Quelle patate !
L’essor de la médication officinale n’est plus un mythe mais bien une réalité qui s’affirme pour la deuxième année consécutive.
Le marché de l’automédication a continué à croître en 2007 (+ 4,1 % en volume à 423 millions d’unités et + 4,4 % en valeur pour un CA de 1,9 MdEuro(s)), après le boom de l’année 2006 (+ 8,4 % en unités) – dont un tiers était dû aux déremboursements.
A la veille du libre accès à une partie de ce marché, 13,2 % des boîtes de médicaments vendues en pharmacie sont des produits de prescription médicale facultative achetés sans ordonnance. En valeur, ces achats représentent 6,1 % du marché total.
La chute des médicaments déremboursés s’est poursuivie l’an dernier (- 13,80 % en unités), freinant la croissance du marché OTC strict. Sans trop d’incidence néanmoins, puisque le marché du médicament de prescription médicale facultative non remboursable progresse globalement de 2,6 % en volume à 287 millions d’unités (versus + 8,9 % en 2006) et de 3,9 % en valeur à 1,57 MdEuro(s) (+ 9,7 % en 2006). « Mais la croissance est de 4,9 % en volume en enlevant les produits déremboursés », précise Pascal Voisin, directeur Consumer Healthcare d’IMS France. Elle est donc liée à une dynamique propre qui, de surcroît, ne doit rien à la faible augmentation des prix des médicaments OTC, à savoir 1,1 % en 2007. Le prix moyen est de 5,47 Euro(s). Une dynamique portée à la fois par une forte pathologie hivernale et par l’innovation. L’an dernier, les 95 nouveautés ont pesé 2,3 % du marché en unités et en CA des médicaments d’automédication et ont contribué à hauteur de 61 % en CA à l’évolution 2007.
Selon l’économiste Claude Le Pen, ce marché s’affirme : croissance soutenue par les innovations, concentration du marché sur des marques à forte notoriété, stabilité des prix. Les dix premières marques représentent à elles seules plus de 18 % du marché de l’OTC strict en valeur.
Ne représentant qu’un médicament sur trois achetés en automédication, les « semi-éthiques » (produits de prescription médicale facultative remboursables non prescrits) réalisent tout de même un + 7,4 % en volume (135,7 millions d’unités en 2007) et + 6,5 % en valeur (353,6 MEuro(s)). Le marché de l’OTC strict cède donc légèrement du terrain (sa part dans le total de l’automédication est de 68 % en 2007 en unités et de 81,6 % en valeur) au profit des médicaments de vente libre remboursables et moins chers (dont la part en unités grimpe à 32 % en unités et à 18,4 % en valeur).
Voie respiratoire : ça dégage !
Le premier marché de l’OTC, les voies respiratoires (un tiers des ventes), a particulièrement bien tiré son épingle du jeu (+ 13 % en unités, + 14,1 % en CA) au cours d’un hiver 2007 généreux en pathologies. Les laboratoires de médicaments à prix administrés se frottent les mains. Toplexil, Hélicidine et Biocalyptol ont capté le plus gros de la croissance (+ 17,7 % en unités, + 19,6 % en CA). Lancée en février 2007, la formule sans sucre de Toplexil a tiré l’ensemble des ventes de la marque qui progressent de 14 % en unités (données GERS en cumul mobile annuel arrêté à fin avril 2008). Elle représente aujourd’hui 35 % des ventes de la spécialité et, sur le marché de la toux, tous statuts de médicaments confondus (éthique + OTC), ce pilier du traitement de la toux sèche s’adjuge 14 % de parts de marché (environ 10 millions d’unités vendues). Soutenu par la visite médicale, il est vendu à la demande du client dans 20 % des cas.
Les autres marques leaders en OTC n’ont pas de raisons de faire la moue. La bonne saison hivernale 2007 a particulièrement souri à Humex qui, avec l’ensemble des produits de la gamme, représente la marque n° 1 en CA sur le marché de l’OTC strict (13 % de parts de marché). Avec + 17,3 % l’an dernier, elle conserve voire reprend ses distances par rapport à ses concurrents que sont Strepsils (11 % de parts de marché, + 7,9 %), Oscillococcinum (11 %, + 17,5 %), Actifed (10 %, +13,1 %) et Fervex (10 %, + 17,7 %).
