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EN PRATIQUE LE RHUME DE L’ADULTE
AU COMPTOIR : « J’ai le nez qui coule le jour et qui se bouche la nuit »
« J’ai un rhume carabiné ! Là, je commence à m’inquiéter car je mouche vert. En plus, je dors très mal tant mon nez se bouche la nuit. Avec ma tension, je n’ose pas prendre de médicaments. Vaut-il mieux que je consulte un médecin pour prendre des antibiotiques ? »
Votre réponse
« Rassurez-vous ! Les symptômes que vous décrivez sont ceux d’un rhume banal. Ils ne nécessitent pas le recours aux antibiotiques, inactifs sur les virus responsables. Avec votre hypertension, je vous conseille plutôt des médicaments à base d’antihistaminiques qui limitent l’écoulement nasal. Attention cependant au risque de somnolence ! Vous ne vous en plaindrez d’ailleurs pas la nuit… En complément, vous pouvez pratiquer des inhalations à visée antiseptique. »
Quelle évolution ?
Le rhume est une infection de la muqueuse des fosses nasales associant congestion et écoulement nasal.
La période d’incubation est variable selon le virus responsable : dix à douze heures pour les Rhinovirus et de un à sept jours pour les virus para-influenzæ.
L’immunité naturelle ne prend le dessus qu’après une phase aiguë inflammatoire. Classiquement, le rhume débute par une phase d’installation sèche, avec picotement nasal, éternuements et prurit, suivie d’une obstruction nasale uni- ou bilatérale. C’est le « syndrome du nez bouché », qui se transforme en rhinorrhée claire. Vient ensuite la phase mucopurulente durant laquelle les sécrétions s’épaississent et deviennent jaune-vert. A ces symptômes viennent s’ajouter des signes non constamment présents : maux de tête, maux de gorge, toux, fatigue et fièvre.
En l’absence de complications, la guérison survient en 7 à 10 jours.
– A savoir :
-#gt; Chez l’adulte, la présence de fièvre n’est pas systématique et l’état général est peu altéré.
-#gt; La couleur jaune-vert des sécrétions est due à la présence de polynucléaires et ne signe pas une surinfection bactérienne.
-#gt; Le rhume se transmet par les particules de salive ou de sécrétions nasales, ou par contamination indirecte (mains, objets) car le virus peut survivre plusieurs heures à l’air.
Le traitement oral
Actuellement, tous les traitements disponibles sont symptomatiques. Ils visent à réduire l’intensité et la durée de la rhinite.
– Quand « ça coule »
C’est le tableau classique de la personne enrhumée qui consomme quantité de mouchoirs et qui, à force de se moucher, souffre rapidement de narines irritées.
Votre conseil : les antihistaminiques de première génération.
Quels effets ? Efficaces sur la rhinorrhée et les éternuements, ils inhibent la libération d’histamines par les cellules infectées, observée lors de l’agression virale.
A savoir :
-#gt; Avertir du risque de somnolence et déconseiller la conduite de tout véhicule dans les heures qui suivent la prise du médicament.
-#gt; Dépourvus d’action anticholinergique, les antihistaminiques de seconde génération (cétirizine, loratadine…) ne sont efficaces que sur la rhinite d’origine allergique.
– Quand « ça se bouche »
Le patient se retrouve souvent obligé de respirer par la bouche tant la muqueuse nasale est enflammée et les sécrétions épaisses.
Votre conseil : les vasoconstricteurs sympathomimétiques.
Quels effets ? Ils diminuent le diamètre des vaisseaux dilatés, permettant alors à l’air et aux mucosités de circuler à l’intérieur des narines.
A savoir :
-#gt; Ne pas prolonger le traitement plus de cinq jours (risque d’effet rebond).
-#gt; Depuis juillet 2001, les spécialités à base de phénylpropanolamine ne peuvent s’obtenir que sur ordonnance, compte tenu du risque d’accident vasculaire cérébral hémorragique.
-#gt; La plupart des spécialités renferment désormais de la pseudo-éphédrine.
– Si « ça coule et ça se bouche »
Certaines spécialités (Humex Rhume, Actifed) renferment à la fois un antihistaminique et un vasoconstricteur. Les laboratoires proposent même des comprimés ou des gélules différents pour le jour et la nuit. Les antihistaminiques sont uniquement pris au coucher et n’engendrent plus de somnolence diurne. Mais soyez vigilants lors de leur délivrance : ces spécialités « deux en un » cumulent les effets indésirables et les contre-indications des deux principes actifs.
– La vitamine C
Quels effets ? Antioxydante, antifatigue, la vitamine C intervient également dans la formation des anticorps. Les études effectuées montrent qu’elle diminue significativement la durée du rhume et l’intensité des symptômes. Les effets maximaux seraient obtenus à la dose de 1 gramme par jour.
A savoir :
-#gt; La vitamine C peut être associée à un antihistaminique pour contrebalancer les effets sédatifs de ce dernier mais aussi pour stimuler le système immunitaire.
-#gt; Prudence en cas d’insuffisance rénale.
-#gt; Les fumeurs ont un besoin accru en vitamine C, même en dehors des épisodes infectieux.
– L’aspirine et les AINS
Ils sont intéressants pour leur effet antipyrétique et anti-inflammatoire en présence de fièvre, de céphalées ou de maux de gorge.
A savoir :
-#gt; Certaines spécialités anti-rhume contiennent aussi des AINS. Attention aux associations inutiles risquant de provoquer un surdosage !
– Le paracétamol
Antipyrétique et antalgique, il est fréquemment inclus dans les spécialités destinées à combattre le rhume.
Le traitement par voie locale
Il s’utilise toujours après un mouchage et un nettoyage soigneux du nez à l’aide de sérum physiologique ou d’eau de mer, pour assurer le contact des actifs avec la muqueuse.
