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Finir par un audit comptable

Publié le 1 décembre 2007
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Le troisième et dernier audit indispensable avant une reprise d’officine est comptable. Sans lui, impossible d’évaluer la rentabilité de l’officine et, donc, de bâtir son prévisionnel.

L‘analyse du bilan et du compte de résultat permet d’apprécier les résultats financiers de l’officine sur une ou plusieurs années. L’acquéreur doit aussi examiner cinq postes clés pour éviter mauvaises surprises et désillusions.

1 – Chiffre d’affaires

Premier chiffre clé, puisque le prix est fixé sur le montant du CA TTC. Reste à s’assurer de sa véracité et qu’il corresponde à une base de négociation fiable. Attention à son évolution au cours des dernières années ! Toute fluctuation sensible, notamment à la baisse, doit être expliquée (fermeture d’un cabinet médical, transfert d’un concurrent, départ d’un « pilier » de l’officine…). La composition du CA devra être étudiée par taux de TVA (à partir des déclarations de TVA ou de la gestion informatisée des stocks). Y a-t-il une saisonnalité ? ses ventes à des conditions particulières, à marge 0 par exemple (rétrocession) ? Dans l’affirmative, ces ventes sont-elles comptabilisées en moins des achats ou en CA ? Existe-t-il des ventes à marge faible pour promotion ? des sorties de la réserve hospitalière ? Il est essentiel d’identifier tous les produits à faible marge et les ventes particulières que l’acquéreur n’est pas sûr de conserver.

2 – Marge commerciale

La marge commerciale et son évolution paraissent-elles normales ? Retrouve-t-on par ce contrôle : des activités à marge réduite (sorties de la réserve hospitalière) ? des secteurs spéciaux ? des clients particuliers (maisons de retraite) ? L’officine adhère-t-elle à un groupement d’achat ? Le successeur pourra-t-il en bénéficier ? Comment sont comptabilisés les escomptes fournisseurs ? Il faut rapprocher la marge des statistiques du répartiteur et des remises qu’il consent.

3 – Achats et fournisseurs

L’évolution des achats comparée au CA peut susciter une réflexion sur la nécessité de s’approvisionner ailleurs. Quelles sont les conditions obtenues auprès du groupement d’achat ? L’analyse des comptes fournisseurs met-elle en évidence des fournisseurs inhabituels dans une officine ?

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4 – Frais généraux

L’analyse des postes de charges sert à déterminer ceux sur lesquels il y a des économies à faire et ceux qui devront être augmentés dans le cadre de la gestion de l’acquéreur. Les loyers comptabilisés correspondent-ils au bail ? L’officine supporte-t-elle une partie de la taxe foncière ? Verse-t-on des honoraires à un avocat ? à un assistant ? Attention aux frais de personnel (réclamer les bulletins de situation, les contrats de travail), surtout si on prévoit des suppressions de poste ! L’évolution du rapport des charges de personnel sur le CA permet de se faire une idée de la productivité de l’équipe (CA/salarié hors titulaire : 295 000 Û/an).

5 – Stock

Toute évolution négative ou positive du stock a un effet mécanique sur le niveau de trésorerie (variation du besoin en fonds de roulement). Le stock repris ne doit donc être ni trop fort ni trop faible. Est-il normal en valeur absolue ? A-t-il baissé au cours du dernier exercice ?

L’audit s’achève lorsque l’ensemble des réponses permet de cerner les risques éventuels de la reprise et de se faire une idée précise des possibilités de l’entreprise

Ne pas acheter à plus de 6 fois l’EBE

– L’analyse de l’excédent brut d’exploitation (EBE) doit être confiée à l’expert-comptable car ce précieux indice n’est exploitable qu’après détermination d’une valeur reconstituée ou normative, c’est-à-dire en situation standard d’exploitation, après avoir supprimé ou réintégré les charges spécifiques du vendeur.

L’EBE recalculé permet ensuite de savoir si l’officine dégage un bénéfice suffisant pour rembourser les emprunts, payer les impôts, assurer le train de vie et faire face aux nouveaux besoins en BFR. C’est donc à partir de l’EBE que se fonde la décision de l’acquéreur. En principe, il ne faut pas acheter à plus de six fois l’EBE.