Une autre paire de manches

Pour la toute première fois, les patients qui ont besoin de médicaments sur ordonnance pourront les obtenir directement en pharmacie, sans rendez-vous chez le médecin généraliste », a annoncé le Premier ministre. Mais ce n’était pas en France. Alors qu’un an après la signature de la convention nationale pharmaceutique les textes qui permettraient aux pharmaciens de prescrire les nouveaux vaccins n’ont toujours pas été publiés, alors que beaucoup attendent que la dispensation protocolisée sorte du cadre obligatoire de l’appartenance à un exercice coordonné dans notre pays, les pharmaciens britanniques y auront mis le temps, mais ils vont pouvoir prescrire d’ici l’hiver prochain des médicaments pour sept pathologies courantes. Nécessité fait loi, cet effort est consenti par le gouvernement pour désengorger un système de santé surchargé. Otites, angines, infections urinaires sont concernées, ainsi que la contraception orale. En étendant les compétences des pharmaciens à de tels actes, l’exécutif espère libérer 15 millions de rendez-vous au cours des deux prochaines années. Des miles et des miles plus loin, au Québec, les pharmaciens ont également le droit de prescrire, qu’il s’agisse d’antibiotiques à titre préventif chez les personnes exposées à une piqûre de tique, que ce soit en prévention postexposition accidentelle au VIH ou encore dans le cadre du traitement précoce du zona après avoir confirmé eux-mêmes les symptômes… 

Alors, envisager d’octroyer rapidement aux officinaux français de tels droits de prescription n’aurait décidément rien de shocking.