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Thierry Barthelmé, nouveau président de l’UTIP : « L’avenir, c’est la formation en ligne »
Jusqu’alors secrétaire général de l’UTIP-FPC, Thierry Barthelmé vient de prendre la présidence de l’organisme de formation, en lieu et place de Philippe Gaertner, appelé à la tête de la FSPF. Interview.
« Le Moniteur » : Vous mettez en avant la formation comme outil de défense professionnelle. Elle devient impérative à l’heure des remises en cause ?
Thierry Barthelmé : L’UTIP a 55 ans et les pharmaciens n’ont pas attendu de décret ni d’obligation pour se former. Mais c’est bien sûr un outil de défense professionnelle parmi d’autres. Ne l’oublions pas, notre conseil ne se réalise pas seulement à travers la vente d’une boîte. Il n’y a parfois matière qu’à un simple conseil hygiénodiététique… Mon exercice n’a rien à voir avec celui d’il y a dix ans et il aura encore muté dans dix ans. Le seul fondamental intangible, c’est l’approche client. D’où l’absolue nécessité de se former.
Mais l’installation du Conseil national de la formation pharmaceutique continue reste dans les limbes…
Oui, et c’est un sérieux problème. Cela peut générer une forme d’attentisme chez des confrères : pourquoi se former immédiatement si cela n’est pas pris en compte dans la prochaine obligation de formation ?
Quel est le bilan pédagogique de l’UTIP sur l’année écoulée ?
Nous avons comptabilisé 35 000 personnes formées pour plus de 103 000 heures de formation. Le dernier stage créé sur l’oncologie (1) est un bon exemple : nous avons eu 200 pharmaciens formés lors des deux premiers mois.
Quels sont les objectif du nouveau président de l’UTIP ?
Remplaçant Philippe Gaertner en cours de mandat, j’agirai d’abord sur les objectifs fixés en 2006 pour trois ans. Aux stages sur le pharmacien responsable assurance qualité, celui sur l’assurance qualité par l’équipe officinale et celui sur l’oncologie s’ajoutera, dès février, celui sur la prise en charge de l’asthmatique, à la fois scientifique, comportementale et pratique (2). L’avenir proche, c’est aussi notre seconde journée nationale, le 10 avril, sur le thème « Pharmacien inducteur de résilience en cancérologie ».
L’avenir, c’est aussi la formation en ligne ?
Bien sûr, car il faut être à la hauteur de la répartition géographique et des contraintes de taille (et d’astreinte) des équipes officinales. Deux mille ont déjà été formés chez nous par ce biais. Nous en aurions beaucoup plus si l’obligation était effective. Aux formations à distance existantes, sur la cardiologie et l’endocrinologie, s’en ajouteront trois prochainement. Je compte créer deux modules par an. De plus, ces formations sont financièrement équilibrées donc pérennes.
Vous avez comparé les modèles économiques du on-line et des formations présentielles ?
Je répondrai en rappelant les souhaits, en son temps, du Préconseil de la formation continue obligatoire : 2 jours de présentiel par an sur 5 ans. Multiplié par le nombre d’officinaux, on voit bien que cet objectif n’est pas réaliste.
Quel est le budget de l’UTIP ?
Celui d’une pharmacie de taille moyenne. Les formations étant financées aux deux tiers par le budget même de l’UTIP, un tiers par des partenariats industriels et, pour une très petite part, par les cotisations issues de la FSPF.
L’UTIP a été critiquée par l’UNPF et l’USPO pour ses liens avec la FSPF. Vous rappelez aujourd’hui que l’UTIP-FPC est ouverte à tous…
Effectivement. Nous avons modifié les statuts pour formaliser encore plus l’ouverture aux syndicats et groupements notamment. Le lien avec la FSPF date d’une convention prévoyant le versement de cotisations qui remonte à 1970. Les autres syndicats peuvent tout à fait venir.
Les enjeux financiers potentiels, observés chez les médecins, changent-ils la donne ?
Cette forte imbrication entre formation continue et syndicalisme chez les médecins n’existe pas chez nous. Vous trouverez 200 bénévoles à l’UTIP, qui n’est pas seule dans le paysage de la FPC, loin s’en faut. Inutile d’y chercher des indemnités somptuaires !
Pensez-vous que l’OTC nécessiterait une formation accrue ?
Ma réponse tient en trois lettres : oui. Il faut accompagner cette révolution, aider le pharmacien à toujours mieux dispenser et à approcher le patient. La relation patient-pharmacien est très codifiée. Si on libéralise, on modifie ce code. Sans doute des professionnels de la communication pourraient-ils nous aider. Mais il nous faudra aussi d’autres argumentaires thérapeutiques.
Si demain des pharmaciens délivrent du médicament dans d’autres réseaux de distribution, les formerez-vous ?
La seule contrainte liée à nos formations est l’inscription à l’Ordre.
(1) Médicaments sortis de la réserve hospitalière en oncologie.
(2) Un CD-ROM reprendra notamment toutes les erreurs imaginables dans les techniques d’inhalation et les pharmaciens repartiront avec des fac-similés de tous les dispositifs d’inhalation.
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