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Ma pharmacie sur Internet
De plus en plus de pharmaciens disposent d’un site vitrine pour indiquer leurs horaires d’ouverture, présenter leurs spécialités ou tout simplement informer sur la santé. Tous disent la même chose : posséder un site nécessite que l’on y consacre du temps. Certains veulent même aller plus loin en proposant à leurs clients de commander des produits en ligne. Témoignages.
http://www.pharmacie-des-sources.com
« Proposer plusieurs dizaines de produits de parapharmacie d’ici juin. »
François Georgin, Saint-Clément-de-Rivière(Hérault)
Je ne cherche pas à être à la pointe du progrès, mais j’ai toujours été ouvert aux nouvelles technologies, explique François Georgin. Je possède une messagerie depuis 1997 et le haut débit depuis 2000. Etre présent sur Internet donnait la possibilité aux visiteurs du site de savoir ce qui se passait dans mon officine. » Le titulaire a axé son site, ouvert depuis deux ans, sur l’information. Le choix des thématiques est lié à l’actualité nationale et internationale mais aussi locale. « De nombreuses maisons de la région possédant une piscine, j’ai mis en ligne des avertissements sur les dangers de la baignade et la conduite à tenir en cas d’hydrocution. » Le site présente en outre le produit et le conseil du mois.
François Georgin a acheté il y a un an un nom de domaine (Parapharmacie-online.net) en prévision du développement de la vente en ligne. Il compte former un collaborateur pour s’occuper de l’aspect logistique : « L’objectif est de proposer plusieurs dizaines de produits d’ici juin. Il faudra que l’officine soit suffisamment approvisionnée pour répondre à la demande. » Son souci est de pouvoir dispenser des conseils à ceux qui commanderaient en ligne.
http://www.pharmacie-marchand.com
« Je reçois régulièrement des demandes
de conseils
par mail. »
Jean-Luc Marchand, Lacaune (Tarn)
Condition impérative pour Jean-Luc Marchand : mettre à jour régulièrement son site. Depuis 2001, il s’attelle à la tâche toutes les six à huit semaines afin d’ajouter de nouvelles informations sur la santé. « Je suis parti de ma thèse d’exercice, qui portait sur le conseil à l’officine, et j’ai réalisé une quinzaine de fiches conseil, explique-t-il. J’ai pris mon temps car je découvrais totalement les logiciels de création de sites. Je voulais que le site soit bien présenté et que les liens fonctionnent. »
Chaque fiche explique les mécanismes de la pathologie et les grands principes de traitement. Le but est d’éviter que les gens se soignent par eux-mêmes, d’où les nombreuses mises en garde affichées. « J’apporte, ce qui est important, ma caution de professionnel de santé aux informations présentées. Beaucoup de gens cherchent des renseignements sur Internet et tombent sur des informations erronées. »
A ce jour, son site affiche plus de 150 000 visites. « Je reçois régulièrement des demandes de conseils par mail. Récemment, c’était à propos d’un ulcère grave. Le patient avait arrêté son traitement et, selon lui, tout était revenu comme avant. Il me demandait ce que j’en pensais. Je l’ai tout de suite renvoyé vers le médecin. Dans d’autres cas, je renvoie les gens vers leur pharmacien. »
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http://www.pharmacie-sterling.com
« Nous démarquer de nos confrères. »
Philippe Charrier, Soustons (Landes)
La Pharmacie Sterling a commencé par de l’Internet de proximité en mettant à la disposition de ses clients un ordinateur dans la surface de vente. « Il y a 6 ans, peu de gens en disposaient. Le poste avait donc une vraie utilité », rappelle Philippe Charrier. Le site web est lancé à la même époque. Le but : se donner une image de modernité via ce nouvel outil de communication pour détailler le savoir-faire de la pharmacie et les gammes de produits proposées dans le domaine de l’orthopédie, du matériel médical, du domaine vétérinaire… « Le site avait vraiment vocation à présenter les activités qui nous démarquaient de nos confrères », souligne le cotitulaire.
