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L’IGAS veut tenir les labos à distance des patients

Publié le 17 novembre 2007
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Ce mois-ci, l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) a tiré à deux reprises sur les laboratoires pharmaceutiques. Son premier rapport considère que l’information pratiquée par les visiteurs médicaux des laboratoires auprès des médecins généralistes « favorise l’expansion globale des prescriptions ». L’IGAS va jusqu’à suggérer un « désarmement commercial organisé », moyennant « une réduction de plus de moitié des dépenses consacrées à la promotion du médicament ».

Les industriels s’en relevaient à peine, critiquant un rapport « univoque » et « très partial », que Le Monde révèle le contenu d’un autre rapport de l’IGAS remis en août à notre ministre de la Santé mais qui n’a toujours pas été publié. Cette seconde charge contre les laboratoires met en cause « les programmes d’accompagnement des patients associés à un traitement médicamenteux, financés par les entreprises pharmaceutiques » : brochures d’information, formations ou programmes d’observance. Le document propose d’inscrire dans la loi « le principe de l’interdiction de tout contact direct ou indirect entre laboratoires pharmaceutiques et publics ».

Impliquer le pharmacien

Un point de vue que rejoint Jean Parrot. Le président de l’Ordre national des pharmaciens a appelé, au cours de la XXe Journée de l’Ordre, à l’indépendance de l’information délivrée aux patients. Il s’est déclaré « favorable, comme les associations de patients, à l’adoption d’un cadre législatif global en matière d’éducation thérapeutique ». Jean Parrot s’est également félicité des propositions des Entreprises du médicament selon lesquelles « le rôle de l’exploitant AMM se limiterait désormais à celui de promoteur du programme ».

Toutefois, il reste encore à définir le rôle concret du pharmacien dans ces programmes. Et à faire valoir la profession auprès de Bruxelles, malgré des pressions économiques. D’autant que, comme le souligne l’IGAS, la Commission européenne « n’a de cesse que de militer activement en faveur de cette possibilité de contact »…

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