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Les ruraux ne veulent pas être lésés par le PLFSS 2008
A l’issue d’une assemblée générale qui s’est tenue le week-end dernier à Paris, Yves Trouillet a été réélu à la tête de l’Association de pharmacie rurale. L’occasion de dénoncer le PLFSS 2008.
A l’orée de son quatrième mandat, le nouveau président de l’APR s’en est pris au PLFSS 2008 dans sa globalité, qui « n’apporte aucune solution pour garantir la viabilité économique des officines victimes de la désertification médicale ». Yves Trouillet s’est en revanche félicité de la qualité du réseau de pharmacies qui « permet à chaque Français d’être à moins de 12 kilomètres d’une croix verte ». Il juge l’augmentation du quota de population pour l’ouverture d’une seconde officine à 3 500 comme « une mesure répondant aux besoins actuels ».
Rapprocher médecins et pharmaciens
Pourtant, tout n’est pas réglé. Inquiet de l’absence de mesures pour les petites communes, Yves Trouillet n’hésite pas à dire que « le milieu rural est le parent pauvre de ces décisions », bien que le PLFSS autorise désormais le préfet à accorder une création dans des zones géographiques d’au moins 2 500 habitants. « Certes, il faut répondre aux besoins des populations et veiller à ce qu’aucun trou ne soit créé durablement dans le maillage, mais il faut aussi savoir pourquoi les petites pharmacies ferment. Autoriser des créations, c’est très bien, mais il faut dans le même temps s’assurer de leur viabilité économique. » Pour solutionner le coeur du problème, la désertification médicale, qui crée à la fois des zones de pénurie et des zones de forte densité, Yves Trouillet souhaite « des regroupements inter-zones géographiques entre pharmaciens et médecins ».
Faciliter l’entrée des jeunes dans le capital
Autre dossier abordé : l’ouverture du capital. Pour le président de l’APR, la signature du décret sur les SEL est la meilleure réponse à faire à Bruxelles. S’il souscrit au projet des SEL de l’Ordre, il regrette cependant l’attitude « autiste » de la profession à l’égard de l’entrée progressive des jeunes dans le capital. Les exemples d’intégration réussie d’adjoints restent peu nombreux en raison des prix élevés des officines qui les empêchent d’entrer pour une part significative dans le capital. A l’inverse, les regroupements, en donnant naissance à des structures plus importantes, offriront davantage d’opportunités de rachat de parts à l’un des associés. « L’accès au capital doit devenir l’une de nos priorités, quitte à proposer un remboursement plus étalé dans le temps de l’outil de travail. »
Tout aussi préoccupant, le dossier économique. Yves Trouillet tire la sonnette d’alarme car les tendances sont globalement au rouge. Selon l’APR, la suppression sèche des marges arrière sur les génériques, qui représentent entre 30 et 50 % de la marge, entraînerait la mort immédiate de plusieurs milliers de pharmacies. Les grands conditionnements risquent d’enfoncer le clou et il y a plus à perdre qu’à gagner en banalisant certains médicaments devant le comptoir. Dans une situation économique plus tendue que jamais, l’APR réclame une remise à plat de l’ensemble de la rémunération des officines.
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