indispensables à sept à dix jours d’intervalle, temps nécessaire aux lentes pour éclore. Ce second traitement détruit les poux qui ont survécu au premier.

-#gt; Après, les cheveux sont peignés minutieusement avec un peigne fin pour éliminer les lentes.

– Proposer des produits complémentaires essentiels

-#gt; Les répulsifs préviennent l’invasion des poux ou évitent à l’enfant déjà traité d’être réinfesté.

En période de forte épidémie, il est préférable d’utiliser un répulsif chaque matin avant le départ pour l’école afin d’assurer une protection optimale. Pulvériser ce produit sur le col du manteau, le bonnet, l’écharpe.

-#gt; Les baumes décolleurs de lentes s’appliquent sur cheveux mouillés. Laisser agir pendant 10 minutes avant de rincer soigneusement à l’eau tiède. Ces produits facilitent l’élimination des lentes mortes, favorisent le démêlage et redonnent de l’éclat à la chevelure.

-#gt; Les shampooings doux : après les avoir traités avec un aérosol, laver les cheveux avec un shampooing doux enrichi en substances apaisant les irritations du cuir chevelu (alphabisabolol…).

-#gt; Les sprays insecticides pour l’environnement traitent la literie, les vêtements, les peignes, bonnets, fauteuils et tous les objets ayant été en contact avec les poux. En dehors de la chevelure, les poux peuvent survivre 24 à 48 heures et ainsi contaminer de nouvelles personnes ou recontaminer celle venant d’être traitée.

– Attention à tenir compte des contre-indications

-#gt; Les formes aérosols sont contre-indiquées si l’enfant ou l’un des membres de l’entourage est asthmatique (risque de bronchospasme).

-#gt; Le malathion doit être utilisé avec précaution chez les moins de deux ans et seulement sous surveillance médicale.

-#gt; Selon l’OMS, le lindane est contre-indiqué durant la grossesse, chez le nourrisson et l’enfant de moins de dix ans. Pour Scabecid, la contre-indication ne porte que sur l’enfant de moins de deux ans.

-#gt; Pas de solution alcoolique chez les jeunes enfants.

Le suivi et la surveillance

– Evaluer l’efficacité

L’efficacité est jugée par la disparition des poux et des lentes 24 heures après l’application. Elle est confirmée à la deuxième application.

– Apprécier la tolérance

Les effets secondaires sont rares quand le temps de pose est respecté.

-#gt; Pyréthrines : prurit, rash, érythème.

-#gt; Malathion : rougeurs.

– Conduite à tenir en cas d’inefficacité

-#gt; S’il existe une résistance au produit utilisé, conseiller une référence d’une autre classe pharmacologique au mécanisme d’action différent.

En cas d’échec d’un traitement bien conduit, le refaire avec un insecticide d’un autre groupe (par exemple : malathion si échec constaté avec la pyréthrine).

Les causes d’échec

-#gt; Le mode d’emploi non correctement observé.

-#gt; Le coût élevé, à l’origine d’une application partielle du produit.

-#gt; Le diagnostic erroné, l’élimination incomplète des lentes vivantes ou une réinfestation.

-#gt; La présentation utilisée : les shampooings sont moins actifs, ce peut être aussi le cas avec les autres formes si la dose ou la durée d’action sont insuffisantes.

-#gt; La résistance des poux.

POUR APPROFONDIR : Les résistances aux pédiculicides

Pour faire face aux produits insecticides, les poux mutent en modifiant leur patrimoine génétique. Le développement d’une résistance a été signalé pour des préparations de tous les groupes d’insecticides.

La résistance au lindane est la plus ancienne. Elle a été mise en évidence dans les années soixante-dix en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas.

Les premiers cas de résistance aux pyréthrines de synthèse rapportés en France datent du milieu des années 90 mais le phénomène est mondial : résistance à la perméthrine (dans les écoles de Los Angeles, 50 % des poux sont résistants) et résistance croisée avec d’autres pyréthrinoïdes, notamment la phénothrine.

En 1995, des cas de résistance au malathion ont été publiés en France et en Grande-Bretagne.

A Paris, un essai en milieu scolaire, en 1993, fait état de taux de résistance importants avec une spécialité à base de phénothrine (taux de succès de 40 % après traitement de un jour et de 39 % au second traitement à sept jours).

Le malathion n’est pas épargné. Les taux de résistance à la perméthrine et au malathion peuvent atteindre dans certaines régions respectivement 87 % et 64 %.

Ces différents constats d’échec ne permettent pas pour autant d’affirmer dans tous les cas une réduction de l’efficacité des pédiculicides et l’apparition de résistances. Des conditions d’application défectueuses sont certainement aussi à l’origine des échecs.

EN PRATIQUE : LE POU DU CORPS

AU COMPTOIR : « Mon dos, mes aisselles et mes poignets me démangent »

« Je suis bénévole au SAMU social et j’ai été beaucoup en contact avec des SDF. Depuis, je n’arrête pas de me gratter dans le dos, sous les aisselles et aux poignets. »

Votre réponse

« Vous avez certainement attrapé des poux du corps qui, en dehors de leurs repas, se réfugient dans les vêtements. Les pédiculoses corporelles sont très contagieuses. »

Le différencier du pou de tête

– Le pou de corps diffère du pou de tête par son mode de vie.

