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Protections périodiques : remboursement réservé au made in France ?
Suite à l’annonce du gouvernement de rembourser les protections périodiques réutilisables pour les moins de 25 ans, le collectif Façon de Faire, qui promeut le textile « made in France », revendique de mettre la priorité sur les produits fabriqués sur le territoire national.
L’annonce a été faite par la Première ministre, Elisabeth Borne, le 6 mars dernier lors d’une intervention télévisée. Dès janvier 2024, les protections périodiques réutilisables achetées en pharmacie, sans ordonnance, seront prises intégralement en charge pour les jeunes jusqu’à 25 ans. Les produits visées sont notamment les serviettes hygiéniques lavables et réutilisables ainsi que les culottes périodiques.
L’industrie textile française y voit logiquement une opportunité de développer sa production et de promouvoir la qualité de ses process de fabrication. Ainsi, Le collectif Façon de Faire, qui rassemble 180 fabricants de toute la chaîne de l’industrie du textile et de la mode « made in France », a publié une tribune le jeudi 25 mai demandant que le remboursement des protections périodiques réutilisables soit réservé aux produits fabriqués en France. « Nous demandons à ce que l’argent collecté par la Sécurité sociale auprès des assurés soit réinvesti en France, ce qui permettrait de créer des emplois et de limiter l’impact environnemental d’une production à l’étranger », précise Martin Breuvart, président du collectif.
L’industrie française dispose-t-elle d’une capacité de production suffisante pour répondre aux besoins que susciterait la mesure annoncée ? « Oui, répond sans hésiter le président de Façon de Faire, lui-même à la tête de l’entreprise Lemahieu qui fabrique des culottes menstruelles. A raison de 3 culottes remboursées par an, il faudrait produire environ 10 millions d’unités annuellement. Or, la crise sanitaire a permis de créer de nombreux ateliers de fabrication textiles pour les masques et de former des ouvriers. Beaucoup d’entreprises sont en souffrance actuellement et elles pourraient profiter de cette mesure. Par ailleurs, notre pays possède de l’avance dans ce domaine. La France est pionnière dans le domaine des culottes menstruelles depuis 2018 et plusieurs marques se sont lancées dans cette production avant d’être détrônées par des produits fabriqués à l’étranger. » Si le prix des produits quel que soit leur origine de fabrication est sensiblement identique (autour de 30 euros l’unité), la marge dégagée par les fabricants qui ne produisent pas sur le territoire français est bien supérieure à celle du « made in France » et permet de financer la publicité et d’investir le marché, démontre Martin Breuvart.
Alors que les arguments économiques et écologiques promus par le collectif semblent compatibles avec les attentes actuelles des consommateurs, la préférence nationale pour la production industrielle n’est pas une stratégie valorisée par le gouvernement. Pour aider les autorités à prendre une décision forte, Façon de Faire propose donc d’accompagner la rédaction d’un cahier des charges fixant des performances techniques et écologiques (taux de CO2 émis, distance réduite entre usines et points de vente, non utilisation de substance nocives, etc.) susceptibles de valoriser les industriels français vertueux.
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