Les sirops toussent
Pour rester dans le peloton de tête, les grandes marques doivent communiquer. Mais ce n’est pas la seule stratégie gagnante et les « produits conseil », appelés ainsi par opposition aux produits grand public, ne sont pas voués à jouer uniquement les seconds rôles. « Clarix et Pectosan détiennent ensemble la part de marché la plus importante sur la toux sèche, affirme, à partir de données du GERS, Emmanuel Bernard, directeur marketing de La Cooper. Nous avons choisi de rémunérer le conseil du pharmacien, de le valoriser par des associations de principes actifs efficaces, et de soutenir son conseil par des actions sur le point de vente plutôt que d’investir dans les médias. » Une stratégie payante puisque La Cooper a gagné en 2007 trois places dans le top-10 pour se situer aujourd’hui à la 5e place.
La rudesse du froid hivernal 2007 n’a pas eu le même impact sur les ventes de sirops contre la toux grasse qui marquent légèrement le pas en termes d’unités vendues. Néanmoins, sur les douze derniers mois cumulés à fin avril 2008, le marché est en progression de 1,6 % (source Pharmatrend). Le virage de l’après-déremboursement (2006) semble être mieux négocié par les médicaments de marque dans un marché des expectorants très encombré. Bronchokod et Mucomyst, deux des marques leaders, font mieux que résister aux assauts des génériques puisqu’elles progressent en parts de marché. A l’inverse, la tendance est à une légère baisse pour l’agglomérat des carbocistéines et N-acétylcystéines en DC qui pèsent respectivement 14 % et 9 % du marché à fin avril. Pour mieux se faire une idée, les carbocistéines en DC représentent 70 % des ventes de Bronchokod, la 3e marque du marché en unités.
Dans le domaine des maux de gorge, le marché est archidominé par les marques grand public (Strepsils, Humex, Drill…), très dépendantes de la communication. Elles sont en effet parvenues à progresser dans un marché qui n’explose pas. Autre marque fortement demandée : Lysopaïne. La spécialité phare de Boehringer a évité les pièges tendus par le déremboursement et le changement de formule (retrait de la bacitracine). En 2008, le laboratoire espère bousculer l’ordre établi dans l’univers avec Lysopadol, une pastille exploitant la surprenante propriété anesthésique de l’ambroxol, substance mucofluidifiante traditionnellement utilisée dans les affections des bronches.
Le biclotymol reste aussi une valeur sûre du conseil officinal. Hexaspray Collutoire est l’une des plus grosses ventes du marché, malgré son déremboursement. Le choix de BMS de retenir cette molécule à la fois antiseptique, antalgique et anti-inflammatoire s’est avéré gagnant pour Solutricine qui compte aussi une autre présentation avec de la tétracaïne. De son côté, La Cooper a renforcé sa visibilité en officine avec Colludol et Cantalène, pourtant très peu soutenus en publicité.
Avec une croissance de plus de 10 % (donnée GERS en cumul mobile annuel à avril 2008), le marché du rhume et de l’état grippal reste dynamique, notamment grâce encore une fois à la communication des laboratoires. Actifed, Humex et Fervex se partagent la vedette mais Dolirhume vient de rejoindre le peloton de tête depuis que Sanofi-Aventis s’est mis au goût du jour en lançant sa formule jour et nuit en septembre 2006. Dolirhume Pro supplante aujourd’hui Dolirhume avec 70 % des ventes au sein de la marque ombrelle. BMS songe-t-il à commercialiser une formule jour et nuit pour Fervex ? En tout cas, cet ancien produit conseil, aujourd’hui largement publicisé, peut s’en passer car il est bien installé à la première place des produits OTC contre le rhume et les états grippaux.