– Les gouttes nasales
Les spécialités actuellement disponibles contiennent des antiseptiques : Biocidan, Rhinédrine, Euvanol, Soufrane, Désomédine…
– Les inhalations
Les inhalations à la vapeur chaude optimisent la pénétration des actifs au niveau de la muqueuse nasale.
La plupart des spécialités pour inhalation sont formulées à base d’huiles essentielles (Aromasol Plantes et Médecines, Balsolène Cooper, Essence algérienne…) et contiennent des dérivés terpéniques – à utiliser avec prudence en cas d’antécédents de convulsions. Les inhalations se pratiquent 1 à 3 fois par jour. Pour assurer la diffusion des actifs, il est important de ne pas s’exposer à de fortes variations de température dans le quart d’heure qui suit le traitement.
POUR APPROFONDIR Les étiologies les plus fréquentes
Les virus
Plus de 200 virus peuvent être à l’origine d’un rhume.
– Physiopathologie
Les virus pénètrent dans les cellules de la muqueuse nasale où ils se multiplient. La lésion due à l’infection des cellules déclenche la libération de médiateurs chimiques et plus précisément de prostaglandines, de bradykinines, d’histamines et de leucotriènes, responsables de l’augmentation de la sécrétion muqueuse, de la dilatation des vaisseaux sanguins et de l’oedème muqueux. Avec à la clé obstruction nasale, écoulement et éternuements.
– Immunité
L’immunité suite à une infection par un Rhinovirus reste locale et de courte durée. Il n’y a donc pas de virémie lors de la rhinite. La protection immunitaire conférée ne concerne bien sûr qu’un seul type de virus et n’évite pas l’infection par un autre type de virus. Ceci explique donc les récidives constatées.
Les allergènes
Les symptômes du rhume peuvent également être déclenchés par une réaction allergique.
– Pollens et autres allergènes
De nombreux allergènes peuvent être mis en cause. A commencer par les pollens responsables du fameux « rhume des foins » ou rhinite pollinique, typiquement saisonnière. Mais la rhinite allergique peut aussi se manifester tout au long de l’année (rhinite perannuelle) lorsqu’elle est due à des acariens, des poils d’animaux domestiques ou des polluants présents dans l’air inhalé. Dans tous les cas, il se produit un excès d’IgE, entraînant la libération d’histamines et de cytokines.
– Diagnostic
Le rhume est suspecté à la suite d’un interrogatoire sur les circonstances déclenchantes, suivi d’un bilan allergologique (tests sanguins et cutanés).
EN PRATIQUE LES RHINOPHARYNGITES DE L’ENFANT
AU COMPTOIR : « Mon bébé est très enrhumé et un peu fiévreux »
« Mon bébé de 10 mois n’a pratiquement pas dormi de la nuit. Il a le nez tellement encombré que ça le gêne pour respirer. En plus, il a beaucoup de difficultés à boire ses biberons, et il commence à tousser. J’ai utilisé des mèches de coton pour essayer de lui dégager les narines, mais sans grand succès. J’ai pris sa température ce matin, il a 38 °C. Que dois-je faire ? Prendre rendez-vous en urgence chez mon pédiatre ? »
Votre réponse
« Inutile de vous précipiter chez votre pédiatre. La fièvre peu élevée est fréquente chez les bébés en cas de rhinopharyngite. Dans un premier temps, je vous conseille d’utiliser une solution nasale d’eau de mer et un mouche-bébé pour bien lui nettoyer le nez, trois fois par jour avant les repas. Il va mieux respirer et son état devrait s’améliorer. N’hésitez pas à lui donner des suppositoires de paracétamol pour faire baisser sa température. Si vous n’observez aucune amélioration dans les 48 heures ou si son état s’aggrave, un avis médical s’impose. »
Rhume ou rhinopharyngite ?
Par convention, on parle de rhume lorsque que la rhinite est essentiellement locale sans signes généraux d’infection tels que la fièvre. La rhinopharyngite – causée par les même virus que le rhume banal de l’adulte – est quant à elle l’apanage des enfants entre 6 mois et 5 ans. Bien qu’il n’y ait pas de réel consensus sur sa définition, elle correspond stricto sensu à une inflammation du carrefour commun rhinopharyngé. Ses symptômes associent à des degrés divers une fièvre s’élevant à 38-39 °C, une rhinorrhée claire puis mucopurulente et une toux résultant de l’obstruction nasale et de l’écoulement postérieur des sécrétions.
En dehors d’une complication, les rhinopharyngites évoluent favorablement en 7 à 10 jours.
Chez l’enfant, elles exposent au risque de complication bactérienne – dont l’otite moyenne aiguë – et, plus rarement, d’infections respiratoires basses. Elles font l’objet de nombreuses récidives, qui sont en fait des épisodes infectieux dûs à d’autres virus.
Quels traitements ?
Le traitement d’une rhinopharyngite banale est avant tout symptomatique.
– Le lavage des fosses nasales
L’emploi du sérum physiologique, d’une solution antiseptique type Prorhinel ou d’une solution d’eau de mer isotonique est indispensable pour décoller les sécrétions et nettoyer le nez des impuretés.
Contenant des sels minéraux et riches en oligoéléments, les solutions d’eau de mer agissent sur les mécanismes physiologiques de l’élimination mucociliaire. Certaines sont enrichies en cuivre, en manganèse ou en soufre et présentent respectivement des propriétés anti-infectieuses, anti-inflammatoires ou stimulantes de l’immunité.
Jusqu’à 2-3 ans, le lavage se pratique en position allongée. Lorsque l’enfant sait se moucher seul, il se place en position assise et la solution est pulvérisée successivement dans chaque narine. Le lavage du nez s’effectue 2 à 3 fois par jour, de préférence avant les repas.
