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Que faire après la liquidation de Novax ?

Publié le 8 novembre 2008
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La société de communication multimédia Novax vient d’être mise en liquidation judiciaire. Conséquence : les clients pharmaciens vont devoir assumer leurs mensualités auprès des organismes de crédit. Mais sans bénéficier, pour l’instant, de prestations. Conseils.

Deux contrats différents ont été signés par les 2 600 officinaux clients de Novax et les 1 000 pharmacies équipées d’une borne d’actualisation SESAM-Vitale (contrat repris par Telfix). L’un concerne la location de matériel auprès d’un organisme de crédit, un leaser (dont la Compagnie générale de location d’équipements), l’autre avec la société Novax pour la fourniture de données et la maintenance. Le problème est que le leaser a financé la totalité de la prestation (équipement, maintenance et données). Le pharmacien doit alors payer au bailleur une prestation globale, sans plus bénéficier ni de la maintenance (software et hardware, hors garantie constructeur), ni des contenus multimédias.

La résiliation du contrat est inenvisageable

Ce système de financement, jugé « périlleux » par le fondateur de Novax lui-même, Olivier Mayet (lire ci-dessous), a sans doute contribué, à terme, à la faillite de la société. En effet, Novax ne bénéficiait pas du règlement des prestations par ses clients pharmaciens, lesquels payaient leurs mensualités directement à l’organisme de crédit.

Alors que faire ? Alain Fallourd, avocat spécialisé en droit des officines, déconseille aux pharmaciens de cesser les paiements auprès de l’organisme de crédit ou de se lancer dans une procédure judiciaire. En effet, la signature de contrats dissociés empêche le recours à la clause d’inexécution à l’encontre de l’organisme de prêt, qui n’a aucune obligation à assurer la maintenance et la fourniture de contenu puisque ces prestations ne sont pas évoquées dans le contrat qui le lie au pharmacien. En outre, le contrat qui porte sur la maintenance et la prestation de services de communication a bien été signé avec Novax. Mais la société de communication n’est même pas mentionnée dans le contrat de bail pas plus que le nom du bailleur n’est cité dans le contrat Novax. La résiliation du contrat aux torts de la banque ne peut donc être envisagée.

Seul recours pour le pharmacien : déclarer sa créance (ce qui lui reste à payer, soit en moyenne 350 Û HT par mois pour 3 à 5 ans) au liquidateur auprès du tribunal de Bordeaux. Mais il n’est pas certain que ladite créance sera acceptée par les juges car certains organismes sont privilégiés (URSSAF, impôts…) dans le recouvrement de créances. Il serait également conseillé au pharmacien d’entrer en contact avec le leaser afin de récupérer le matériel informatique, les clients Novax n’étant pas propriétaires de leur matériel.

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Plusieurs sociétés font payer le « dépannage »

Pour éviter l’écran noir, le pharmacien peut collecter lui-même, chaque mois, des éléments d’information auprès des laboratoires et réaliser sa boucle de diffusion. Il peut aussi faire appel à une société de prestation de services, moyennant rémunération bien sûr. Par exemple Clip Santé (Alliadis), qui a intégré depuis avril 2008 une vingtaine de sites Novax et qui propose d’assumer la prestation pour 970 Û (réinstallation, reparamétrage et formation) et un abonnement annuel de 600 Û. Ou encore Futura Media qui, elle, accepte de reprendre gratuitement la communication des clients de Novax dans les officines de plus de 1,6 MÛ de chiffre d’affaires avec 30 % de parapharmacie et OTC. Dycom Media, qui avait assuré la reprise dans de bonnes conditions du parc Dycom Pharma, propose quant à elle une reprise de la prestation d’actualisation de données pour 59 Û par mois.

Deux questions à Olivier Mayet, fondateur de Novax

Y a-t-il un espoir de reprise pour Novax ?

La reprise de Novax n’est pas exclue aujourd’hui. Je suis en contact avec d’éventuels repreneurs qui devront s’être fait connaître au liquidateur avant le 21 novembre, 12 heures.

Quelles solutions proposez-vous à vos 2600 clients pharmaciens ?

Un certain nombre de nos clients et moi-même avons évoqué la possibilité d’une reprise de la prestation de services et de la maintenance par une association à but non lucratif. Cette solution sera financièrement envisageable si 1 000 à 1 200 de nos clients y adhèrent et lui versent 350 à 500 Û hors taxes par an (ils peuvent se faire connaître via l’adresse omayet@wanadoo.fr). L’association sera créée dans les jours à venir et sera certainement partiellement subventionnée par les laboratoires qui diffusaient sur nos écrans. Ce serait une première en France. Cette association devra aussi se proposer comme repreneur.