Il circule sur le corps le temps de se nourrir, se réfugie ensuite dans les vêtements et pond ses oeufs (des lentes) sur les fibres textiles.

– Cette pédiculose touche avec prédilection les sujets sans domicile fixe, vivant dans des conditions précaires. Elle est beaucoup plus rare que la pédiculose du cuir chevelu.

– La transmission est interhumaine, directement par les vêtements ou liée à la promiscuité (asiles de nuit…).

Les signes d’appel

La piqûre du pou peut entraîner une réaction allergique locale accompagnée d’un prurit intense, à l’origine de lésions de grattage inflammatoires et infectées. Celles-ci sont disséminées sur le tronc et la racine des membres.

Des stries de grattage se retrouvent à la partie supérieure du dos (cou, épaules), aux endroits de contact étroit avec les vêtements (aux emmanchures postérieures, à la ceinture). Une pigmentation cutanée et une lichénification se rencontrent chez les sujets infestés de longue date.

La certitude est basée sur la découverte de poux sur le corps au moment du déshabillage ou sur les vêtements.

Le traitement

– Application d’une solution à base de pyréthrine (Pyreflor…) ou de malathion (Prioderm…) sur tout le corps pendant 12 à 24 heures.

– Désinfection des vêtements et de la literie avec un insecticide (A-Par…) ou par la chaleur à 60 °C durant 15 à 30 minutes.

– En cas de lésions surinfectées, utiliser un traitement antiseptique : savon liquide antiseptique (Septivon, Solubacter…) et bain chaud.

POUR APPROFONDIR : Un vecteur de maladies infectieuses

Le pou du corps est le vecteur, par ses déjections, de bactéries pathogènes pour l’homme, transmises en raison de la promiscuité et de conditions insalubres.

Il est responsable de la transmission :

-#gt; de la fièvre récurrente cosmopolite due à Borrelia recurrentis ;

-#gt; du typhus exanthématique causé par Rickettsia prowazekii, responsable d’une fièvre élevée prolongée, de céphalées rebelles, d’un exanthème maculopapuleux et de troubles nerveux. Cette maladie très grave (taux de mortalité de 30 %) persiste en Afrique, en Amérique du Sud et en Chine (des épidémies sont survenues à la fin du xxe siècle) à la faveur de situations particulières (guerre, catastrophe naturelle, camp de réfugiés, prison…) ;

-#gt; de la fièvre des tranchées (Bartonella quintana), une fièvre éruptive caractérisée par des accès fébriles, violents et courts se répétant tous les 5 jours, la présence de macules et papules. Elle a connu une recrudescence récente dans les populations à conditions de vie précaires des grandes métropoles urbaines. Des cas ont été diagnostiqués à Paris, Lyon et Marseille. L’infection a pris différents aspects, en particulier des endocardites.

EN PRATIQUE : LE MORPION

AU COMPTOIR : « J’ai des morpions, suis-je contagieux ? »

« Voilà, je n’ose pas trop le dire mais j’ai des morpions. Je me traite comme il faut avec Spray-Pax. Mon partenaire ne semble pas en avoir attrapé, mais doit-il lui aussi se traiter ? »

Votre réponse

« La phtiriase pubienne est considérée comme une maladie sexuellement transmissible. Le traitement de votre partenaire est donc primordial. La contamination est due généralement à un rapport sexuel avec un partenaire infecté, mais il est possible aussi que vous ayez contracté des morpions par le biais de vêtements ou d’une literie infestés. »

Etat des lieux

Les morpions sont à l’origine d’une dermatose survenant plus volontiers chez les jeunes de 15-25 ans à niveau d’hygiène limité.

Le parasite peut survivre jusqu’à 24 heures, loin de l’hôte, pour peu qu’il soit à température ambiante.

Les signes d’appel

– Le prurit : il résume les signes de la maladie. Il est permanent et responsable de lésions de grattage au niveau de la région pubienne.

Il est exacerbé la nuit.

– Les lésions : les piqûres du morpion, dont les pièces buccales restent presque en permanence insérées dans la peau de son hôte, provoquent de petites lésions bleuâtres et parfois des réactions allergiques sévères.

Les morpions ne sont cependant pas des vecteurs de maladies sévères.

Néanmoins, face à cette pathologie, il est préférable de rechercher systématiquement des signes cliniques pouvant évoquer d’autres MST (syphilis, infection à VIH).

– En consultation : il faut un examen attentif pour voir les lentes brunes, collées au poil, sous la forme d’une petite masse arrondie, et les adultes sous la forme d’une petite tache grise près de la base des poils.

On retrouve parfois de petits amas pigmentés correspondant aux déjections des morpions.

Le « signe du slip » (poussière brune dans le fond du sous-vêtement, témoin des déjections du morpion) peut être retrouvé.

Le traitement

Les pyréthrines et les organophosphorés sont couramment utilisés.

