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Les bons comptes courants de l’officine dont il faut se garder de se réjouir
Au regard des autres secteurs d’activité, les pharmacies semblent résister bien mieux à la crise économique. Les statistiques de la Fédération des centres de gestion agréés (FCGA) révèlent qu’elles ont dégagé un résultat courant brut de 175 893 euros en 2012. A titre de comparaison, le résultat courant moyen de 75 professions du commerce et de l’artisanat (11 secteurs d’activités) audités par la FCGA est de… 49 000 euros. « Ces chiffres confirment que la pharmacie est un secteur très privilégié, comme beaucoup de professions libérales. Les officinaux obtiennent un retour sur investissement plus rapide que d’autres commerces », commente Yves Marmont, vice-président de la FCGA.
Ce « secteur très privilégié » fait pourtant l’effet d’un trompe-l’œil. Tout d’abord, les statistiques publiées par la FCGA ne tiennent compte que des sociétés de personnes (EURL, SNC…) imposables à l’impôt sur le revenu, et non à l’impôt sur les sociétés. Il exclut donc les sociétés de capitaux (SA, SEL, SARL imposées à l’IS…). En outre, ces statistiques sont tirées des déclarations fiscales des 210 000 très petites entreprises adhérentes aux centres de gestion agréés, dont l’effectif ne dépasse pas 9 salariés. Pour la pharmacie, les déclarations de 9 739 pharmacies répondant à ce profil ont ainsi été étudiées.« Ce ne sont que des moyennes qui correspondent aux résultats courants avant paiement des impôts et des cotisations sociales. Et, souvent, les pharmaciens les utilisent pour rembourser leurs emprunts », précise Yves Marmont.
Des charges de personnel en hausse
Comme les autres secteurs d’activité audités par la FCGA, la progression du chiffre d’affaires de la pharmacie a été atone en 2012, baissant de 0,2 % (pour un CA moyen de 1,498 M€). Il n’y a donc pas de quoi pavoiser. Quand le chiffre d’affaires ne dépasse pas 835 000 euros, l’activité est même en baisse de 2,7 %, alors que les plus grosses officines (CA supérieur à 4,5 M€) affichent une légère progression (+ 1,2 %).
Comment expliquer cette morosité économique ? « Alors que le chiffre d’affaires se stabilise difficilement, les charges de personnel ont augmenté en 2012 », commente Yves Marmont. Cette hausse est surtout palpable à partir d’1,7 million d’euros de chiffre d’affaires (+ 3 % à 3,5 %). Dans le même temps, l’excédent brut d’exploitation (EBE) se stabilise difficilement (- 0,7 %). Là aussi, les plus petites pharmacies sont les plus vulnérables, puisque celles dont le chiffre d’affaires est inférieur à 835 000 euros accusent une diminution de l’EBE de 3,3 %.
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