L’année paracétamol
Les trois molécules phares du secteur de l’antalgie connaissent des destins divergents. Le paracétamol (86 % de parts de marché, + 7 % en unités à fin avril, en année glissante, données GERS) est le grand vainqueur de 2007. Et, à travers lui, des grandes marques comme Doliprane en semi-éthique et Efferalgan vitamine C en OTC. Les ibuprofènes (10 % de parts de marché) paient la note : ils sont en légère régression sur 2007 mais reprennent du poil de la bête sur les quatre premiers mois de 2008 avec les lancements de plusieurs présentations en conseil dosées à 400 mg. « Contrairement aux médicaments à base d’ibuprofène, ceux à base de paracétamol ne sont pas au Répertoire et donc pas substituables. Il y a donc toujours une forte pression des réseaux de délégués médicaux sur les présentations remboursables et un engouement des médecins à les prescrire », fait remarquer Elodie Lafont, chef de produit Nurofen et Nureflex chez Reckitt Benckiser.
Aspirine : l’hémorragie
Depuis de nombreuses années, l’aspirine ne se fait plus remarquer pour ses performances commerciales. Avec des ventes en recul de 8 %, sa part de marché tombe à 4 %. « L’environnement santé et toutes les recommandations médicales poussent en faveur de l’usage du paracétamol en première intention dans de nombreuses pathologies à des doses pouvant aller jusqu’à 4 g par jour chez l’adulte », explique-t-on chez Sanofi-Aventis.
Dans le top-10 des classes thérapeutiques sur le marché du « semi-éthique » en automédication remboursable, les antalgiques, dont le chef de fil est Doliprane, restent de loin le marché le plus important, grâce notamment aux génériques (+ 7,4 % en unités, + 6,5 % en CA à 83,6 millions d’unités en 2007).
Les médicaments antalgiques de vente libre non remboursables font en revanche grise mine. Même la marque leader Nurofen (avec près de 10 millions de boîtes vendues chaque année) enregistre une chute de ses ventes totales de 0,3 % en 2007. Avec une baisse moindre (- 0,1 % en volume), le marché OTC sauve les apparences en valeur (+ 1,1 % en CA). La poussée des nouveaux sels d’ibuprofène d’absorption rapide et immédiate (Spedifen, Nuroflash…) vient chatouiller les ténors du secteur et contraste avec la morosité ambiante. Si les résultats de Nuroflash sont satisfaisants, c’est parce que, vis-à-vis des règles douloureuses, la spécialité a été soutenue par une communication TV importante. Les formes orodispersibles d’ibuprofène connaissent un sort bien différent. Les formes sans eau sont peu usitées, ne correspondent pas à une habitude de consommation des Français ; dans l’antalgie, une forme « nomade » ne génère pas d’adhésion particulière du consommateur. Nurofentabs trouve plus sa légitimité dans les douleurs dentaires grâce une double action antalgique, générale et locale, puisque le produit fond sur la gencive irritée.
Les fortes doses prennent la main
Depuis peu, les laboratoires spécialisés dans l’antalgie constatent une nouvelle tendance au travers des enquêtes sur l’utilisation de leurs produits : de plus en plus de patients consomment de forts dosages pour se soulager efficacement et rapidement. Reckitt constate que les forts dosages ont attiré 50 % de consommateurs en plus en deux ans. Ainsi, en 2005, les ventes d’ibuprofène 400 mg et de paracétamol 1 g sont passées de 18 % en volume en 2005 à 27 % en 2007, la part des ibuprofènes 200 mg et des paracétamols 500 mg ne représentant plus que 73 % de ce segment de marché en volume. « Les ventes de Doliprane se répartissent équitablement entre les présentations à 1 g d’un côté, celles à 500 mg et la forme sachet de l’autre. La part de Doliprane, toutes présentations confondues, achetée en automédication est de 50 % », informe Sanofi-Aventis.
