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Réforme des sections : Les adjoints pris entre deux feux
A l’occasion d’un nouveau vote parlementaire à propos de la réforme des sections de l’Ordre, la crise qui couve depuis un moment sur le sujet se ravive.
L’introduction d’un nouvel amendement à la loi de santé publique, discutée cette semaine au Sénat en vue d’une réforme des sections de l’Ordre, a réveillé de vieilles querelles. Dans les dernières Nouvelles pharmaceutiques, un éditorial du président Parrot stigmatise « quelques irréductibles » qui « tentent de faire obstacle à cette réforme […] avec des arguments malhonnêtes, voire injurieux… ».
L’irréductible principalement visé semble être Jérôme Parésys, actuel président de la section D (adjoints). Objet du délit ? S’être notamment exprimé dans la presse professionnelle pour énoncer publiquement ses doutes et les « inquiétudes de la section D » à propos de cette réforme, alors que l’Ordre publie des résultats de sondages tendant à montrer qu’elle est plébiscitée par l’ensemble des adhérents des sections. Moyennant quoi Jérôme Parésys serait dans le collimateur pour avoir « rompu son devoir de confraternité », comme exprimé dans des écrits envoyés à certains responsables ordinaux. De là à souhaiter voir le mandat du président de la section D raccourci…
Querelles de chapelles.
« Jean Parrot est un bon président, la section D veut certes une réforme, mais il faut aller au bout de la logique, déclare Jérôme Parésys. Si on regroupe les sections par métier, alors il faut une section officine avec les titulaires plus les adjoints. Mais ça, on nous dit que c’est impossible. Pour une réforme, on avait le temps avant les élections de 2005, on n’avait pas besoin de la faire à la va-vite. Cela dit, si elle est votée telle quelle, la section D fera en sorte qu’elle réussisse, même si nous n’étions pas tous d’accord. » Jean Parrot écrit lui que la « concertation a duré huit ans ».
Concrètement, l’amendement soumis aux sénateurs proposait d’intégrer les pharmaciens d’industrie salariés (ils sont 2 277) dans la section B (comprenant déjà 989 inscrits), ceux de la distribution en gros (420) dans la section C (365 inscrits), de créer une section H pour les 4 302 hospitaliers et d’élaborer une régionalisation pour ce qui restera de la section D (environ 24 000 dont 23 000 adjoints d’officine, contre 27 300 titulaires inscrits en section A) avec un, deux ou trois élus par région. Contre un demi-millier de représentants régionaux pour les titulaires, déséquilibre que conteste Jérôme Parésys : « Un diplôme de titulaire ne vaudrait-il pas autant qu’un diplôme d’adjoint ? »
Querelles de chapelles ou problématique de l’avenir des adjoints, notamment avec la perspective de leur entrée (dans quelles conditions ?) au capital des officines, pour résoudre la crise démographique qui menacera les fonds ? Les parlementaires pourront encore profiter de ce débat puisque la loi de santé publique repassera en deuxième lecture.
S’il résiste au choc, Jérôme Parésys souhaite reprendre son bâton de pèlerin pour parcourir les régions et demander aux adjoints d’officines si une section O les agréeraient. Et si on faisait aussi un sondage sur cette question ?
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