-#gt; Spray-Pax, une lotion à base de pyréthrines naturelles et de butoxyde de pipéronyle, s’applique sur l’ensemble des zones pileuses du tronc et des cuisses.

Elle doit être conservée trente minutes sur la peau avant de le laver au savon et de le rincer abondamment. -#gt;Les lotions (Prioderm, Pyreflor) peuvent aussi être utilisées (temps de contact de 8 à 12 heures).

-#gt; Rasage des poils parfois nécessaire en cas de lentes abondantes.

-#gt; Traitement du ou des partenaires sexuels.

-#gt; Désinfecter la literie et les vêtements avec un spray à base de pyréthrinoïdes ou les laver à une température de plus de 60 °C. Pour la literie, le poudrage à l’hexachlorocyclohexane (Aphtiria) n’est plus disponible.

POUR APPROFONDIR : Des localisations multiples

Le morpion adulte a des griffes beaucoup plus puissantes et grandes que le pou de tête et le pou de corps qui, eux, sont très mobiles. Sa morphologie se prête donc davantage à vivre accroché aux poils de la région génitale.

Il est très difficile de l’enlever à la pince car il s’accroche fermement aux poils grâce à ses griffes.

Il pond des oeufs sur la pilosité génitale.

La phtiriase pubienne est reconnue comme une maladie sexuellement transmissible, mais le morpion peut avoir la bougeotte.

La pilosité périanale, axillaire, peut être touchée en cas de négligence, ainsi que la pilosité pectorale chez l’homme. Des taches ardoisées abdominales sont, cependant, rarissimes.

La colonisation de la barbe ou du cuir chevelu est également très rare, celle des cils est en revanche possible.

EN PRATIQUE : LA GALE

AU COMPTOIR : « Je dois recommencer mon traitement contre la gale »

« Je me suis traité contre la gale mais la démangeaison persiste depuis près d’une semaine. J’hésite à recommencer le traitement. Qu’en pensez-vous ? »

Votre réponse

« Un pouvoir sensibilisant est engendré par les sarcoptes, avec pour conséquence la pérennisation du prurit une fois les parasites éliminés. Normalement, ce prurit doit céder rapidement après traitement en une dizaine de jours. Comme les substances utilisées peuvent également être irritantes, il ne faut pas répéter de façon inconsidérée les traitements. Attendez encore un peu avant de revoir le médecin. »

Comment la détecter ?

Le diagnostic de gale doit être évoqué systématiquement devant tout prurit généralisé possédant les caractéristiques suivantes.

– Prurit généralisé épargnant le visage, à recrudescence nocturne.

– Prurit souvent conjugal ou familial. La transmission de la gale peut se faire par l’intermédiaire des vêtements ou d’une literie contaminée. C’est donc essentiellement la promiscuité et le manque d’hygiène qui favorisent la dissémination de la gale.

– Eruption à topographie évocatrice : espaces interdigitaux, face antérieure des poignets, coudes et emmanchures antérieures, ombilic, fesses, face interne des cuisses, organes génitaux (chancre scabieux chez l’homme), mamelon et aréole mammaire chez la femme.

Le visage et le cou sont toujours respectés, de même que les paumes et la plante des pieds, sauf chez le nourrisson.

– Présence de sillons scabieux : les lésions de la gale se caractérisent par la présence d’incisions ayant l’aspect d’une ligne foncée et ondulée mesurant de 3 à 15 mm et se terminant par une petite bulle nacrée. Elle correspond à une élévation de coloration blanchâtre (l’éminence acarienne) qui abrite l’acarien femelle.

Les sillons sont surtout visibles entre les doigts et sur la face antérieure des poignets.

– Présence de signes non spécifiques : lésions papulo-urticariennes avec lésions de grattage et excoriations de topographie antérieure évocatrice.

Les différentes formes cliniques

– Les gales profuses : ce sont des formes sévères avec des lésions et une éruption cutanée étendues, compliquées d’eczématisation ou de surinfection avec impétiginisation.

Elles sont la conséquence d’un diagnostic tardif ou parfois d’un déficit immunitaire ou de traitements inadaptés (corticothérapie locale ou générale).

– Les gales des gens propres : ce sont des formes frustes, avec prurit nocturne isolé.

– La gale du nourrisson : l’atteinte plantaire ou palmaire, vésiculeuse ou pustuleuse, est un bon signe d’orientation.

On retrouve également des lésions infiltrées rouge cuivré des régions périaxillaires, correspondant à des nodules scabieux.

– La gale croûteuse dite norvégienne : elle se rencontre essentiellement chez les sujets immunodéprimés et fragilisés.

Elle prédomine aux extrémités du corps (mains et pieds) mais peut toucher tout le corps y compris le visage, le cuir chevelu et les ongles.

Elle se caractérise par l’apparition de fines croûtes peu prurigineuses et est très contagieuse en raison d’une extraordinaire prolifération parasitaire.

Les traitements conseillés

Ils sont à réaliser le soir de préférence (un bain préalable est nécessaire pour bien nettoyer la peau) afin d’éviter toute toilette ultérieure, y compris celle des mains pendant la durée de l’application.

