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Une dynamique à encourager
Pour le médicament générique, 2006 et 2007 ont été deux nouvelles années de succès. La croissance du marché et les économies attendues ont été à nouveau au rendez-vous. Pourvu que les pouvoirs publics ne cassent pas cette belle machine !
En 2006, 1 milliard d’économies a été réalisé grâce aux génériques. L’augmentation de leur utilisation, en lieu et place des princeps, a contribué à ce chiffre à hauteur de 600 MEuro(s), auxquels il faut ajouter 400 MEuro(s) liés aux baisses de prix dans le Répertoire et 70 MEuro(s)au TFR. Ceci avec une croissance attendue de 20 % en 2007 et un objectif de substitution réalisé plusieurs mois avant l’échéance par les pharmaciens, en dépit de la participation molle des médecins (11 % de prescription en dénomination commune, transferts de prescriptions en dehors du Répertoire, accord conventionnel de 2006 non respecté). Aujourd’hui, lorsqu’un médicament est substituable, le générique est délivré plus de sept fois sur dix.
Un grand merci à la mesure « tiers payant contre générique » (étendue à 22 départements en 2007, + 40 autres actuellement en discussion) ! Non seulement le dispositif fonctionne, mais, de plus, il est accepté par 70 % des Français là où il a été rendu obligatoire (enquête IFOP/Sandoz, octobre 2007). En revanche, personne n’est en mesure pour l’instant de dire si les économies supplémentaires (70 MEuro(s)), sur lesquelles se sont engagés les syndicats en juillet dernier, seront respectées. « Cela revient à faire progresser le taux de substitution de 6 points, ce qui est un sacré challenge vu que la profession a perdu deux mois à cause d’un moratoire sur les contrôles de la DGCCRF qui a tardé à venir », souligne Pierre Leportier (FSPF).
Quant au futur objectif 2008, « on ne peut pas tirer les anciens groupes au-delà de 80 % », commente-t-il.
Marges arrière : un quart à un tiers du résultat
Avec le temps, les génériques ont pris une place essentielle dans l’économie de l’officine. Selon Claude Japhet (UNPF), ils représentent en moyenne moins de 10 % du CA de la pharmacien tout en contribuant à son résultat final dans une proportion comprise entre 25 % et 33 % ! « Le pharmacien est « généricomane », explique Claude Japhet. Sa dépendance est telle que s’il ne trouve plus d’intérêt à substituer, il peut du jour au lendemain tuer pratiquement huit années d’effort, sans espoir de retour en arrière. » En 2006, le plafonnement des marges arrière à 20 % a entraîné une fonte de 7 % de la masse financière bénéficiant au pharmacien. Jean-Marc Yzerman (FSPF) explique que les gains de marge arrière espérés n’ont pas été au rendez-vous en raison de la baisse des prix de 15 % sur les génériques et de la faiblesse d’évolution du Répertoire.
Pierre Leportier considère que le système gagnant-gagnant sur le générique a évité la remise en question de la MDL. « Mais le réseau a aujourd’hui besoin de conserver son niveau de remises et de marges arrière car elles font maintenant partie intégrante du résultat final des pharmacies. » C’était l’objet, entre autres, de la négociation entre la profession et les pouvoirs publics qui a abouti à la signature d’un accord le 30 novembre (voir Le Moniteur n° 2705).
La remise légale passe de 10,74 % à 17 %
Le plafond de remise légale de 10,74 % sera ainsi relevé à 17 % du prix fabricant HT sur les génériques (avec ou sans TFR) et sur les princeps sous TFR. Un pourcentage moindre qu’avec les marges arrière, donc, mais sur un champ plus large.
De plus, la loi sera modifiée pour permettre au pharmacien de « récupérer » tout ou partie de la marge du grossiste-répartiteur (10,30 %). Mais ces mesures s’accompagneront de nouvelles baisses de prix.