– Le mouchage
Si la rhinorrhée est fluide, il est préférable de moucher l’enfant au préalable pour une meilleure action du lavage et un contact optimisé entre les composants de l’eau de mer et la muqueuse.
Tant que l’enfant ne sait pas se moucher, le recours à un mouche-bébé est indispensable. Le mouchage s’effectue allongé sur chaque côté, une narine (celle se trouvant le plus près de l’adulte) après l’autre.
Il est important d’apprendre aux enfants à se moucher, dès qu’ils possèdent une autonomie suffisante. A partir de 18 mois, l’enfant peut déjà souffler dans un mouchoir.
L’enfant doit vider ses narines l’une après l’autre et savoir qu’il ne faut jamais renifler au risque de diffuser les virus dans l’arrière-gorge.
– La prise en charge de la fièvre
Elle repose sur l’administration par exemple de paracétamol (60 mg par kg et par jour, soit 15 mg par kg et par prise toutes les 6 heures).
Les moyens physiques complémentaires doivent être rappelés systématiquement : baisser le chauffage dans la pièce (au maximum 18 °C), découvrir l’enfant, le faire boire abondamment et pratiquer un bain tiède à 2 °C en dessous de la température.
POUR APPROFONDIR : Pourquoi des rhinopharyngites à répétition ?
– Une immunité immature
On dit qu’il faut 100 rhumes pour que l’enfant puisse se forger une immunité ! Les rhinopharyngites sont donc un « mal nécessaire » pour que l’enfant puisse construire ses défenses.
A l’inverse des autres infections, le nourrisson n’est pas protégé par les anticorps maternels, même s’il est nourri au sein. Son immunité locale va donc se construire au fur et à mesure des épisodes infectieux.
– De nombreux virus en cause
Pour compliquer la tâche du système immunitaire, plus de 200 virus sont responsables de rhinopharyngites. Après une infection, les anticorps ne sont actifs que sur le virus en cause, laissant la place aux autres agents pathogènes.
– Une morphologie propice aux infections
Les voies aériennes supérieures de l’enfant sont physiologiquement rétrécies. Le mucus et les germes disposent de moins d’espace pour être évacués et ont donc tendance à stagner. Par ailleurs, la trompe d’Eustache, plus courte et plus ouverte que celle de l’adulte, facilite l’intrusion des germes au niveau du tympan.
– L’influence du reflux gastrique
Les régurgitations font partie des facteurs favorisant les rhinopharyngites. En effet, le liquide gastrique peut remonter jusqu’à l’arrière-nez et induire des irritations fragilisant la muqueuse. La répétition fréquente des rhinopharyngites doit donc faire rechercher un reflux gastrique.
– Un environnement favorable
Le mode de vie moderne favorise les rhinopharyngites. Le chauffage électrique assèche et fragilise les muqueuses nasales, d’autant plus que la température de la pièce est élevée. Règle d’or : pas plus de 18 °C dans une chambre d’enfant.
Les crèches, c’est bien connu, font circuler les virus et devraient être évitées chez les nourrissons sujets aux otites. Autre facteur favorisant, et non des moindres : le tabagisme passif. Le tabac irrite les voies respiratoires et diminue l’efficacité du système évacuant les sécrétions.
– Les poussées dentaires
L’éruption d’une dent s’accompagne d’une réaction inflammatoire plus ou moins importante, affaiblissant les défenses locales et expliquant les rhumes accompagnant fréquemment les poussées dentaires.
EN PRATIQUE LES COMPLICATIONS
AU COMPTOIR : « J’ai un rhume et j’ai mal au-dessus de la mâchoire »
« Mon nez coule depuis 4 ou 5 jours et, hier soir, j’avais 39 °C. J’ai très mal à droite au-dessus de la mâchoire, et d’ailleurs, seule ma narine droite est encombrée. C’est sûrement un début de sinusite. Pouvez-vous me conseiller un produit pour faire des inhalations ? »
Votre réponse
« Les symptômes que vous rapportez correspondent effectivement à ceux d’une sinusite. Elle résulte d’une surinfection bactérienne de votre rhume. Les inhalations ne suffiront pas pour vous guérir. Le seul traitement efficace passe par la prise d’antibiotiques pour agir sur les bactéries en cause. Je vous conseille donc de consulter votre médecin. »
L’otite moyenne aiguë
Les facteurs de risque favorisant une surinfection bactérienne sont bien identifiés : l’immunodépression, les antécédents d’otite moyenne aiguë (OMA) et, pour les nourrissons, la garde en collectivité.
L’OMA concerne d’ailleurs surtout l’enfant. La flore commensale du rhinopharynx de l’enfant – qu’il soit enrhumé ou non – contient des bactéries, notamment des streptocoques, des pneumocoques, Hæmophilus influenzæ et Moraxella catarrhalis. Ces bactéries atteignent facilement la trompe d’Eustache où, en raison d’un déficit immunitaire ou d’une fragilité de la muqueuse, elles se multiplient.
L’OMA est la complication bactérienne du rhume la plus fréquente entre 6 mois et 2 ans. Elle apparaît dans 7 à 30 % des cas et sa fréquence diminue nettement au-delà de 2 ans. Elle survient le plus souvent dans les 4 premiers jours après le début de la rhinopharyngite, mais peut aussi apparaître au bout de 2 semaines. Les antécédents d’OMA récidivantes (plus de 3 en 6 mois) ou la présence d’une otite séreuse augmentent le risque de survenue d’une OMA.
– Les signes
Quand le petit enfant ne sait ni parler ni localiser sa douleur, il pleure a priori sans raisons, son sommeil est perturbé. Il a tendance à se frotter l’oreille ou à balancer sa tête d’un côté à l’autre. L’OMA s’accompagne d’une fièvre à 38 °C. Un écoulement peut se produire suite à la rupture du tympan, sous la pression du pus.
