L’impétigo de l’enfant

De quoi s’agit-il ?

• L’impétigo est une infection bactérienne superficielle de la peau. L’agent responsable est le staphylocoque doré et/ou le streptocoque bêtahémolytique du groupe A. Cette dermatose guérit sans laisser de cicatrices.

• L’impétigo est auto-inoculable par grattage des lésions et non immunisant.

Très contagieux, il se transmet par contact cutané direct ou indirect par l’intermédiaire d’objets contaminés (serviettes de toilette, literie, vêtements…).

Quelles sont les formes cliniques ?

• L’impétigo classique, dit aussi « croûteux » se manifeste par une éruption de vésicules translucides qui éclatent en quelques heures. En séchant, leur contenu forme une croûte jaunâtre. Ces croûtes sont dites « mélicériques » car elles ont un aspect de miel. Les lésions siègent le plus souvent au niveau du visage (pourtour du nez et de la bouche) mais peuvent apparaître sur d’autres parties du corps (cuir chevelu, membres).

• L’impétigo bulleux est la forme caractéristique du nouveau-né ou du nourrisson. Les lésions élémentaires bulleuses persistent 2 à 3 jours puis évoluent vers des érosions et des croûtes. Le germe responsable est presque toujours le staphylocoque doré.

• L’impétiginisation correspond à la surinfection d’une dermatose préexistante (gale, varicelle, eczéma, herpès…).

Quelles sont les complications ?

• La dissémination est la complication la plus fréquente. La maladie, très contagieuse, se développe sous forme d’épidémies à prédominance estivale dans les collectivités (crèches, écoles).

• La glomérulonéphrite aiguë dans les impétigos streptococciques, bien qu’exceptionnelle, justifie la recherche d’une protéinurie par bandelette urinaire trois semaines après l’épisode infectieux.

Quel est le traitement ?

• Les objectifs du traitement sont d’obtenir la guérison dans un délai optimal, d’éviter la dissémination de l’infection, les complications, la récidive et la contamination de l’entourage. Il associe :

– des soins d’hygiène : toilette à l’eau et au savon (l’utilisation d’antiseptique n’est pas recommandée) ;

– une antibiothérapie par voie locale ou générale selon la sévérité.

Dans les formes peu sévères (lésions localisées et peu nombreuses), les antibiotiques locaux sont recommandés : acide fusidique (Fucidine) et mupirocine (Mupiderm) à raison de 3 applications par jour pendant 5 à 10 jours.

• Une antibiothérapie par voie orale pendant 5 à 7 jours est privilégiée en cas d’impétigo sévère à tendance extensive, de zones difficiles à traiter localement (lèvres), de signes associés (fièvre, infection pharyngée) ou d’épidémie familiale.

• Plusieurs antibiotiques possèdent une AMM dans le traitement de l’impétigo :

– macrolides : érythromycine (Abboticine), josamycine (Josacine), roxithromycine (Rulid) et spiramycine (Rovamycine) ;

– acide fusidique (Fucidine) ;

– pristinamycine (Pyostacine) ;

– pénicillines M : cloxacilline (Orbénine). Pour ces deux derniers, il n’existe pas de forme pédiatrique, ce qui en limite la prescription aux enfants de plus de 6 ans.

• L’éviction scolaire est obligatoire jusqu’à guérison complète en cas de traitement local et pendant 48 heures en cas de traitement général.

Sources : « Impétigo », J. Mazereeuw-Hautier, Annales de dermatologie et de vénéréologie, 2006, vol. 133 ; pp. 194-207 ; « Impétigo : comment traiter ? », La Revue du praticien-Médecine générale, n° 168, 24 octobre 2006 ; « L’impétigo de l’enfant », www.vidalrecos.fr ; « Impétigo », O. Boudghène-Stambouli, 29 mai 2012, www.therapeutique-dermatologique.org

EN PRATIQUE

En cas d’impétigo :

• Lavages fréquents des mains de l’enfant.

• Brosser et couper les ongles à ras.

• Eviter que l’enfant ne suce son pouce.

• Toilette au moins une fois par jour à l’eau et au savon.

• Laver régulièrement le linge de toilette et les draps.

• Porter des vêtements amples en coton et les changer tous les jours.

• Surveiller l’entourage proche et prévenir la collectivité.