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La chaîne de distribution tendue

Publié le 26 avril 2008
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Le nouvel arrêté de marge et l’application de la loi Chatel sur la politique d’achat du générique ont fait perdre des flux à la répartition. « Les ventes directes ont augmenté de plus de 20 % sur janvier et février 2008, tous médicaments confondus », observe avec inquiétude Emmanuel Déchin, secrétaire général de la Chambre syndicale de la répartition pharmaceutique (CSRP). Si le système des conditions commerciales a gagné en simplicité et en clarté aux yeux de tous, « il y a, par contre, un risque de déséquilibre pour les répartiteurs », a-t-il alerté. La CSRP souhaite donc rapidement revoir avec les pouvoirs publics les conditions de rémunération des grossistes nécessaires au maintien d’un service de qualité.

Gilles Bonnefond, président délégué de l’USPO, trouve le piège un peu gros : « Les répartiteurs ne bougent pas sur les conditions commerciales pour favoriser le développement du direct et perdre des parts de marché, de manière à relancer un troisième tour de négociation. » Alors que les pharmaciens ont retrouvé une meilleure capacité d’achat et qu’ils ne vont pas s’en priver au moment où l’économie de l’officine est malmenée. « A nous de négocier nos meilleurs partenaires, il est normal que celui qui répond le mieux aux attentes du pharmacien gagne des parts de marché », a lancé Gilles Bonnefond, qui invite les répartiteurs à proposer un autre service pour permettre à tous les pharmaciens d’avoir accès à l’ensemble des médicaments dans de bonnes conditions.

Répartition fragilisée égale entre officines

Claude Japhet, président de l’UNPF, ne dit pas autre chose. Constatant la désorganisation du système entraînée par la multiplication des opérateurs (short-liners, mandataires aux achats, groupements…), il réclame les mêmes chances d’accès et des règles opposables à tous les intervenants de la distribution en gros. Philippe Gaertner, président de la FSPF, plaide lui pour le maintien des grands équilibres. « L’officine a besoin de la répartition, si ce partenaire est trop fragilisé il y aura de facto inégalité entre les officines, met-il en garde. Il faut retrouver une logique de chaîne du médicament, essentielle sur le plan économique. Ensemble, définissons les rôles de chacun ! »

Christian Lajoux, président du Leem, a lui mis en garde les pharmaciens contre une approche trop comptable et tactique des relations commerciales avec leurs fournisseurs et une vision à court terme. « Attention de ne pas vous inscrire dans des mesures opportunistes, mais interrogeons-nous tous ensemble sur les tendances lourdes des modifications de nos relations pour gagner en lisibilité et visibilité, car notre « business model » de la distribution et de la dispensation du médicament est appelé à changer sous la pression de l’Europe. » Puis, se tournant vers les répartiteurs, il a rappelé aussi que « le direct s’est développé parce que les industriels obtiennent plus facilement de l’officine les informations dont ils ont besoin, des données permettant la traçabilité et la lisibilité de leurs produits ».

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Giphar fête ses 40 ans

Officiellement, c’est fin septembre à Saint-Malo, et à l’occasion de son forum annuel, que Giphar-Sogiphar fêtera ses 40 années d’existence. Un retour aux sources car c’est dans cette ville que la coopérative a vu le jour. Plus de 900 pharmaciens sont déjà identifiés à l’enseigne. Le projet est d’atteindre les 1 000 en juin prochain. Giphar-Sogiphar deviendrait ainsi « le premier réseau identifié de France », selon Maryse Garenaux, la vice-présidente.