– L’antibiothérapie
Céphalosporines de deuxième et troisième génération ou association amoxicilline-acide clavulanique pendant 5 à 10 jours sont les traitements de base.
La sinusite
Hormis l’ethmoïdite aiguë, rare, qui concerne le nourrisson et nécessite une hospitalisation, la sinusite est plutôt l’apanage du grand enfant ou de l’adulte, les sinus se formant au cours de l’enfance.
La sinusite d’origine bactérienne ne survient que dans 0,5 à 10 % des rhinopharyngites. Dans la majorité des cas, il s’agit d’une sinusite maxillaire aiguë.
– Les signes
La sinusite maxillaire aiguë intervient lors d’un rhume qui dure depuis plusieurs jours. Le diagnostic clinique est sans équivoque lorsque les symptômes deviennent unilatéraux : douleur et rhinorrhée. L’écoulement s’amplifie et prend une allure colorée purulente. La douleur sous-orbitaire irradie vers les dents et augmente quand la tête se baisse. La fièvre accompagne souvent le tableau clinique.
Quand la sinusite est bilatérale, le diagnostic clinique différentiel avec une rhinosinusite aiguë virale n’est pas toujours évident. La persistance des symptômes malgré le traitement antalgique et anti-rhume classique et l’intensité de la douleur représentent de bons indicateurs. Le diagnostic peut être confirmé par une radiographie, qui montre des cavités sinusiennes opaques.
– L’antibiothérapie
Elle repose sur la prise pendant 10 jours d’amoxicilline-acide clavulanique, de céfuroxime axétil ou de cefpodoxime proxétil.
GRIPPE OU RHUME ?QUELLE ATTITUDE ADOPTER ?Autres surinfections bactériennes
Les conjonctivites purulentes du nourrisson, dues aux bactéries de la flore commensale du rhinopharynx, nécessitent un traitement antibiotique local
Les infections respiratoires basses telles que les bronchites, les bronchiolites ou les pneumopathies ne sont pas considérées comme des complications. Dans ces cas, le rhume observé fait partie des prodromes ou des signes d’accompagnement.
L’antibiothérapie
La rhinopharyngite non compliquée ne relève pas d’une antibiothérapie. Celle-ci n’a d’action ni sur la durée des symptômes, ni sur la prévention des complications, même en présence de facteurs de risque.
L’antibiothérapie par voie générale ne se justifie qu’en cas de complications bactériennes avérées.
Il est souvent utile au comptoir de combattre les idées reçues :
-#gt; « J’ai de la fièvre donc je dois prendre des antibiotiques »
Faux : la fièvre ne signe pas une surinfection bactérienne, sauf si elle se prolonge au-delà de 48 heures.
-#gt; « Les antibiotiques sont nécessaires dès que les sécrétions deviennent vertes et purulentes »
Faux : la coloration verte des sécrétions et leur aspect épais font partie de l’évolution normale d’un rhume.
-#gt; « J’ai mal au niveau des sinus donc je dois prendre des antibiotiques »
Faux : la douleur au niveau des sinus maxillaires est un symptôme classique de la rhinosinusite virale.
-#gt; « En prenant des antibiotiques, mon rhume devrait guérir plus rapidement »
Faux : aucune étude réalisée ne confirme cette hypothèse.
POUR APPROFONDIR : Le nez possède différentes fonctions
LES FOSSES NASALESLes fosses nasales
L’anatomie des fosses nasales explique leurs différentes fonctions.
– Muqueuse pituitaire
Elle tapisse les cavités nasales et remplit une fonction respiratoire grâce aux cellules à mucus et aux cellules ciliées. Dans sa partie supérieure, elle est riche en cellules olfactives.
– Orifices des cavités nasales
Les cavités nasales communiquent :
– avec la partie haute du pharynx par deux orifices (les choanes),
– avec l’oreille moyenne par la trompe d’Eustache,
– avec les sinus par les ostia,
– avec l’oeil par le canal lacrymal.
– Cornets
La paroi externe des fosses nasales présente 3 lames saillantes recourbées en volutes : les cornets.
A quoi sert le nez ?
– Olfaction
Les cellules sensorielles olfactives envoient leurs informations jusqu’au système nerveux central par l’intermédiaire du nerf olfactif.
– Filtrage de l’air inspiré
L’air inspiré tourbillonne autour des cornets. Les particules en suspension présentes dans cet air sont évacuées grâce aux mouvements constants des cils vibratiles. Ce rôle de filtre est assuré par un renouvellement constant de la muqueuse.
– Réchauffement et humidification de l’air
En pénétrant dans le nez, l’air se charge d’humidité et se réchauffe grâce à la vascularisation importante de la muqueuse. Ainsi, l’air arrive aux poumons à une température constante sans être trop froide.
– Défense immunitaire
Au contact des virus et bactéries, les lymphocytes de la muqueuse nasale produisent des immunoglobulines. Les mastocytes de la muqueuse stockent l’histamine dont la libération entraîne des symptômes typiques.
EN PRATIQUE LA PRÉVENTION DU RHUME
AU COMPTOIR : « Mon enfant enchaîne rhume sur rhume »
« Lucas a 20 mois et depuis qu’il est entré à la crèche, il est sans arrêt enrhumé. A force, il est vraiment très fatigué. La dernière fois, ça s’est fini par une otite. Je suis un peu démoralisée par la répétition de ces rhinopharyngites. Comment s’en débarrasser ? »
Votre réponse
« Il n’existe pas de solution miracle pour éviter la récidive des rhinopharyngites, qui sont dues aux faibles défenses immunitaires des enfants. Néanmoins, il est possible d’agir sur les facteurs déclenchants. En ce qui concerne Lucas, il serait peut-être judicieux de prévoir un autre mode de garde que la crèche, si vous en avez la possibilité. »
Les traitements préventifs
– Les immunostimulants
Les immunostimulants contenant diverses fractions d’origine bactérienne (Biostim, Imocur, Ribomunyl pour la voie orale, IRS 19 pour la voie locale) sont indiqués dans les infections récidivantes des voies respiratoires hautes. Ils confèrent une immunité locale non spécifique en activant les lymphocytes T, en potentialisant la synthèse d’immunoglobulines et en participant au recrutement des macrophages. Biostim et Imocur sont contre-indiqués chez l’enfant avant un an.
