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Formidables
Les temps sont durs. Mais ce n’est pas une raison pour faiblir car notre métier demeure formidable. Ce n’est pas seulement nous qui le disons, c’est vous aussi !
Depuis quelques jours, je me demandais pourquoi je faisais ce métier : mépris des pouvoirs publics, mépris des médias, mépris de l’Assurance maladie… Et un matin, à l’ouverture, entre un homme d’une quarantaine d’années avec une prescription de Combivir et de Kaletra qui sortait des urgences de l’hôpital voisin. « J’ai fait d’énormes bêtises cette nuit, je ne sais pas ce qui m’a pris, je panique complètement, je veux prendre le traitement tout de suite… ». Je lui explique que je n’ai pas les médicaments en stock et j’appelle illico tous mes confrères du département, et je trouve les deux médicaments dans deux officines différentes. Je lui explique comment y aller, le rassure sur l’efficacité. Il me remercie vaguement et s’en va. Deux jours plus tard, mon mari m’appelle : « Il y a un monsieur qui veut t’offrir des fleurs ! » Je reconnais mon patient, il me tend les fleurs et me dit : « Cette nuit-là, j’ai vraiment fait n’importe quoi, j’ai tout raconté à ma femme, je dois faire une prise de sang dans 3 mois, je reviendrai vous dire le résultat, mais aujourd’hui je voulais vous remercier parce que ce matin-là, aux urgences, on m’a reçu avec mépris et vous, vous avez été la seule à me traiter dignement et à ne pas me juger. Vous êtes la seule à avoir cherché à soulager mon angoisse. » Lorsqu’il est parti et que je suis restée avec son bouquet dans les mains, j’ai pleuré comme une enfant parce que cet homme, sans le savoir, m’avait regonflée pour un bon moment et, en regardant ses fleurs, j’ai pensé :
« Je sais pourquoi je fais ce métier. »Le métier que nous exerçons est dur, notamment dans le pays du tiers-monde où j’exerce. Alors, qu’est-ce que je me sens bien quand un client revient pour me remercier d’un conseil, d’une erreur décelée dans son ordonnance ! Quelle confiance en soi et en notre métier quand il y a la reconnaissance de nos patients. Ne sommes-nous pas les conseillers mais aussi les confidents ? Combien de fois avez-vous écouté longuement une histoire de famille, une confidence ? Plus que des pharmaciens, nous sommes des
psychopharmaciens.
Une ambiance sympa, un travail intéressant, des fous rires parfois, de l’éthique toujours. Quand on fait son métier avec amour et passion, la satisfaction est au rendez vous.
J’aime ce métier parce qu’il n’y a
pas de routine. Tous les clients sont différents. C’est un ensemble de professions : pharmacien, DRH, acheteur, manager, agenceur, merchandiser, formateur… Indépendamment de cela, rien n’est aussi agréable que le sourire d’un client satisfait et reconnaissant, même dans les moments les plus difficiles et douloureux quand on l’accompagne en fin de vie.
Nous avons suivi une patiente atteinte d’un cancer du sein qui s’est généralisé. Je me suis souvent déplacé pour aider les infirmiers (le dimanche, la nuit…). La personne est malheureusement décédée. Une semaine après, le mari, malgré sa tristesse, est venu juste pour nous remercier pour tout ce que nous avions fait. Dans ces moments, on se dit que nous ne faisons pas le même métier que M. Leclerc.
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