Les patients appréhendent différemment les douleurs liées aux petits maux du quotidien. Ils recherchent des produits plus concentrés en principes actifs pour soulager celles qui sont intenses. Selon une étude CRÉDOC/Nurofen 2008, 15 % déclarent doubler les doses de médicaments en cas de douleurs intenses et 11 % prendre plusieurs médicaments pour être mieux soignés. « Notre étude montre aussi que les Français sont capables d’identifier différents types de douleurs en fonction de leur intensité et d’y apporter une réponse adaptée », ajoute Elodie Lafont. Dans l’enquête, trois quarts des Français affirment traiter plus rapidement une douleur intense qu’une douleur légère, tandis que la moitié estime qu’une douleur intense nécessite un médicament plus puissant.
Fort de cette enquête, Reckitt vient de lancer une septième référence Nurofen contenant 400 mg d’ibuprofène présentée en boîte de 12 comprimés, recommandée dans la douleur aiguë intense. « Ce lancement correspond à une forte attente des personnes qui n’ont pas encore trouvé la médication antalgique la plus efficace contre des douleurs intenses. Cela prévient aussi la chronicisation. » A propos du switch du dosage à 400 mg, Elodie Lafont précise qu’il « apporte une nouvelle preuve de la sécurité d’emploi de l’ibuprofène en automédication ». Zambon est également présent sur ce créneau des douleurs aiguës et intenses. Toujours sous forme de sel d’arginine, il lance Spedifen 400 mg.
Les voies digestives enlisées
Sur le segment des voies digestives, les « semi-éthiques » réalisent un bon score (+ 8,2 % en unités, + 8,0 % en valeur), maintenant ainsi la pression sur les médicaments OTC strict. En très forte croissance sur 2007, Forlax a été la bête noire des laboratoires commercialisant des laxatifs non remboursés.
Dans la digestion difficile, le numéro 2 du marché, Oxyboldine, améliore sa part de marché (10 % en 2007). Mais il a fort à faire avec le leader Citrate de Bétaïne Upsa qui progresse de 3 % sur 12 mois, au dernier pointage d’avril, et ce au nez et à la barbe d’un marché des eupeptiques en recul de 4 % sur la même période. Les résultats sont également flatteurs pour Cooper dans les diarrhées, où Diarétyl vient de détrôner Imossel en cumul des ventes de janvier à fin avril dernier.
Dans les maux d’estomac, le marché des antiacides est stable, malgré une bonne dynamique des ventes sur la forme sachet à boire, en particulier pour le leader Maalox (40 % de parts de marché) qui compte en 2008 sur son site Internet Maalox grand public pour reprendre ses distances sur ses concurrents directs que sont Rennie et Gavisconell.
La Dermato aux grandes marques
Les médicaments à visée dermatologique sont radieux et enchaînent les bons résultats sur le créneau des semi-éthiques (+ 8,0 % en unités, + 8,1 % en valeur). « Ce marché a connu une modification importante suite à la mise en place du parcours du soin, explique Pascal Voisin. Les comportements ont changé, entraînant la prise en main d’un certain nombre de pathologies cutanées en automédication. »
Malheureusement, on ne peut pas en dire autant pour les médicaments de vente libre non remboursables qui chutent de 3,1 % en volume et de 0,6 % en valeur. Néanmoins, les marques leaders du segment : Mitosyl (30 % de parts de marché), Bépanthène (29 %) et Aloplastine (27 %) s’en sortent bien.
Dans le droit fil de cette tendance, les pommades et crèmes contre les brûlures ne se sont pas fait une place au soleil l’an dernier. Avec le mauvais temps qui a sévi, les coups de soleil ont été plutôt rares en 2007 : les ventes sont en recul sur toutes les grandes marques par rapport à 2006. Biafine, qui règne sans partage sur ce vaste territoire du conseil (60 % de parts de marché en volume) devant Osmo Soft, Cicatryl ou Urgodermyl, n’est pas épargnée. « Sur le marché des soins pour les brûlures, les achats en officine sont davantage à visée curative que préventive », signale Saveria Fléchet, chef de produit Biafine chez Johnson & Johnson. De plus, le marché des crèmes et pommades contre les brûlures n’enregistre aucune grande innovation.
