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- Les prescriptions hospitalières représentent la moitié de la hausse des dépenses de ville
Les prescriptions hospitalières représentent la moitié de la hausse des dépenses de ville
Le médicament a représenté 20 milliards de dépense pour la Sécurité sociale en 2007, à + 4,8 % (contre + 1,9 % en 2006, mais + 8,8 % au début de la décennie…). Cette évolution cache cependant de fortes disparités, selon l’analyse que vient de publier la CNAM : les traitements du chronique (+ 2,9 %) et l’aigu (+ 1,7 %) ont connu une évolution « relativement faible », commente-t-elle, contrairement aux médicaments de spécialité (pathologies lourdes) qui plombent la facture (+ 11 %) : 56 % de la hausse.
Dans le chronique, les insulines, antiasthmatiques et antiostéoporotiques présentent une croissance à deux chiffres. Dans l’aigu, il faut noter la baisse des antidépresseurs et psychotropes (- 2 %) « grâce aux génériques et à la maîtrise médicalisée ». Antiacides et antiulcéreux, « traditionnellement en forte croissance », note la CNAM, ont diminué de 3,7 % et de 2,2 % en 2007 !
Les nouveautés coûtent très cher
Côté médicaments de spécialité, les anticancéreux augmentent de 25 %, les traitements contre le sida de 21 %, ceux de la polyarthrite rhumatoïde de 23 %, les EPO de 11 % et les vaccins de 17,5 % (Gardasil).
Les médicaments de moins de trois ans représentent 85 % de la croissance, dont un tiers de médicaments innovants (ASMR 1 à 3). En revanche, 45 % de ces nouveaux traitements qui dopent la dépense apportent peu ou pas d’amélioration du service médical rendu.
Enfin, le quart de ces produits récents sont issus de l’hôpital. Et c’est l’autre point d’analyse particulièrement intéressant : les prescriptions hospitalières représentent près de la moitié de la croissance des dépenses en ville en 2007 ! Le gouvernement a-t-il tenu compte de ce phénomène pour évaluer les ONDAM respectifs de l’hôpital et de la ville en 2008 ? « Vraisemblablement », nous a répondu, laconique, le directeur de l’UNCAM, précisant que la fixation de l’ONDAM ne relevait pas de l’Assurance maladie… « Le corps médical a encore un gros effort à faire. Demain, il faudra être extrêmement rigoureux dans la prescription de ces médicaments très onéreux », commente cependant Hubert Allemand, médecin-conseil national.
A titre d’exemple : les prescriptions d’EPO chez les cancéreux, qui devraient sans doute être davantage pesées en raison de gros effets secondaires.
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