– Les oligoéléments
A faible dose (de l’ordre du microgramme), ils sont utilisées comme modificateurs de terrain. En ampoules (Oligosol, Granions…) ou en comprimés sublinguaux (Oligostim, Oligogranul…), les oligoéléments qui sont utilisés en cas d’infections ORL récidivantes sont les suivants :
-#gt; le complexe manganèse-cuivre (Mn-Cu), adapté aux sujets jeunes vite fatigués et manquants de résistance ;
-#gt; le soufre (S), qui possède une action détoxifiante et mucolytique ;
-#gt; le cuivre (Cu), qui présente des propriétés antivirales, anti-inflammatoires et anti-infectieuses ;
-#gt; le complexe cuivre-or-argent (Cu-Au-Ag), convenant plus particulièrement aux adultes présentant des infections récidivantes.
Votre conseil :
-#gt; Débuter une cure d’oligoéléments au mois d’octobre : alterner un jour sur deux durant 3 mois (à raison de 3 semaines par mois) la prise de Mn-Cu et de soufre s’il s’agit d’une personne jeune ou d’un enfant. Les adultes plus âgés peuvent avoir recours au complexe Cu-Au-Ag à la place de Mn-Cu.
-#gt; Prendre les oligoéléments à distance des repas.
-#gt; Utiliser le cuivre dès les premiers signes (2 à 3 prises par jour pendant 3 à 5 jours).
– La vitamine C
Son effet « antifatigue » et sa participation aux défenses immunitaires peuvent être mis à profit. Mais ses effets dans un cadre préventif n’ont pas encore été validés.
Les apports journaliers conseillés correspondent à 60 mg par jour.
Votre conseil :
-#gt; Consommer des fruits et légumes riches en vitamine C : kiwis, fruits exotiques, fraises, oranges, poivrons, choux de Bruxelles, persil…
-#gt; Lorsque des signes de fatigue apparaissent, faire une cure de 15 jours à raison de 500 à 1 000 mg le matin.
– L’échinacée (Echinacea angustifolia ou E. purpurea)
Les racines de cette plante contiennent des glycoprotéines, des acides caféiques et des polysaccharides. In vitro, l’échinacée a démontré une action stimulante du système immunitaire.
Des études ont prouvé l’efficacité de l’échinacée dans le traitement des infections respiratoires hautes en diminuant l’intensité et la durée des symptômes. En revanche, son rôle préventif reste à étayer.
Votre conseil : à prendre dès les premiers signes plutôt qu’en prévention.
Les solutions nasales
Les solutions d’eau de mer rendues stériles et isotoniques, enrichies en oligoéléments (Oligorhine, Rhinargion, Fortistim cuivre, Stérimar cuivre…) ou reconstituées à partir de sel de mer (Nasmer…) peuvent s’utiliser en prévention. Nettoyer l’embout après chaque utilisation et utiliser un flacon par personne, à moins de disposer de plusieurs embouts.
Votre conseil :
Les solutions hypertoniques sont utiles dans le traitement du rhume (décongestionnant de la muqueuse nasale). Elles peuvent provoquer des picotements.
Les cures thermales
Les eaux thermales indiquées dans la prise en charge des infections respiratoires à répétition contiennent du soufre. Principaux établissements thermaux : Allevard et Uriage (Alpes), Luchon, Cauterets et Amélie-les-Bains (Pyrénées), Saint-Gervais (Savoie). L’objectif est d’espacer les épisodes infectieux. L’eau ou le gaz thermal se trouvent au contact de la muqueuse respiratoire via des inhalations, des lavages de nez ou des sinus, ou encore des insufflations tubaires…
Votre conseil :
-#gt; La cure peut se pratiquer chez les enfants à partir de 3 ans. Elle dure 3 semaines.
POUR APPROFONDIR: La place des différentes méthodes de prévention
Amygdales et végétations
En ce qui concerne l’ablation des végétations adénoïdes et des amygdales, réalisée sous anesthésie générale, les recommandations de l’ANAES sont claires :
-#gt; Ablation des végétations : elle doit être réservée aux otites purulentes à répétition (plus de 6 par an) et aux obstructions du cavum accompagnées d’une gêne respiratoire. Dans le cas d’otites séromuqueuses résistant au traitement médical chez les enfants de plus de deux ans, la chirurgie est associée à la pose d’aérateurs transtympaniques. Reste que l’otite moyenne aiguë ne fait pas partie des indications de la chirurgie dont l’objectif est d’éviter les complications dues à l’augmentation de volume des végétations.
-#gt; Amygdalectomie : elle est indiquée dans le cadre d’amygdalites chroniques résistant au traitement médical, et n’est donc pas à envisager pour des rhinopharyngites à répétition.
L’AVIS DU SPÉCIALISTE
« Etablir une tactique préventive personnalisée »
Du point de vue du praticien, quel est l’intérêt réel des différents traitements préventifs vis-à-vis du rhume ?
Incontestablement, ils permettent de limiter les prescriptions injustifiées d’antibiotiques mais aussi d’éviter les complications bactériennes. Tout en sachant que la première des préventions consiste à se laver le nez et à se moucher régulièrement !
