PHR fourbit ses armes

Al’occasion de son 16e congrès qui s’est tenu à Lyon le 1er décembre dernier, PHR a posé les bases d’une stratégie pour faire face aux bouleversements qui risquent de toucher dans un proche avenir l’officine (libre accès, concentration du nombre des officines, ouverture du capital…). Auparavant, le groupement avait obtenu l’aval de ses 1 617 adhérents. Son objectif officiel est de peser 15 à 20 % du marché à l’horizon 2012.

Créer une chaîne de pharmacies

Pour développer la visibilité de ses marques, le PHR propose une offre permettant de couvrir tous les marchés : le pharmacien isolé ou groupé, l’officine en enseigne (forme de commerce associé) et même en chaîne. Car Lucien Bennatan, président du groupement, a annoncé qu’il réfléchissait à la création d’une chaîne de pharmacies en cas d’ouverture du capital (lire aussi p. 21). Un projet qui reçoit déjà l’assentiment d’une partie des adhérents.

En effet, une enquête menée dans le groupement révèle que 27 % d’entre eux sont prêts, dans ce cas, à exercer au sein d’une chaîne. Quant aux conditions, Lucien Bennatan a déjà tout prévu. Dans l’idéal, PHR souhaite maîtriser 100 % de la chaîne, mais le groupement n’exclut pas l’arrivée d’un investisseur. Dans ce cas, PHR ne serait qu’un actionnaire minoritaire, mais la signature d’un contrat-cadre lui permettrait de continuer à diriger le réseau pendant dix ans et de préserver l’indépendance du pharmacien.

Une carte de fidélité et un site Internet marchand

Ce n’est pas tout. Pour se différencier et renforcer la visibilité de ses marques Viadys et Pharma Référence, PHR ne lésine pas sur les moyens. Ainsi, le groupement a annoncé qu’il allait davantage communiquer sur ses marques – via un financement par une redevance spécifique -, lancer une campagne presse sous forme d’un manifeste destiné à affirmer les valeurs du métier d’officinal et créer, l’année prochaine, un magazine de santé grand public distribué en kiosque et dans les pharmacies du réseau.

Le groupement a également l’intention de lancer un programme de fidélisation, avec carte de fidélité, dans les 126 pharmacies Viadys, mais aussi développer un site marchand sur Internet associé au renouvellement d’ordonnances.

Développer une gamme de médicaments OTC

Mais, pour Lucien Bennatan, l’essor de son groupement passe aussi par la conquête de nouveaux marchés. Du coup, le patron de PHR envisage de nouer des partenariats.

D’abord avec l’assureur privé Mederic, dont les pharmaciens de PHR relaieront les actions et accompagneront la délivrance de médicaments à leurs assurés pour du dépistage, de l’observance dans les pathologies chroniques, de prévention du stress dans les entreprises, ou même des offres commerciales spécifiques. Ensuite, avec un spécialiste de l’audition, l’enseigne Ecoute ! Ecoute !, afin que les pharmaciens soient présents sur ce marché. Du coup, PHR envisage de présenter des produits cobrandés sous la marque Viaref, mettre en place des pharmaciens relais ou d’un linéaire animé par un audioprothésiste. En outre, les marques de distributeurs occupent également une place de choix dans la stratégie de PHR : le portefeuille des produits à la marque va être enrichi et un laboratoire, Prodilab, a été créé pour développer une gamme de médicaments OTC

Viadys crée son école

Enseigne phare du groupe PHR, Viadys poursuit sa croissance. D’après Willy Hodin, directeur du groupe PHR chargé du développement des enseignes, le concept Viadys pourrait attirer quelque 250 pharmacies d’ici fin 2008.

L’enseigne a annoncé l’ouverture d’une école afin de former un spécialiste pour chaque équipe officinale et vient de mettre en place une formation continue et validante en partenariat avec Le Moniteur des pharmacies.

Le groupement s’efforce également de mutualiser ses moyens. Ainsi, lors du congrès de Lyon, les pharmacies Viadys se sont engagées

sur une redevance pour la communication de 1 % du chiffre d’affaires, l’installation à moyen terme d’un logiciel commun ainsi que la sonorisation de toutes les pharmacies du réseau. Viadys envisage aussi quelques actions fortes comme son implication dans l’épidémiologie, la réalisation d’études en pharmacovigilance ou encore être présent sur le développement de la « pharmacie durable ».