Un an après

1er décembre 2006 : le préservatif à 20 centimes est censé inonder le marché. 1er décembre 2007 : déception. L’opération « 20 centimes » se poursuit mais les chiffres 2006 peinent à atteindre 96 millions d’unités (contre 93 en 2005). Bien loin derrière l’Italie (240 millions) ou l’Allemagne (210). Un peu mous de la prévention, les french lovers ! Et dans les pharmacies, comment ça se passe avec le préservatif à 0,20 euro ? « C’est très simple, répond Hervé Antoine, qui commercialise Be Love en pochettes de 5 à 1 euro. Depuis le début de l’opération, nous avons mis en vente 30 millions de préservatifs chez les buralistes et dans les Relay H et seulement 10 000 en pharmacie. Je ne comprends pas que les pharmaciens, premiers acteurs de prévention, soient aussi peu motivés. » Jean Lamarche, pharmacien et président de l’Association Croix verte et Ruban rouge, se désole lui aussi : « ça ne marche pas bien. 15 000 pharmacies n’en ont pas du tout. Pourtant, ceux qui jouent le jeu constatent que cela n’entrave en rien les ventes des grandes boîtes. J’ai l’impression de me battre seul. On n’entend ni l’Ordre, ni les syndicats, ni l’UTIP sur ce sujet. » En partenariat avec Polidis, l’association vient pourtant de rajouter 50 distributeurs unitaires aux cent initialement installés dans les établissements scolaires. « Il n’y a pas 50 solutions, s‘insurge Jean Lamarche. La lutte contre le sida passe par la possibilité de trouver des préservatifs à l’unité, j’insiste bien à l’unité à 20 centimes, dans les 23 000 pharmacies et à prix très bas partout, ce n’est pas un monopole. » Finalement, seul Jean-Vincent Mallet, directeur général de Démapharm, qui commercialise les préservatifs Star à l’unité, est satisfait : « En un an, notre chiffre est passé de 200 000 unités à 500 000. » Mais, déjà, des préservatifs à 0,10 euro fleurissent sur Internet. « Aucun problème, rétorque Hervé Antoine. Si demain le gouvernement nous demande de vendre à 16, 15 ou 10 centimes, nous le ferons. »