Bien se sécher et étendre le produit antiparasitaire sur la totalité de la surface corporelle y compris les organes génitaux, en insistant sur les plis, les mains, en évitant seulement le visage et le cuir chevelu.

Respecter les temps de contact puis se laver pour éliminer le produit.

Chez les enfants de moins de deux ans, mieux vaut bander les mains afin d’éviter toute ingestion accidentelle.

-#gt; Les traitements doivent être appliqués de façon simultanée sur le sujet atteint et les sujets en contact avec lui.

En prévention, le traitement est essentiel pour tous les membres de la famille, compte tenu d’une période d’incubation de la gale d’environ trois semaines.

-#gt; En cas de surinfection importante, une antibiothérapie antistreptococcique ou antistaphylococcique peut être nécessaire. Le mieux est alors de faire simultanément le traitement antibiotique et antiscabieux.

-#gt; Contre les démangeaisons : crotamiton (Eurax), antihistaminiques (Apaisyl, Sédermyl, Butix, Onctose), gel de calamine (Thérica), corticoïdes locaux comme Aphilan Démangeaisons, Dermofénac, Mitocortyl, Dermaspraid Démangeaisons (attendre 24 heures après application de l’antiparasitaire), anesthésiques locaux (Quotane).

Les mesures d’hygiène complémentaires

-#gt; Changer de vêtements tous les jours (sous-vêtements, tee-shirts, chaussettes, pantalons…).

-#gt; Laver le linge, les draps, taies d’oreiller et couvertures à 60 °C et les faire sécher dans le sèche-linge à la température la plus chaude.

-#gt; Pulvériser un insecticide sur les couvertures et vêtements non lavables ou les entreposer dans des sacs plastique pendant 5 à 7 jours (l’acarien ne survit pas plus de 4 jours sans contact avec la peau).

POUR APPROFONDIR : Un traitement oral contre la gale

L’ivermectine (Stromectol 3 mg) appartient à la famille des lactoses macrocycliques.

Cette molécule possède une activité à large spectre contre les parasites, car elle se lie aux canaux d’ions chlorure présents dans les nerfs des invertébrés et les cellules musculaires, provoquant ainsi la paralysie et la mort du parasite.

Utilisée depuis de nombreuses années en médecine vétérinaire, l’ivermectine a été prescrite avec succès dans le traitement de la gale à la dose unique de 200 µg par kilo per os. Inconvénient : la guérison ne peut être considérée comme définitive que 4 semaines après la prise.

Cet antiparasitaire a obtenu une AMM pour la gale en septembre 2001. Elle fait partie des mesures de santé publique retenues pour contrôler la gale généralisée dans certains groupements de population. On peut l’administrer chez l’enfant dès l’âge de 5 ans à condition d’écraser les comprimés. Dans tous les cas, la dose thérapeutique doit précéder ou suivre de deux heures l’ingestion de nourriture. Ce médicament est contre-indiqué chez la femme enceinte. Le traitement des mères qui ont l’intention de nourrir leur enfant au sein ne sera donné qu’une semaine après la naissance.

Une seconde prise, 14 jours plus tard (en association le cas échéant avec un traitement topique), est conseillée en cas de gale profuse ou d’immunodépression. Elle doit être également envisagée s’il apparaît de nouvelles lésions spécifiques et si l’examen parasitologique est positif à cette date.

L’avantage de cette molécule par rapport au traitement topique habituel est actuellement mis en doute. Sa place dans l’arsenal thérapeutique n’est donc pas encore clairement déterminée. Toutefois, elle semble jouer un rôle important dans le traitement des sujets en contact avec une personne parasitée ou des vêtements afin d’éviter les récidives.

EN PRATIQUE : LES AOÛTATS

AU COMPTOIR : « Ça me démange au niveau de la ceinture et des élastiques des chaussettes ! »

« Nous avons organisé une fête ce week-end dans le jardin. Depuis lundi, ça me démange au niveau de la ceinture du pantalon et des élastiques des chaussettes. »

Votre réponse

« Ce sont des piqûres d’aoûtats. Normal à cette époque de l’année ! Voici une crème pour vous soulager et un répulsif en prévention des prochaines piqûres. Il existe également des traitements préventifs pour le gazon. »

Les zones de prédilection

– Les pelouses et gazons ombragés et humides sont les plus infestés, en particulier de juillet à septembre.

– En altitude, au-dessus de 1 000 m, les aoûtats sont virulents dès avril jusqu’en octobre ou novembre. Cette activité « hors saison » tient au fait que l’aoûtat peut hiberner à l’état larvaire.

Les manifestations liées aux piqûres

Les lésions se présentent sous forme de petites papules boursouflées, rougeâtres, de 2 à 3 mm de diamètre, entourées d’une auréole plus claire de 1 mm. Des démangeaisons très vives surviennent au bout de 20 à 30 heures, lorsque les larves se décrochent. Elles peuvent persister du 2e au 7e jour, même après la mort des aoûtats.

