- Accueil ›
- Profession ›
- Interpro ›
- Subutex : Les quatre vérités du directeur de la CPAM de Nantes
Subutex : Les quatre vérités du directeur de la CPAM de Nantes
Dans « Subutex : la grande illusion », Claude Frémont donne ses solutions pour maîtriser prescriptions et délivrances.
Subutex : la grande illusion. Le titre du livre est provocateur. Comme son auteur. Bon Samaritain des assurés sociaux, bête noire des spécialistes et pourfendeur des cigarettiers, Claude Frémont, directeur de la CPAM de Nantes, a toujours de nouvelles idées pour faire faire des économies à son employeur. Dans cet ouvrage, il donne dix solutions pour aboutir à une prescription du Subutex « conforme à son AMM ». S’appuyant sur une étude des 525 consommateurs de Subutex, relevant de la caisse de Nantes, il dénonce les travers du mode de prescription et de délivrance. Il apparaît, par exemple, que douze médecins (7 %) prescrivent à 41 % des patients, « pour la plupart gros surconsommateurs et très grands nomades ». 48 officines (32 %) de la circonscription concentrent plus de 75 % de la clientèle, 18 plus de la moitié et 2 plus de 10 %, ce qui représente pour ces deux dernières un peu plus de 95 000 Euro(s) de CA annuel. « Les toxicomanes ciblent et connaissent les officines spécialisées », note Claude Frémont. Face à ce constat, il déplore que la caisse ne soit qu’un « payeur aveugle ».
Proposant des solutions, Claude Frémont annonce que la CPAM de Nantes va lancer deux actions locales : imposer la présentation du carnet de santé (prévue par la loi mais non appliquée) par le patient pour obtenir une prescription et imposer un protocole thérapeutique, établi par un médecin-conseil et un médecin traitant, pour tout consommateur de Subutex. Le non-respect de ce protocole supprimant le remboursement.
« Méthadoniser le Subutex ».
Au niveau national, Claude Frémont réclame le développement de « véritables réseaux de santé consacrés à la prise en charge des toxicomanes et aux traitements de substitution », sous l’égide de l’assurance maladie. Il souhaite qu’obligation soit faite au praticien d’inscrire sur l’ordonnance le nom du pharmacien qui délivrera et suggère de « restreindre les durées de prescription et de délivrance », en les alignant sur le régime de la méthadone, c’est-à-dire « une prescription pour une durée maximale de 14 jours, délivrance fractionnée par périodes de 7 jours, sans aucune dérogation possible ». Il s’agit pour Claude Frémont de « méthadoniser le Subutex », afin d’entraver les dérives et « faire coïncider les pratiques et les recommandations ». Enfin, Claude Frémont veut « sanctionner les défaillances » des médecins et des pharmaciens sans pour autant définir les dites sanctions.
Le directeur de la CPAM de Nantes aura déjà été entendu par les députés de la commission des Affaires sociales. Ils ont voté un amendement au PLFSS 2004 proposant la contractualisation de la prise en charge de la substitution. Ce contrat précisera le nom du médecin choisi par le patient et leur engagement commun auprès de l’assurance maladie à « respecter un protocole de soins et l’obligation faite au patient d’indiquer au médecin le nom du pharmacien chargé de la délivrance ».
- Economie officinale : les pharmaciens obligés de rogner sur leur rémunération
- Grille des salaires pour les pharmacies d’officine
- Explosion des défaillances en Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire et Occitanie
- La carte Vitale numérique, ce n’est pas pour tout suite
- [VIDÉO] Financiarisation de l’officine : « Le pharmacien doit rester maître de son exercice »
- Pénuries de médicaments : la France et neuf États membres interpellent Bruxelles pour sécuriser l’approvisionnement
- Difficultés économiques : de quoi se plaignent les pharmaciens d’officine ?
- Bon usage du médicament : le Leem sensibilise les patients âgés
- Prophylaxie pré-exposition au VIH : dis, quand reviendra-t-elle ?
- Indus, rémunération des interventions pharmaceutiques, fraudes… L’intérêt insoupçonné de l’ordonnance numérique