Côté immunostimulation, j’ai constaté que le Ribomunyl par voie parentérale donne de meilleurs résultats que par voie orale. Mais cela reste ma propre observation. Egalement, je considère qu’il ne faut absolument pas se priver d’utiliser l’oligothérapie, l’homéopathie ou la phytothérapie. L’important est de prendre en charge les patients sujets aux infections ORL et d’établir une « tactique » préventive. Dans ce cadre, les cures thermales ont leur intérêt aussi bien chez les enfants que chez les adultes. Pour obtenir un résultat, il faut faire trois cures consécutives, une année de « relâche » suivie d’un « rappel ».
Jean-Loup Dervaux, ORL, auteur de « Rhumes, angines, bronchites… On se soigne ! », aux éditions Marabout
COMMUNIQUEZ ! LE RHUME
DES IDÉES DE VITRINES
Comme chaque année, le rhume fait partie des conseils de la saison hivernale. Cette vitrine joue sur les mots contenant la syllabe « né » pour accrocher le passant.
Elle lui suggère de faire un noeud à son mouchoir pour penser à demander conseil au pharmacien en cas de rhume.
Les fournitures
– Carton fort ou carton plume
– Un feutre épais
– Mouchoirs en tissu
– Un séchoir à linge sur pied
– Des pinces à linge
– Un plot
– Un panneau publicitaire
Les slogans
– « Problème de nez ? N’oubliez pas les anti-rhume »
– « Rhume : tout pour en venir à bout »
– « Tout pour freiner votre rhume »
– « Nez qui coule, nez bouché : ne vous laissez plus empoisonner »
Les pancartes
Sur le mode de l’humour, accrochez le passant. Vous pouvez reproduire les modèles ci-contre ou laisser libre cours à votre imagination pour en créer d’autres.
DES CONSEILS POUR VOTRE RAYON : Toujours associer plusieurs produits contre le rhume
A l’automne et pendant l’hiver, le linéaire «rhume» revêt la plus grande importance. N’hésitez pas à lui donner de la place et à l’intégrer à côté des traitements annexes des rhinites (antidouleurs, antitussifs…) pour faciliter le conseil associé. Votre client a des symptômes et l’un d’entre eux le gêne plus que les autres, et c’est celui-ci qui le pousse à entrer dans votre officine. Il faut donc qu’il puisse l’identifier tout de suite pour se sentir immédiatement pris en charge. Pour cela, organisez votre linéaire autour de la symptomatologie, avec des pancartes comme : « Votre nez coule », « Votre gorge gratte », « Votre nez est bouché », « Vous avez des courbatures », « Vous vous sentez fiévreux »…
Il est utile de créer un point chaud, c’est-à-dire de concentrer toutes les spécialités conseil sur un maximum de largeur pour donner un effet de masse et de mettre en place un minimum de deux à trois références de spécialités connues. L’homéopathie a bien évidemment sa place dans ce linéaire, ne serait-ce que dans le cadre de la prévention.
Le linéaire « rhume » doit être surmonté d’un panneau général portant, par exemple, la mention : « Rhume : prévenir et traiter ». De haut en bas, vous pouvez mettre en place la disposition suivante :
– Tout en haut, les spécialités homéopathiques à forte rotation sur l’ensemble de la largeur du linéaire avec un facing de trois boîtes par spécialité.
– Une ou deux spécialités à double action (antihistaminique et décongestionnante) à forte rotation sur un facing de trois à quatre boîtes en hauteur et sur une largeur de cinq à six boîtes avec la mention « Pour traiter le rhume ». Au milieu des boîtes des leaders, placez sur trois rangs les gouttes nasales antiseptiques ou les sprays d’eau de mer.
– En dessous, disposez les spécialités à action unique sur une hauteur de deux boîtes, la largeur du linéaire se séparant en « Votre nez coule » et « Votre nez est bouché ».
– Sur un dernier linéaire, les pastilles de deux spécialités et de trois goûts différents, en y intégrant les « sans sucre », en face de la mention : « Votre gorge est irritée ».
LES MOTS POUR CONVAINCRE : Comment réagissons-nous face à la maladie ?
Nos clients sont différents et ont des attitudes multiples face à la maladie. Certains vont s’alarmer au premier éternuement, d’autres attendront la bronchite surinfectée pour venir vous demander conseil.
Notre travail de conseil est d’alarmer certains et d’en tranquilliser d’autres. Une attitude standard pour tous nos clients est dès lors irréaliste.
Et si ce n’est pas qu’un rhume ?
Après un bref interrogatoire, vous vous apercevez que votre client n’a pas un rhume ou un simple mal de gorge mais plus certainement une sinusite ou une angine bactérienne. Vous lui conseiller d’aller consulter, mais il s’y refuse.
Alors, comment peut-on réagir ? C’est ici qu’il est important d’essayer de comprendre les motivations ou tout du moins d’expliquer l’attitude de votre client. Que savez-vous en fait de son histoire face à la maladie ? Certains malades ont peur de la médecine parce que, pour eux, aller voir le médecin est une défaite, celle de s’avouer malade. D’autres ont réellement peur de ce qu’il pourrait leur dire ou associent le médecin à des épisodes marquants et douloureux de leur vie.
Pour la majorité, aller voir le médecin équivaut à une perte de temps, estimant que l’on peut se soigner seul.
Soyez convaincant
Pour les convaincre de consulter, il faut éviter de tomber dans deux types d’écueils : celui d’effrayer pour motiver ou celui de minimiser au risque de ne plus motiver.
Dans tous les cas il faut affirmer que, compte tenu de ses symptômes, vous ne pouvez que le soulager et non le guérir.
Pour convaincre votre client d’aller consulter, vous êtes alors obligé de le mettre face à ses incohérences.