Les traitements

-#gt; Le lindane (Elénol) s’applique sur les endroits infestés. On le laisse agir douze heures avant de se laver.

-#gt; Le benzoate de benzyle (Ascabiol) s’applique sur les lésions, à une ou deux reprises.

-#gt; Le crotamiton, les antihistaminiques, l’énoxolone, les corticoïdes et les anesthésiques locaux atténuent les démangeaisons provoquées par les aoûtats.

Les moyens de lutte

-#gt; Porter des vêtements bien fermés, particulièrement au niveau des jambes.

-#gt; En prévention, l’association de DEET et de diméthylphtalate (Tiq’Aoûta) est utilisable dès l’âge de trois ans. Elle protège pendant six heures.

-#gt; Traiter les gazons avec des produits acaricides pendant les périodes à risque.

– Ne traiter que les pelouses ombragées et humides et éviter de s’allonger pendant les dix jours qui suivent la pulvérisation.

– Traiter par temps sec, après avoir tondu très ras.

– Commencer dès les premiers symptômes ou un peu avant le début de la saison des aoûtats.

– Employer des acaricides à faible toxicité et rémanence (disponibles dans les jardineries) : Neoron 250 Novartis, Spomil de Maag, Bio Gésal, Mitrazon Siegfried.

POUR APPROFONDIR : La biologie des aoûtats

Les nymphes et les adultes vivent dans le sol où ils se nourrissent d’oeufs d’insectes et de divers arthropodes. Les adultes hibernent puis pondent au printemps (400 oeufs et plus par femelle) dans le sol, donnant alors naissance à des larves au bout de 20 à 40 jours. Ce sont elles qui provoquent les démangeaisons. Vivant à la surface du sol sur les mottes de terre, herbes et autres brindilles tombées à terre, elles doivent se fixer, dès leur naissance et dans les plus brefs délai, sur un animal à sang chaud, et occasionnellement sur l’homme, pour se nourrir. La vie parasitaire des larves d’aoûtats est très brève (2 à 3 jours). Une fois la prise alimentaire effectuée, celles-ci se laissent tomber sur le sol et s’enfouissent dans la terre. Elle se transforment successivement en prénymphe (stade de repos), nymphe (stade mobile), préadulte et adulte.

EN PRATIQUE : LES TIQUES

AU COMPTOIR : « J’ai une tique dans le creux du genou »

« J’ai une tique plantée dans le creux du genou. On m’a dit que je pouvais être très malade. »

Votre réponse

« Une tique est uniquement préoccupante si elle est contaminée par la bactérie responsable de la maladie de Lyme. Or, seules 10 % des tiques d’Europe sont infectées. Les risques sont très faibles si la tique est retirée dans les 24 heures. »

Etat des lieux

La tique sévit dans les régions tempérées, boisées et humides, surtout d’août à octobre. Elle vit dans le sol puis se place à l’extrémité des graminées, des herbes, des feuilles d’arbustes pour venir au contact de son hôte. Souvent, la morsure de tique ne donne lieu à aucune complication. Parfois surviennent des réactions locales (plaque urticarienne avec un point nécrotique plus ou moins inflammatoire) ou des pathologies infectieuses.

Comment se protéger ?

-#gt; Dans les bois, porter des chaussures couvrantes, un pantalon et un pull à manches longues.

-#gt; Ne pas se promener trop près des buissons ou des fougères.

-#gt; Après la promenade, rechercher soigneusement la présence de tiques.

-#gt; Pour les professionnels en contact avec les animaux : désinfecter et nettoyer fréquemment les chenils, écuries et étables.

Comment se soigner?

-#gt; Inspecter la surface cutanée pour y détecter la présence de tiques.

-#gt; Pour faciliter le retrait, appliquer de la vaseline et laisser agir trois minutes.

-#gt; Retirer la tique avec une pince à épiler, en prenant soin de la pincer à la base du rostre, et tirer délicatement dans l’axe de la tique.

-#gt; Ne pas utiliser d’éther, d’alcool ou de pétrole, ne pas la brûler avec une cigarette pour la détacher.

Ces méthodes sont à l’origine de régurgitations qui favorisent la dissémination des bactéries.

-#gt; Si le rostre reste implanté dans la peau, consulter.

-#gt; Désinfecter et calmer le prurit éventuel avec un traitement local.

-#gt; Surveiller l’apparition d’une auréole rouge dans le mois qui suit la morsure.

POUR APPROFONDIR : Les principales maladies transmises par les tiques

– La fièvre boutonneuse méditerranéenne (Rickettsia conorii), endémique sur le pourtour méditerranéen, peut se rencontrer dans presque toute la France. Eruptive, elle est transmise par le chien. Une antibiothérapie précoce limite le risque grave d’atteintes viscérales.

– La fièvre Q (Coxiella burnetii), en augmentation en France, a aussi une transmission transcutanée par le contact avec des animaux infectés (ovins, caprins, chats).

