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La Coopérative des pharmaciens sauvée des eaux ?
Serge Rader a réussi son pari. La promesse gouvernementale de sortir, en avril, un décret permettant aux pharmaciens de se réunir en centrales d’achats pour le médicament OTC et l’appui d’un futur partenaire financier pour la Coopérative des pharmaciens d’Ile-de-France ont permis à son président d’obtenir du tribunal, le 12 février dernier, de rallonger la période de redressement judiciaire jusqu’à début juin. Alors que la Coopérative était menacée de liquidation, elle ira ainsi au terme maximal de la procédure (18 mois).
Et après ? « Je nous considère comme sauvés, souffle Serge Rader. Le décret d’avril nous permettra d’obliger les laboratoires qui s’y refusaient à nous livrer, aussi bien en parapharmacie qu’en médicament OTC. Pour nous, c’est un marché colossal, puisque 80 % des big pharmas s’y refusaient. Nous pourrons alors multiplier notre chiffre d’affaires par 3 ou 4 en un trimestre. Aujourd’hui, nous ne sommes qu’à 15 % de nos possibilités ! »
Serge Rader envisage d’ores et déjà d’intenter un référé immédiatement après la publication du décret aux laboratoires qui continueraient de se faire tirer l’oreille pour livrer. « A moins que je me focalise sur nos deux ou trois bêtes noires, à titre d’exemple. A voir… », rumine-t-il.
Un investisseur étranger à la rescousse
La Coopérative entend également exiger pour ses 600 adhérents pharmaciens des remises équivalentes à celles accordées par les laboratoires aux pharmacies en direct ou aux GMS, en s’appuyant sur le récent avis de la commission d’examen des pratiques commerciales (ministère de l’Economie). « Cela représente des taux de 30 à 40 % au lieu des 14,75 % que l’on veut bien nous concéder. Ainsi, les pharmaciens auront les moyens de faire baisser les prix de 30 % en maintenant leur marge. Le procureur de la République a réinsisté lors de l’audience sur le sens de notre combat », détaille Serge Rader, qui reste persuadé que l’OTC filera très vite en GMS si les pharmaciens ne se montrent pas capables de peser sur les prix dans l’année qui vient.
Par ailleurs, les adhérents de la Coopérative seront convoqués à une AG extraordinaire avant fin avril. La signature avec son futur partenaire financier devrait en effet intervenir sous un mois. Une augmentation de capital sera ainsi peut-être proposée aux adhérents afin qu’ils restent majoritaires. Autrement dit, que cet outil que représente la Coopérative reste aux mains de la profession. Sachant que ce partenaire, dont le nom reste secret pour l’instant, est un étranger, à la fois fabricant et distributeur.
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