Par exemple, s’il vous dit :
– « Je n’ai vraiment pas le temps et j’ai demain une réunion très importante »,
votre réponse peut être :
– « Je crois qu’avec la sinusite que vous semblez avoir, vous serez peu efficace pour y participer, par contre avec un traitement adapté prescrit par votre médecin vous serez sur pied rapidement. »
Dans cet exemple, vous démontrez l’incohérence de son attitude, tout en lui donnant des arguments capables de le faire changer d’avis.
DOCUMENTEZ-VOUS
INTERNET
Le portail des professionnels de l’ORL
Sous l’égide de divers syndicats et professionnels de l’otorhinolaryngologie, ce site est principalement dédié aux professionnels de santé qui peuvent y trouver toutes les informations professionnelles, médicales et scientifiques de la spécialité. Si la rubrique « ORL Pro » est réservée aux médecins, « ORL Portail » est consultable par tous et présente une revue de presse internationale sur les actualités en rhinologie.
En ligne également, de nombreux dossiers sur la chirurgie, édités par la Société de laryngologie des hôpitaux de Paris, des fiches patients sur les interventions courantes. Dans la partie « Bibli-ORL-thèses », un très interessant tableau sur la conduite automobile et les troubles ORL.
Le site fait le lien avec celui de la Société française d’ORL et de chirurgie de la face et du cou (rubrique « Partenaires »). Née en octobre 2002, la SFORL a pour but de développer la recherche et l’enseignement dans son domaine. Via Internet, elle relie directement aux recommandations officielles de l’Afssaps concernant l’antibiothérapie. Trois fichiers sont répertoriés : les otites moyennes aiguës, les sinusites de l’enfant et celles de l’adulte. Des documents intéressants à propos de la physiopathologie en ORL, des différents critères diagnostiques et de la conduite des traitements.
SOS homéopathie !
Cette prise en charge concerne notamment les femmes enceintes pour qui les anti-rhume sont tous déconseillés ou contre-indiqués.
-#gt; Selon les circonstances
– Début brutal après un « coup de froid : 1 dose d’Aconit 9 CH le plus tôt possible.
– Début en période d’humidité : 1 dose de Dulcamara 9 CH.
-#gt; Selon le type d’écoulement nasal
Les remèdes s’utilisent en 4 ou 5 CH à raison de 3 granules 5 à 6 fois par jour. Les prises sont espacées avec l’amélioration des symptômes.
– Ecoulement fluide aqueux très excoriant : Allium cepa.
– Ecoulement fluide léger avec rougeurs oculaires : Euphrasia.
– Ecoulement jaunâtre non irritant alternant souvent avec des phases de congestion nasale : Pulsatilla.
– Mucus épais, adhérent et jaunâtre : Hydrastis canadensis.
– Ecoulement verdâtre : Kalium bichromicum.
-#gt; En cas d’obstruction nasale
– Nez complètement bouché : Sambucus nigra.
– Nez bouché surtout la nuit : Ammonium carbonicum.
-#gt; Selon les signes d’accompagnement
– Gorge rouge : Belladonna.
– Mauvaise haleine, langue blanche : Mercurius solubilis.
– Toux : opter pour des spécialités type Stodal.
-#gt; Pour éviter les surinfections
Pyrogenium 9 CH, 5 granules le soir.
Médicaments contre-indiqués en cas de glaucome
Toutes les spécialités contenant un antihistaminique H1 anticholinergique (chlorphénamine, diphénhydramine, phéniramine, triprolidine…) sont contre-indiquées en cas de glaucome.
Attention : cette contre-indication ne concerne que les rares patients atteints de glaucome à angle fermé ! Chez ces sujets, une conformation étroite de l’angle iridocornéen les prédispose à un accolement soudain de l’iris sur la cornée, exposant à une brutale augmentation de la pression intraoculaire. Cette « crise de glaucome à angle fermé » doit être prise en charge en urgence. Passé quelques heures, le risque de cécité définitive augmente. Les crises sont souvent déclenchées par la prise d’un médicament provoquant une mydriase (antihistaminiques H1…).
Chez les sujets souffrant de glaucome à angle ouvert (la majorité des cas), il n’y a aucune contre-indication à l’utilisation de ces médicaments.
Du bon usage des antibiotiques par voie nasale
Dans le cadre de la maîtrise des risques liés à la résistance aux antibiotiques, l’Afssaps a demandé le retrait de 15 spécialités administrées par voie nasale et contenant des antibiotiques.
-#gt; Les antibiotiques contenus dans les gouttes nasales n’ont pas démontré leur efficacité dans la réduction des symptômes ni dans la prévention des complications liées aux rhinopharyngites et aux sinusites.
-#gt; Les antibiotiques utilisés par voie locale peuvent favoriser la diffusion et l’apparition de résistance bactérienne.
Cortifra, Framycétine, Framyxone, Frazoline, Isofra, Pivalone néomycine, Polydexa néosynéphrine, RhinATP, Rhinobiotal, Rhinotrophyl, Rhinyl, Soframycine (1,25 % et 100 mg), Soframycine hydrocortisone, Soframycine naphtazoline sont ainsi retirés du marché depuis le 20 juin 2003.
Les virus responsables
-#gt; Rhinovirus : 30 à 50 % des cas.
-#gt; Coronavirus : 10 à 15 % des cas.
-#gt; Virus para-influenzæ : 10 à 15 % des cas.
-#gt; Virus respiratoire syncytial : 5 % des cas.
-#gt; Adénovirus ou Entérovirus : moins de 5 % des cas.
-#gt; Autres virus : 20 à 30 % des cas.
Le froid et les courants d’air reconnus coupables
« Il n’avait pas de bonnet », « Il marche toujours pieds nus », « Il a pris froid à cause de la climatisation »… Autant d’hypothèses émises par les parents pour expliquer la survenue des rhumes. Et s’ils avaient raison ? On sait que pour maintenir l’homéostasie, la redistribution du sang dans les parties exposées au froid se fait aux dépens des autres régions du corps alors affaiblies et se défendant moins bien contre d’éventuelles agressions.