– La maladie de Lyme (Borrelia burgdorferi) entraîne des manifestations cutanées, neurologiques, musculaires, rhumatismales et cardiaques. Le vecteur se rencontre dans presque toute la France. Les symptômes surviennent parfois 6 mois à des années après la piqûre. L’amoxicilline et la doxycycline aux stades primaire et secondaire, la ceftriaxone dans les formes tardives évitent des complications mortelles.

– L’ehrlichiose (Ehrlichia canis) ressemble à la fièvre boutonneuse. Elle est responsable de syndromes infectieux sévères, rash, ictère avec leucopénie, neutropénie, augmentation des transaminases et hyperbilirubinémie.

– La tularémie (Francisella tularensis) a des atteintes locorégionales. Elle peut se compliquer de formes graves.

– La babésiose (Babesia divergens) entraîne, de juin à octobre en milieu rural, un tableau pseudo-palustre. Cette maladie transmise par Ixodes ricinus à partir des bovins ne s’observe que chez des patients immunodéprimés, notamment splénectomisés.

– La méningoencéphalite virale à tiques est due à un Flavivirus qui circule parmi les rongeurs forestiers. Ixodes ricinus est le vecteur en Europe tempérée. Cette maladie du système nerveux touche les personnes fréquentant les forêts. En France, l’Alsace et les Vosges sont exposées de mars à octobre. Cette maladie est mortelle chez 2 % des patients présentant une méningomyélite ou une méningoencéphalomyélite. Un vaccin (virus inactivé) a été mis au point (Ticovac). La primovaccination comporte 3 doses en IM avec rappel tous les trois ans.

COMMUNIQUEZ ! LES PARASITES DU CORPS

DES IDÉES DE VITRINES

Cette vitrine imaginée sur le thème de la signalisation rappelle l’univers de l’enfance, de l’école et des règles de bonne conduite. Elle mêle harmonieusement l’aspect commercial en présentant un choix de produits et l’aspect informatif grâce à un panneau vitrine détaillant les caractéristiques des poux.

Les fournitures

– Un tricycle ou un vélo d’enfant

– Un cartable d’écolier

– Des bandes de papier blanc rectangulaires

– 2 rouleaux carton (papier cadeau)

– Feuilles de papier rouge

– Feuilles de papier blanc

– Un panneau vitrine

– Carton plume

– Un pied de parasol ou de la mousse pour composition florale

Les slogans

Quelques idées de slogan à placer au sein de votre linéaire

– « Rentrée des classes sans rentrée des poux »

– « Antipoux, les incontournables de la rentrée »

– « Dis maman, est-ce qu’on a un produit contre les poux ? »

Les pancartes

Découpées dans le panneau vitrine recouvert de papier blanc ou uni, les pancartes contiennent des informations sur les poux.

Par exemple :

– Comment les reconnaître ?

Sur le cuir chevelu et les cheveux, ils s’accompagnent de lentes qui collent aux cheveux.

– Comment les attrape-t-on ?

Par contact (cheveux, bonnets, écharpes…).

– Durée de vie : 24 à 48 heures hors de la chevelure.

– Maturation : la larve sort de la lente au bout de 8 à 10 jours et devient adulte en 15 jours.

DES CONSEILS POUR VOTRE RAYON : Un linéaire adapté et adaptatif

Construire un rayon antipoux digne de ce nom est d’autant plus nécessaire que la pharmacie se trouve près d’une école, d’une crèche ou d’un centre aéré. Ce linéaire thématique est une réponse adaptée à chacune des situations.

Il regroupe :

– les sprays répulsifs, les peignes et les shampoings préventifs (espace « Prévenir ») ;

– les baumes décolleurs de lentes (espace « Décoller ») ;

– les produits de traitement (shampooings, aérosols, packs promotionnels de deux produits) (espace « Traiter ») ;

– les produits destinés à traiter l’environnement (espace « Traiter l’environnement »).

Deux facteurs particuliers sont à prendre en compte pour optimiser ce rayon : la typologie de clientèle et la période de l’année.

Selon la localisation de l’officine et la typologie de clients (parents actifs, retraités, forte fréquentation pédiatrique…), l’importance du rayon antipoux sera évidemment à géométrie variable.

Selon la saison, il ne faudra pas hésiter à modifier la mise en place des différentes propositions au sein du même linéaire. Ainsi, en période de forte infestation, il faut mettre l’accent sur les produits traitants : mise en place à hauteur d’yeux des références, facings importants, communication sur les prix et valorisation des offres promotionnelles. Avec une idée sous jacente : « Soyez tranquilles, votre pharmacien a tout prévu. »

Hors période à risque, place à la vigilance avec une installation qui privilégiera les produits de prévention.

LES MOTS POUR CONVAINCRE : Le juste milieu en trois actes

Pour une mère, le fait que son enfant ait des poux rime encore souvent avec saleté et manque d’hygiène. Ainsi, pour ne pas être confrontés à cette situation, certains parents n’hésitent pas à traiter deux à trois fois par semaine le cuir chevelu de leur enfant, au risque d’occasionner de fortes irritations. Cette phobie des poux peut aller jusqu’à des attitudes paranoïaques vis-à-vis des autres familles.