Biafine prend ACT
Biafine, qui bénéficie d’un taux de notoriété de plus de 80 % en réponse assistée, vit surtout de sa réputation et des ventes du tube de 93 g qui est remboursé. « Près de 50 % des ventes en unités de Biafine sont issues des prescriptions des généralistes », livre Saveria Fléchet. Cette nette préférence pour la vignette se fait au détriment du modèle familial (186 g) qui se vend beaucoup moins, même si cette dernière présentation permet de mieux suivre le protocole du produit, qui est de l’appliquer de façon régulière et en couche épaisse en cas de brûlure du second degré superficielle. La forme non remboursable de Biafine souffre de la concurrence de Dexeryl, davantage proposé dans les états de sécheresse cutanée que les brûlures superficielles de faible étendue. La spécialité de Pierre Fabre Médicament appartient au domaine de la prescription.
En 2008, Biafine devrait néanmoins encore dominer allègrement ce segment de marché. En ajoutant simplement un suffixe à cette marque souveraine et sans changer la formule, Johnson & Johnson accède depuis le fin avril à la communication grand public pour Biafine ACT, qui est un format intermédiaire (139,5 g) entre la version remboursée et le modèle familial, mais, surtout, qui a le statut de médicament d’automédication, contrairement à ses deux soeurs aînées. La pub TV a démarré depuis le 26 mai sur TF1, M6 et le câble.
coup de mou pour les Vitamines
Les antiasthéniques ont toujours un genou à terre. Déremboursés, discrédités par un SMR insuffisant, pris à la gorge par les compléments alimentaires qui ne ralentissent pas l’allure, ils ne parviennent pas à se redresser (- 0,5 % en unités, – 0,9 % en valeur). « Dans le détail, certaines classent s’en sortent mieux que d’autres, constate Pascal Voisin. Si les sels de magnésium sont en bonne santé, en revanche, les sels de calcium et les associations calcium-vitamine D remboursables sont en perte de vitesse. » Mais, d’une manière générale, ce sont les compléments alimentaires qui raflent la mise.
D’une année sur l’autre, le marché des vitamines C avec AMM évolue peu. « Soumis à la concurrence des vitamines C sans AMM, il est devenu assez plat, reconnaît Lénaïk Michel, directeur marketing chez BMS. Depuis le début de l’année 2008, il se révolte un peu, à l’origine d’un sursaut des ventes de 3 % en unités (cumul annuel mobile à fin avril). Ce qui profite à Vitamine C Upsa qui progresse presque trois fois plus vite que le marché (+ 8 %).
Les sédatifs bien éveillés
Dommage que les sédatifs et modificateurs de l’humeur pèsent peu dans le marché OTC strict (plus de 6 % en unités et de 5 % en valeur) ! Comme les années précédentes, les médicaments conseil du SNC, emmenés par la locomotive Donormyl dans les troubles du sommeil, enregistrent l’une des plus fortes progressions par classe thérapeutique (+ 5,9 % en unités, + 11,4 % en valeur).
A contrario, les ventes conseil en ophtalmologie ont été très timorées en 2007 (- 10,8 % en unités, – 3,5 % en valeur versus + 2,2 % en unités et + 3,1 % en valeur dans l’univers du « semi-éthique »), un peu moins pour les médicaments de la circulation (- 4,1 % en unités, – 1,9 % en valeur) « dont la contre-performance a été atténuée par le dynamisme des ventes de Titanoral et des produits à base de vigne rouge », précise Pascal Voisin.
Au cours de l’année écoulée, les diosmine et troxérutine génériques ne se sont pas montrées à leur avantage ni très agressives vis-à-vis des marques, puisqu’elles ont baissé plus vite que le marché. En 2008, avec le déremboursement total des veinotoniques, le positionnement prix se révèle être un facteur déterminant pour pouvoir jouer les premiers rôles. Daflon l’a appris à ses dépens : en faisant la culbute sur son nouveau prix public, cet ancien best-seller a perdu des plumes. En revanche, bingo pour Endotélon qui, depuis le 1er janvier dernier, se positionne comme l’une des marques les moins chères du marché. « Notre spécialité est passée à la première place en avril et la part des ventes en automédication a grimpé de 4 % à 30 % depuis qu’elle est déremboursée », annonce Sanofi-Aventis.