Depuis six mois, il est passé à la vitesse supérieure en s’adressant, pour un coût modique, à la société Pharmadomicile (voir page 31). En cliquant sur le lien présent sur la page d’accueil de la Pharmacie Sterling, l’internaute passe sur le site de la société sur lequel il peut précommander ses produits prescrits sur ordonnance. Pour l’instant, le retour est faible, constate Philippe Charrier. « Les clients préfèrent passer directement nous voir. »
http://www.pharmacieduberger.fr
« Les sujets d’ordre intime
sont les plus
consultés. »
Guillaume Houtin, Lille (Nord)
J’ai repris le site de mon prédécesseur quand j’ai racheté l’officine il y a un peu plus d’un an. Il était quasiment vierge car il n’avait pas vraiment eu le temps de s’en occuper » précise Guillaume Houtin, titulaire de la Pharmacie du Berger. « Outil de communication de l’avenir », selon lui, le site d’une officine doit être impérativement mis à jour régulièrement. Pour être sûr de tenir ce cap, ce confrère a recours à son prestataire informatique Pharmagest qui propose une offre clés en main.
L’architecture de son site est identique à celle des pharmacies qui utilisent le même logiciel, avec la même base de données contenant des articles sur la santé et des conseils. « Mais je garde la main sur le contenu pour choisir mes rubriques, sélectionner les informations que je veux mettre en ligne, adjoindre des photos ou des vidéos… »
Guillaume Houtin a décidé de mettre en accès libre tous les sujets et conseils santé proposés par le comité scientifique du prestataire, y compris des thèmes sur la psychosexologie. « Grâce au compteur de visites, je me suis aperçu que les sujets d’ordre intime, comme la contraception, étaient les plus consultés. Les clients sont réticents à aborder en direct au comptoir certains sujets, Internet est un bon moyen de contourner ces difficultés. Concernant la vente en ligne, une table ronde est prévue par la SSII. Il faudrait réfléchir à la mise en place de questionnaires à valider avant chaque achat de produits. Je compte proposer ce système lors de la future réunion. »
http://pharmaciedeslions.free.fr
« Un site qui s’adresse à la fois aux particuliers et aux professionnels. »
Simon Seroussi, Paris
Initialement, le projet de site n’avait rien de bien original, à savoir présenter la Pharmacie des Lions, et ses horaires d’ouverture. Mais, très vite, Simon Seroussi, adjoint de son épouse titulaire, pense à mettre en avant les activités annexes proposées par l’officine, notamment dans le secteur du matériel médical. « Le site a été créé peu après le lancement de cette activité et s’est étoffé au fur et à mesure avec le développement de notre offre de produits, laquelle s’adresse à la fois aux particuliers comme aux professionnels », détaille Simon Seroussi. Il lui a fallu une quinzaine d’heures pour le créer et une heure tous les deux mois pour la mise à jour.
Une centaine de produits, illustrés par des photos, sont désormais référencés en ligne. Simon Seroussi a tout réalisé lui-même au moyen d’un logiciel de création de site. Il actualise les pages régulièrement pour faire place aux nouveaux matériels. C’est la rubrique consacrée à ce domaine qui est la plus visitée du site.
Pharmaciedeslions est aussi un site de contacts : « Des infirmiers libéraux m’ont déjà contacté par mail pour me demander si nous disposions, par exemple, de curettes dermatologiques à usage unique destinées à curer une plaie. »
http://www.pharmacieduparc.com
« Il faut inciter les internautes à se rendre sur notre site. »
Laurent Marchand, Aix-les-Bains (Savoie)
Quand, il y a deux ans, Laurent Marchand, le pharmacien adjoint, a pris le relais de l’un des titulaires, Jacques Pichat, pour s’occuper du site de la Pharmacie du Parc, son premier objectif a été de revoir complètement son ergonomie. « Notre pharmacie virtuelle était vieillotte, il fallait vraiment la moderniser pour inciter les internautes à s’y rendre. Les pages sont aujourd’hui animées avec de la couleur, des photos trouvées sur des sites libres de droit et des dessins qui agrémentent les articles consacrés aux conseils. » Ses titulaires viennent d’ailleurs de lui procurer un ouvrage technique sur les feuilles de style pour améliorer encore l’aspect visuel du site.