De l’utilité d’acheter plusieurs produits

Règle de base en matière de lutte contre les poux : aucun produit n’est inutile. Il n’est donc pas rare de conseiller plusieurs produits. Outre le fait que le nombre d’unités aboutit à un achat volumineux, le prix à payer peut rebuter. Il faut donc convaincre les parents qu’un shampooing, un peigne fin, un spray répulsif préventif, un baume décolleur de lentes et un produit de traitement de l’environnement constituent le « kit de survie » indispensable. Pour renforcer la pertinence de votre argumentaire, aidez-vous d’une fiche précisant le mode de vie et la biologie du parasite (voir les informations mises en avant en vitrine). Au besoin, montrez-la au patient en même temps que vous lui livrez vos explications, pour qu’il puisse visualiser de lui-même les points d’impact des différents produits : le baume décolleur et le peigne contre les lentes ; les produits traitants pour éliminer le pou vivant, les produits répulsifs pour prévenir son installation dans la chevelure ; un traitement de l’environnement suggéré par un bonnet, une écharpe, un oreiller.

Soyez généreux sur les conseils de bon sens (précautions d’emploi, règles d’hygiène au sein de la fratrie, traitement de toute la famille…).

Gérer l’échec d’un traitement

Il est assez désagréable de voir un patient revenir mécontent et de l’entendre clamer haut et fort devant les autres clients que le traitement que vous lui avez vendu n’a pas n’a été d’aucune efficacité. Pourtant, ce n’est pas rare avec les antipoux. Ne vous démontez pas, identifiez la raison de l’échec à l’aide de deux ou trois questions destinées à vérifier que le produit a été bien utilisé (mode d’emploi, durée d’application scrupuleusement respectés). Si tel est le cas, expliquez le risque réel de résistance et l’importance d’utiliser un produit de formule différente. Dans tous les cas, précisez aux parents démotivés que les poux ne disparaîtront pas tout seuls, mais qu’en persévérant, ils finiront par s’en débarrasser.

Dire non à une demande exagérée

A une cliente exigeant un shampooing antipoux pour l’utiliser tous les deux jours, demandez pourquoi et démontrez-lui, arguments techniques à l’appui, que son attitude est potentiellement dangereuse. Sans pour autant la culpabiliser, mais simplement en lui expliquant posément pourquoi.

Le dialogue et la négociation ne peuvent s’établir que sur un respect mutuel. Proscrivez les phrases comme : « Non ce n’est pas vrai, vous faites ça ! », « Mais c’est très dangereux ! », « Ce n’est pas bien », ou, à l’inverse, une attitude trop doctorale comme : « Ce n’est pas trop grave, vous allez… » (elle risque de comprendre le contraire de ce que vous avez voulu dire), « C’est très grave, vous avez fait une énorme bêtise, mais je fais semblant de vous rassurer ». Employez un ton convaincant de circonstance : « Faire un shampooing traitant trop fréquemment est inutile parce qu’il n’a pas d’action préventive. A la longue, les shampooings traitants, précisément parce qu’ils sont très actifs, peuvent même causer des lésions du cuir chevelu. Après un traitement, utilisez plutôt de temps en temps des sprays répulsifs faciles d’emploi. Celui-ci par exemple est efficace car il contient du  » parasitol « . Il suffit de l’utiliser toutes les soirs. »

DOCUMENTEZ-VOUS

INTERNET

Avis du Conseil supérieur d’hygiène publique de France, section « maladies transmissibles », relatif à la conduite à tenir devant un sujet atteint de pédiculose du cuir chevelu

http://recherche.sante.gouv.fr

Dans cet avis du 27 juin 2003, le Conseil supérieur d’hygiène publique de France reprécise les recommandations préconisées en cas de pédiculose du cuir chevelu. S’il n’y a pas de guérison spontanée de la maladie, il ne faut pas non plus utiliser n’importe quel produit, mais une molécule validée pédiculicide et lenticide. Un argument de poids pour les officinaux : seuls les produits vendus en pharmacie ont été évalués (article L. 5136-1 du Code de la santé publique). Les méthodes physiques, type peigne tue-pou électrique, sont insuffisamment efficaces.

Trois classes pharmacologiques sont reconnues : le malathion, les dérivés du pyrèthre ou des pyréthrinoïdes de synthèse et le lindane. La commission d’AMM a proposé d’inscrire ce dernier dans la liste I des substances vénéneuses. Il est réservé aux situations de résistance aux deux autres molécules. Utilisation possible du butoxyde de pipéronyle en association avec les pyrèthres.

Enfin, il faut se livrer à un examen de contrôle de la chevelure deux jours et douze jours après le traitement initial.

CARTE D’IDENTITÉ DU POU DE TÊTE

Nom : Pediculus humanis capitis.

Famille : insecte hématophage.

Caractéristiques : trois paires de pattes terminées par des crochets,

corps gris à jeun, rougeâtre après le repas, petite tête, abdomen

volumineux.

Taille : 1,5 à 2,5 mm.

Lieu d’habitation : cheveux de l’homme, surtout les enfants scolarisés.