Hextril a le sourire
Dans le segment étroit des antihémorroïdaires, le chef de file, Sédorrhoïde, a connu une progression de ses ventes à deux chiffres en 2007, occupant ainsi encore plus le terrain (42 % de parts de marché en unités, données GERS).
Un bon point pour les produits pour l’hygiène et les traitements buccodentaires qui peuvent se gargariser d’une hausse de 5 % des unités vendues et de 6 % du CA réalisé. Hextril Bain de bouche, toutes formes confondues, a la mainmise sur le segment des bains de bouche non remboursables avec 58 % de parts de marché en unités, loin devant Eludril (22,1 %) et Synthol (11,4 %, calculés sur 35 % des ventes, qui sont la fraction des ventes de la forme liquide consacrée à l’utilisation en bain de bouche).
Nicolas Saudreau, chef de produit pour Hextril et Alodont, n’est pas étonné par le bon comportement des bains de bouche non remboursables qui font mieux que résister à la concurrence de leurs homologues remboursables et prescrits, lesquels, certes, progressent plus vite mais les soutiennent aussi. « La marge de progression est encore importante : deux tiers des Français ne consultent même pas leur dentiste une fois par an. Ils se préoccupent davantage de leur santé buccodentaire et cela se traduit dans les chiffres. Nous avons revu notre copie publicitaire afin de renforcer le rôle éducatif de nos campagnes de communication sur Hextril. »
+ 4,4 %
En 2007, les ventes de médication familiale ont représenté un CA de 1,9 milliard d’euros (sorties officine prix public TTC), soit une progression de 4,4 %. En volume, cela représente 423 millions d’unités vendues, correspondant à une augmentation de 4,1 %.
LES MEILLEURES VENTES D’OTC*
1 Nurofen (total) : 18 %
2 Humex (total) : 13 %
3 Donormyl (11 %)
4 Strepsils (total) : 11 %
5 Fervex (total) : 10 %
6 Hextril (total) : 8 %
7 Actifed (total) : 8 %
8 Citrate de bétaïne Upsa : 7 %
9 Efferalgan Vitamine C : 7 %
10 Fluocaril (total) : 7 %
* Médicaments d’automédication de prescription médicale facultative non remboursables, non prescrits. En parts de marché en unités, source IMS Health
Paroles de consommateurs
Madame C., 67 ans, retraitée
« Mon pharmacien a ajusté son prix et sa marge de telle façon que le client débourse en 2008 la même somme qu’en 2007, celle correspondant à 85 % du prix de la vignette. Il faudrait maintenant qu’il applique cette même règle à tous les médicaments qui avaient précédemment une vignette orange. »
Mario, 33 ans, livreur
« Sujet aux douleurs lombaires, je prends Nurofen ou Doliprane pour les soulager, mais je ne comprends pas la justification et l’utilité d’une nouvelle forme comprimé doublement dosée, à 400 mg d’ibuprofène ou à 1 g de paracétamol. Si j’ai très mal, je prends deux comprimés à 200 mg ou à 500 mg à la fois, et j’obtiens le même résultat, sauf que les comprimés sont plus faciles à avaler car ils sont moins gros. »
LES MEILLEURES VENTES EN AUTOMÉDICATION*
1 Doliprane : 33 %, +12,7 %
2 Efferalgan : 17 %, +4,7 %
3 Nurofen (total) : 9 %, – 0,3 %
4 Humex (total) : 7 %, + 17,3 %
5 Dafalgan : 7 %, + 7 %
6 Donormyl : 6 %, + 9,4 %
7 Strepsils (total) : 6 %, + 7,9 %
8 Fervex (total) : 5 %, + 17,7 %
9 Hextril (total) : 5 %, + 2,2 %
10 Actifed (total) : 5 %, +13,1 %
* Ventes de médicaments de prescription médicale facultative non remboursables et remboursables, non prescrits. En unités (parts de marché et progression versus 2006, source IMS Health).