Tous les deux mois, durant une à deux heures prises sur son temps de travail, Laurent met en ligne un nouvel article ou remanie les anciennes fiches conseil élaborées par Jacques Pichat sur la grippe, la maladie de Lyme, les tiques voire la puce du canard, sujet qui revient régulièrement à cause de la présence de lacs dans la région.
La rubrique nutrition est particulièrement étoffée pour répondre à une clientèle en majorité composée de sexagénaires, ville de cure oblige. Chaque poste de la pharmacie disposant d’un accès direct au site, ces fiches conseil sont directement imprimables et mises à disposition des clients.
http://www.pharmacie-choplin.com
« La vente en ligne, j’y crois »
Rémy Choplin, Levallois-Perret (Hauts-de-Seine)
Rémy Choplin a déjà joué les pionniers en son temps. C’était il y a cinq ans. Il proposait alors une plate-forme d’achats en ligne entre pharmaciens. Une dizaine de pharmaciens avaient adhéré au système, qui leur permettait d’obtenir d’intéressantes remises. « Au début, se souvient Rémy Choplin, les laboratoires étaient réticents, mais ils ont vite compris que le site était réservé aux professionnels, qu’ils disposaient d’un code confidentiel d’accès. »
Au fil du temps, l’activité lui prend de plus en plus de son temps. Ne pouvant employer un remplaçant, il doit faire un choix et se consacre alors entièrement au développement de son officine. Il a aussi, en cette période de bulle Internet, lancé parallèlement son propre site pour présenter toutes ses activités, avec notamment le conseil et l’info santé du mois. « Mais je ne me voyais pas prendre le risque d’être le premier à proposer de la vente au grand public. J’attendais et j’attends que les sites de pharmacies se généralisent. Mais j’y crois. Tous les ans, les chiffres montent une progression des achats en ligne, tous secteurs confondus, au niveau mondial et national. La pharmacie finira par saisir cette opportunité. »
http://www.pharmacie-vosges.com
« Objectif : 40 euros de vente par jour. »
Pascal Heintz, Darney (Vienne)
Pour Pascal Heintz, titulaire, la vente en ligne « peut permettre d’ouvrir un nouveau marché, d’offrir un service supplémentaire aux clients hors des heures d’ouverture ». Il a donc décidé de créer un site qui lui permettra de le proposer. Son lancement a pris plus de temps que prévu, notamment parce qu’il lui fallait ouvrir un compte de paiement sécurisé pour le règlement à distance. « J’ai dû fournir à nouveau les documents concernant ma société et estimer le montant des transactions et le chiffre d’affaires mensuel que je prévoyais, précise Pascal Heintz. Je suis parti sur la base de 40 euros de ventes environ par jour, comprenant les frais de port, sur vingt jours par mois. »
Le site, réalisé par un prestataire spécialisé dans la vente en ligne, sera fonctionnel d’ici peu. Il est en fait déjà en ligne, les rubriques sont organisées, ne manquent plus… que les produits.