BIOLOGIE DU POU DE TÊTE

Le pou trouve sur le cuir chevelu (nuque et près des oreilles) la température de 28 °C à 32 °C dont il a besoin.

Le pou est mobile, jusqu’à 30 cm par minute.

Le pou n’aime pas la lumière, c’est pourquoi il est aussi difficile à trouver.

Le pou résiste à une immersion prolongée, d’où l’inefficacité du lavage courant des cheveux et la possibilité d’infestation en piscine.

Le pou est détruit par la chaleur sèche ou l’eau chaude à 50 °C mais seulement après 30 minutes.

Le pou survit rarement plus de 24 à 48 heures hors de la tête de son hôte

CARTE D’IDENTITÉ DU POU DE CORPS

Nom : Pediculus humanus corporis.

Famille : insecte hématophage.

Caractéristiques : trois paires de pattes terminées par des crochets,

corps grisâtre.

Taille : 3 mm de long sur 1 mm de large.

Lieu d’habitation : les poils du corps de l’homme vivant dans des conditions d’hygiène défectueuses, les coutures, plis de vêtements et sous-vêtements.

Les puces aussi

Mesurant 2 à 3 mm de long et capables de bonds de plus de 30 cm, les puces piquent surtout les parties couvertes, sous les vêtements. Les piqûres sont souvent groupées en zone ou en ligne. Chaque piqûre est marquée par un petit point rosé bordé d’une couronne plus claire et provoque une vive démangeaison. Une pommade antiseptique et calmante suffit à atténuer le prurit.

CARTE D’IDENTITÉ DU MORPION

Nom : Phtirius pubis.

Famille : insecte hématophage.

Caractéristiques : 3 paires de pattes avec griffes très puissantes, corps

plus globuleux que le pou de tête, abdomen plus large, forme trapue en crabe, couleur beige blanc à gris.

Taille : 2 mm de long sur 1,5 mm de large.

Lieu d’habitation : les poils pubiens de l’homme (possible sur thorax, abdomen, barbe, cils…).

Contamination : le plus souvent lors de rapports sexuels.

CARTE D’IDENTITÉ DE LA GALE

Nom : Sarcoptes scabiei.

Famille : acarien.

Caractéristiques : quatre paires de pattes, organe buccal suceur.

Taille : 0,3 à 0,4 mm de long.

Lieu d’habitation : l’homme (le mâle vit à la surface de la peau

tandis que la femelle creuse des sillons dans la kératine pour y déposer ses oeufs).

Contamination : directe, interhumaine par contacts intimes (mère/enfant, rapport sexuels, enfant/enfant) ou indirects (literies, vêtements).

Diagnostic différentiel

D’autres affections dermatologiques responsables d’un prurit généralisé doivent être recherchées en présence de manifestations insuffisamment évocatrices (absence de notion de prurit familial…) : l’urticaire, l’eczéma (l’interrogatoire vise à identifier d’éventuels eczémas physiques, mécaniques, dus à des agents exogènes comme la laine de verre, les chenilles processionnaires, et les irritations de tout type, végétales, animales, aéroportées ou non), la pédiculose corporelle, les gales d’origine animale (prurit avec lésions excoriées, mais pas de sillon, guérison spontanée), la gale du ciment (allergie au ciment), le lichen plan (présence de lésions papulo-urticariennes), les piqûres d’insectes, le prurigo strophulus (présence de séropapules causées par des punaises, des puces, des moustiques…)…

Si le prurit apparaît sans dermatose associée, il convient de rechercher une cause interne (atteinte hépatique, maladie endocrinienne, distomatose, hyperuricémie, insuffisance rénale…), une cause médicamenteuse, voire nerveuse.

CARTE D’IDENTITÉ DE L’AOÛTAT

Nom : Thrombicula autumnalis.

Famille : acarien.

Caractéristiques :

– Adulte : 4 paires de pattes, couleur blanc jaunâtre, corps couvert de poils denses et courts.

– Nymphe : même morphologie, couleur rose pâle.

– Larve : 3 paires de pattes, corps de forme ovale à globuleuse, couleur orangé à rouge écarlate.

Taille : 2 mm de long (adulte), 0,9 mm (nymphe), 0,2 mm (larve).

Lieu d’habitation : pelouses, petits vertébrés (lapins, hérissons, taupes, rongeurs, oiseaux, etc.), animal domestique, homme.

Quand orienter chez le médecin ?

L’impétiginisation des lésions de grattage peut motiver une consultation et un recours à une antibiothérapie adaptée. Si les lésions sont eczématisées, l’application d’Elénol ou d’Ascabiol peut les aggraver. Le traitement approprié fait appel aux corticoïdes locaux sur prescription.

En cas de reprise ou de persistance du prurit plus de 15 jours après traitement, le patient doit consulter.

CARTE D’IDENTITÉ DE LA TIQUE

Nom : Ixodes ricinus.

Famille : acarien.

Caractéristiques : corps noir et petite tête munie d’un rostre hérissé de barbules, quatre paires de pattes.

Taille : 8 mm de long pour une tique gorgée de sang.

Lieu d’habitation : sol et herbes, homme, animaux à sang chaud.