LES MEILLEURES VENTES
Antigrippaux et antirhume
1Oscillococcinum (6)
2 Actifed Jour/Nuit cp
3 Fervex sachets adulte (8)
Produits pour le pharynx
1 Lysopaïne cp sans sucre (40)
2 Hexaspray collutoire
3 Maxilase 3000 dr. ad. (30)
Antitussifs
1 Mucomyst sachets (18)
2 Bronchokod Gé sirop sans sucre adulte
3 Néo-Codion dragées (20)
Antiallergiques
1 Zyrtecset 10 mg cp (7)
2 Réactine 10 mg cp (7)
3 Humex Rhume des foins solution nasale
LES MEILLEURES VENTES
Antalgiques généraux
1 Nurofen 200 mg cp (20)
2 Prontalgine cp (18)
3 Aspirine Upsa C cp eff. (20)
Antalgiques musculaires
1 Flector Tissugel 10 cm x 14 cm (5)
2 Synthol liquide (225 ml)
3 Synthol liquide (450 ml)
Antalgiques buccaux
1 Camilia unidose (10)
2 Pansoral (15 g)
3 Dolodent baume (36 g)
LES MEILLEURES VENTES
Antidiarrhéiques
1 Ultra levure 50 mg gélules (50)
2 Imossel 2 mg gélules (12)
3 Ultra levure 200 mg gélules (10)
Laxatifs
1 Microlax gel (12)
2 Dulcolax 5 mg dragées (20)
3 Contalax 5 mg cp (30)
Produits pour la digestion
1 Poly-karaya sachets (30)
2 Maalox maux estomac cp sans sucre (40)
3 Rennie cp sans sucre (60)
Produits pour le foie
1 Citrate de bétaïne UPSA cp eff. (20)
2 Oxyboldine cp eff. (24)
3 Légalon dragées (40)
Antinauséeux
1 Vogalib 7,5 mg lyophilisats (8)
2 Cocculine cp (30)
3 Cocculine doses (6)
Antihémorroïdaires
1 Sédorrhoïde crème (30 g)
2 Titanoréïne lidocaïne crème (20 g)
3 Phlébocrème (30 g)
LES MEILLEURES VENTES
Désinfectants cutanés
1 Cytéal solution (500 ml)
2 Cicatryl pommade sachet (14)
3 Cetavlon 5 % crème (80 g)
Cicatrisants
1 Bepanthen 5 % pommade (100 g)
2 Mitosyl pommade (150 g)
3 Biafine émulsion (186 g)
Antiprurigineux
1 Apaisyl gel (30 g)
2 Homéoplasmine pommade (40 g)
3 Onctose hydrocortisone crème (30 g)
Antimycotiques
1 Lamisilate crème monodose
2 Myco Apaisyl crème
3 Lamisilate crème
LES MEILLEURES VENTES
Suppléments minéraux
1 Magne B6 cp (60)
2 Biomag cp (90)
3 Oligosol Cu-Au-Ag (60 ml)
Toniques
1 Guronsan cp (30)
2 Arcalion 200 dragées (60)
3 Revitalose ampoules (14)
Vitamine C
1 Vitamine C Upsa 1 000 mg cp eff. (20)
2 Vitamine C Upsa 500 mg cp à croquer (30)
3 Laroscorbine 1 000 cp eff. sans sucre
Multivitamines + minéraux
1 Berocca cp eff. (30)
2 Elévit B9 cp (30)
3 Berocca cp (30)
LES MEILLEURES VENTES
Sédatifs
1 Euphytose dragées (120)
2 Donormyl 15 mg cp (10)
3 Sédatif PC cp (40)
Modificateurs d’humeur
1 Mildac 300 mg cp (40)
2 Procalmil 250 mg cp (30)
3 Millepertuis Arkogélules (42)
LES MEILLEURES VENTES
Coricides (sauf pansements)
1 Duofilm
2 Kérafilm
3 Cochon pommade
Otologie
1 Cérulyse
2 Aurigoutte
3 Osmotol
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