Pascal Heintz a choisi de jouer la couleur locale pour l’architecture et la présentation. « Je n’avais pas envie de plonger dans la banalité. Le site est aussi un véhicule culturel pour les jeunes qui ne connaissent pas le patois et pour les plus âgés à qui cela fera plaisir. Par ailleurs, ma pharmacie est plantée dans le secteur rural, au milieu des bois, souligne le pharmacien. Je voulais donc que mon site soit aussi au plus près de la nature. » Son environnement variera donc au fil des saisons, avec de la neige en hiver, de la verdure au printemps…
« Les collections de produits proposés à la vente évolueront également selon les périodes de l’année, comme des crèmes, des sticks à lèvres, des shampoings… » 30 à 40 produits seront mis à disposition durant cette phase de test. « Nous verrons dans un an et demi si les objectifs de vente d’un produit par jour sont atteints voire dépassés et si nous continuons dans cette voie. »
La vente en ligne, c’est déjà possible
Rien n’interdit à un officinal d’ouvrir un site de vente. Sont exclus les médicaments soumis à prescription, comme l’a rappelé l’arrêt Doc Morris du 11.12.2003 (CJCE). En revanche, les médicaments non soumis à prescription préalable et non remboursables peuvent être proposés sur un site officinal.
La frontière est cependant ténue entre information et communication. L’Ordre l’a rappelé dans un document publié en 2007 où sont listés les principes de précaution à suivre (http://www.ordre.pharmacien.fr/fr/vert/indexA.htm). L’e-pharmacie doit être le prolongement d’une pharmacie bien officielle. Et le titulaire ne doit pas consacrer exclusivement son activité à la gestion de ce site. Pour la commande en ligne, chaque officinal doit décider si son client passe chercher le produit ou s’il le reçoit à domicile. Les freins sont longtemps venus des fournisseurs qui imposaient des conditions de vente si strictes qu’elles restreignaient voire interdisaient à leurs distributeurs traditionnels la vente sur le Net. Le Conseil de la concurrence, qui leur avait instamment demandé d’assouplir leurs exigences, a mis en ligne (http://www.conseil-concurrence.fr/pdf/avis/07d07.pdf) leurs nouvelles clauses.
Comment créer et gérer son site
Il existe différentes solutions pour créer et gérer un site Internet. Tout dépend de son envie de s’investir, de sa passion pour l’outil multimédia et du temps qu’on souhaite y consacrer. On peut réaliser son site soi-même. « Ce n’est pas si compliqué », assure Laurent Marchand, pharmacien adjoint à Aix-les-Bains. Simon Seroussi, pharmacien à Paris, a acheté, lui, un logiciel de création coûtant 30 euros. L’hébergement du site ne lui coûte rien car il a utilisé pour le nom de domaine le service « pages personnelles » offert par son fournisseur d’accès Internet. Sinon, il faut payer une somme modique à une société d’hébergement (20 à 30 euros TTC par an, incluant l’achat du nom de domaine).
L’investissement le plus fort n’est pas l’argent investi dans la création et la gestion du site mais se compte en heures de travail. Encore une fois, tout dépend de ce que vous souhaitez faire : une vitrine de la pharmacie, un site de conseils santé ou un site d’informations sur les plantes par exemple. Simon Seroussi a investi une quinzaine d’heures dans la réalisation du site de la pharmacie, mais cela peut se compter en dizaines d’heures si l’on souhaite multiplier les informations.
Pour la gestion du site, le rythme diffère également d’une officine à l’autre. Il peut être actualisé une fois par mois ou tous les deux mois, l’essentiel étant que ce soit fait régulièrement car un site non mis à jour est vite délaissé par les internautes. Pour être sûr que l’actualisation soit effective, Guillaume Houtin, titulaire à Lille, a préféré faire appel aux services de son prestataire informatique qui propose un site clés en main pour 50 euros HT par mois (http://www.pharmattitude.fr). Le titulaire peut « garder la main » en faisant son choix parmi la dizaine d’architectures de sites proposées et les thèmes d’informations santé mis à disposition et intégrer ses propres informations (membres de l’équipe, photos…). L’option vente en ligne n’est pas encore disponible. C’est le cas en revanche pour Pharmadomicile (http://www.pharmadomicile.fr) qui réalise les sites de A à Z. Le prestataire propose la réservation et la commande de produits parapharmaceutiques auprès des pharmacies adhérentes. Il en coûte 49,90 euros HT par mois pour bénéficier de ces services.
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