Au niveau ORL, les défenses immunitaires locales fonctionnant à plein régime, à 37 °C, sont donc diminuées. Par ailleurs, les courants d’air assèchent les muqueuses alors plus sensibles aux
agents pathogènes locaux.
Comment effectuer le lavage de nez ?
-#gt; Chez un nourrisson
– l’allonger sur le dos ;
– tourner sa tête sur un côté en la maintenant pour éviter tout mouvement brusque ;
– introduire délicatement l’embout nasal du flacon ou de la dosette (sérum physiologique) dans la narine supérieure ;
– appuyer par petites pressions successives jusqu’à ce que la solution s’écoule par la narine inférieure ;
– introduire si nécessaire le mouche-bébé et aspirer ;
– répéter la même opération en tournant sa tête de l’autre côté.
Ne pas oublier de rincer à l’eau chaude ou encore, mieux, de désinfecter à l’alcool les embouts du mouche-bébé et du spray après chaque utilisation.
Ne jamais mettre la tête du bébé en arrière. Les sécrétions risquent de s’écouler dans la gorge.
-#gt; Chez un enfant à partir de 2 ans
– le placer assis ou debout, sa tête au-dessus d’un lavabo ;
– procéder au mouchage une narine après l’autre ;
– pencher sa tête sur le côté au-dessus du lavabo et introduire la solution dans la narine supérieure ;
– répéter l’opération de l’autre côté ;
– laisser agir le produit quelques minutes ou effectuer un second mouchage en présence de mucosités abondantes.
Quand orienter vers un médecin ?
Le plus souvent d’origine virale, la rhinopharyngite aiguë non compliquée ne nécessite pas de traitement antibiotique. L’antibiothérapie n’est justifiée qu’en cas de complication bactérienne avérée (otite moyenne aiguë chez l’enfant).
Le recours au médecin se justifie dans les situations suivantes :
-#gt; Fièvre se prolongeant plus de 48 heures ou anormalement élevée.
-#gt; Etat général de l’enfant s’aggravant : refus de s’alimenter, disparition des sourires.
-#gt; Vomissement ou diarrhée.
-#gt; Rhume, même sans fièvre, se prolongeant au-delà de 10 jours.
-#gt; Toux rauque ou gêne respiratoire.
-#gt; Conjonctivite purulente ou oedème de la paupière.
-#gt; Eruption cutanée accompagnant la rhinopharyngite.
-#gt; Signes pouvant évoquer une otite : pleurs continuels, tête balancée de gauche à droite, écoulement de l’oreille… Un épisode précédent de rhinopharyngite compliquée d’une otite nécessite un examen médical lors de la rhinopharyngite suivante.
-#gt; Si l’enfant a moins de 3-4 mois, mieux vaut consulter un médecin.
Le rôle du fer
Le fer joue un rôle fondamental dans le fonctionnement des enzymes respiratoires, dans le transport d’oxygène et entre dans la constitution de l’hémoglobine. Toute déficience entraîne une anémie et une fatigue faisant le lit des infections à répétition. Chez l’enfant, durant toute sa croissance, les apports ne couvrent pas toujours les besoins physiologiques. Il est donc indispensable de privilégier les laits de croissance enrichis en fer le plus longtemps possible, et de ne pas donner de lait de vache aux enfants avant un an. La femme enceinte est quant à elle désormais supplémentée systématiquement en fer.
Les signes pouvant révéler une complication
-#gt; Une fièvre persistant plus de 3 jours ou apparaissant tardivement après les premiers symptômes.
-#gt; La persistance au-delà de 10 jours du rhume ou de la toux.
-#gt; Une conjonctivite, un oedème au niveau des paupières.
-#gt; Une douleur unilatérale au niveau des sinus maxillaires.
-#gt; Une douleur bilatérale au niveau des sinus s’amplifiant avec le temps.
-#gt; Une irritabilité, des réveils nocturnes, une otalgie, une otorrhée.
-#gt; Une détérioration de l’état général (fatigue, anorexie…).
-#gt; Une gêne respiratoire.
-#gt; L’apparition de troubles digestifs (maux de ventre, diarrhées, éruption cutanée).
Des mesures à la portée de tous
-#gt; Ne pas surchauffer les habitations (pas plus de 18 °C dans les chambres).
-#gt; Supprimer la cigarette : le tabagisme (même passif) augmente le risque de rhinopharyngites car la fumée de tabac renferme des agents irritant les muqueuses respiratoires.
-#gt; Bien humidifier l’atmosphère dans les chambres en utilisant un humidificateur. Astuce : déposer un gant mouillé plutôt qu’une coupelle d’eau sur les radiateurs.
-#gt; Purifier l’atmosphère en diffusant des huiles essentielles antiseptiques (eucalyptus, romarin, lavande). Il existe aussi des sprays à base d’huiles essentielles à vaporiser sur l’oreiller (spray Extrane, Climarome…).
-#gt; Limiter la contagion : n’utiliser que des mouchoirs en papier et les jeter après chaque usage, se laver les mains après chaque mouchage ou après avoir nettoyé le nez d’un enfant.
Ce qu’il ne faut pas faire
Il est inutile de faire un cours sur les dangers d’une angine mal soignée, parce qu’« il n’y a pas de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre ». Vos arguments sont, pour vous, solides et par définition valables, mais pour lui cela n’arrive qu’aux autres et il en a vu d’autres. Plus votre argumentation sera éloignée de sa préoccupation du moment, plus elle perdra de son efficacité. Recherchez avec lui les arguments de « proximité », comme son travail, sa famille, ses vacances…, et démontrez-lui les avantages de « proximité » de votre proposition. Par contre, évitez d’être trop passionnel, votre volonté de bien faire se retournerait contre vous.
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