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l’avis du pharmacologue

Publié le 15 décembre 2007
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Le stiripentol est un antiépileptique. Sa structure chimique ne l’apparente à aucun autre médicament de la classe. Il s’agit d’un alcool allylique. Son mécanisme d’action reste mal connu : cet inhibiteur du cytochrome P450 ralentit probablement la dégradation métabolique hépatique des anticonvulsivants auxquels il est associé et/ou potentialise la transmission GABAergique (inhibition de la capture du GABA dans les synapses et/ou de la GABA-transaminase).

Les indications du stiripentol sont réduites. Elles sont limitées aux enfants atteints d’épilepsie myoclonique sévère du nourrisson (ou syndrome de Dravet). Diacomit est associé au clobazam (Rivotril) et au valproate de sodium (Dépakine) lorsque ces anticonvulsivants ne permettent pas un contrôle satisfaisant des convulsions. Diacomit ne s’associe pas aux autres antiépileptiques tels que la carbamazépine, le phénobarbital, la phénytoïne, la vigabatrine ou la lamotrigine car ils sont, au mieux, inefficaces dans le traitement de l’épilepsie myoclonique sévère du nourrisson et, au pire, dangereux car ils peuvent augmenter la fréquence des crises convulsives.

Les études d’enregistrement, limitées étant donné la rareté de la maladie, ont inclus 65 patients de 3 à 18 ans. Le taux de réponse (réduction d’au moins 50 % de la fréquence des crises convulsives) a été de 71 % et 67 % selon les études avec l’association stiripentol + clobazam ou valproate, contre respectivement 5 % et 9 % pour le placebo.

Le traitement bénéficie d’une tolérance satisfaisante compte tenu de la sévérité de l’affection neurologique. Les effets indésirables les plus courants sont une anorexie, une perte de poids, des troubles digestifs, des troubles du sommeil, une hypotonie, une ataxie et des dystonies, de l’agitation avec agressivité, des anomalies de la formule sanguine. Sans équivalent pharmacologique, le stiripentol apporte une amélioration du service médical rendu modérée dans son indication.

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Voir la présentation de Diacomit dans « Le Moniteur » n° 2704 du 1.12.2007.