Cet accord a été trouvé en présence des représentants des ministères de la Santé et des Finances, du Comité économique des produits de santé, de la DGCCRF, des syndicats de pharmaciens (FSPF, USPO, UNPF), du Gemme (génériqueurs), du Leem (laboratoires) et de la Chambre syndicale de la répartition pharmaceutique. Il faut dire que l’autre solution était… une suppression pure et simple des marges arrière sur le remboursable.
Car c’est bien à ce résultat qu’aboutira la loi Chatel, votée par les députés le 28 novembre. Or la remise en cause, sans compensation, des marges arrière (sous couvert de la réforme de la loi Galland) eût été désastreuse pour tous les acteurs du marché. Dans ces conditions, il faut en revanche s’attendre à une reprise des contrôles de la DGCCRF, lesquels s’avéreront de fait plus simples… et peut-être plus sévères. Reste que le pharmacien sera sécurisé en ce qui concerne les achats au prix fabricant (c’est-à-dire en récupérant la marge grossiste).
Une situation évidemment jugée inéquitable par des répartiteurs déjà fragilisés, et qui menacent d’une réduction du service sur les produits à faible rotation si le direct s’en voyait accru.
Précédemment, Gilles Bonnefond, secrétaire général de l’USPO, avait insisté pour que le pharmacien puisse plus facilement s’approvisionner en direct. Il appelait aussi les répartiteurs « à dépasser leur rôle de partenaire de la distribution et à se positionner comme des acteurs économiques au service de leurs clients ». « Le générique est devant nous ! », lance cependant Gilles Bonnefond.
Le marché a encore rendez-vous avec des échéances brevetaires importantes, qui apporteront du carburant à la substitution. Mais les économies réalisées par le pharmacien pourraient être bien supérieures si le champ de la substitution était élargi à de nouvelles catégories de médicaments et si les médecins prescrivaient davantage dans le Répertoire. De manière volontaire ou sous la contrainte.
Le générique grimpe toujours
– Une fois encore, les pharmaciens ont répondu présents sur le générique et n’ont pas failli à leurs objectifs. La dynamique de substitution, facilitée par la mesure « tiers payant contre générique », ne fléchit pas : à l’intérieur du Répertoire, le poids du générique en unités flirtait en juillet dernier avec les 65 %. En valeur, il représente la moitié du Répertoire : depuis le second trimestre 2007, le CA générique est à peu près égal à celui des princeps.
Le générique représente 17 % du marché pharmaceutique en volume
– Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le marché du générique s’est montré particulièrement dynamique en 2007. Il représente à fin septembre, sur 12 mois cumulés, 17,3 % du marché pharmaceutique en volume (9,3 % en valeur), soit un gain de part de marché de 1,4 point contre seulement 0,7 point en 2006. Au sein du Répertoire, les médicaments génériques pèsent plus de 70 % en volume au mois de septembre 2007 et 68 % en cumul annuel mobile. La chute de brevets de molécules majeures, notamment au cours de l’été (cefpodoxime, amlodipine, terbinafine), et la généralisation de la mesure « tiers payant contre générique » ont, bien sûr, contribué à cette nouvelle dynamique du marché.
Des taux de substitution élevés pour les molécules du top-10
– L’application de la mesure « tiers payant contre génériques » et l’effort particulier des pharmaciens sur la substitution de certaines molécules ciblées par l’Assurance maladie ont participé également à la croissance des taux de substitution du top-10. Sur ces « molécules cibles », le taux de génériques atteint des niveaux très importants à fin septembre : 87 % pour l’oméprazole, 84 % pour la simvastatine, 82 % pour le dextropropoxyphène-paracétamol.
+ 20 % cette année
Le marché du générique affiche depuis sept ans une forte croissance qui ne se dément pas. Les prévisions pour fin 2007 tablent sur un chiffre d’affaires de 1,892 MdEuro(s), en progression de 20 % par rapport à l’année 2006 (1,577 MdEuro(s)). Après la chute estivale de brevets de plusieurs molécules à fort potentiel, le marché a progressé de 21 % sur le mois de septembre 2007 versus septembre 2006.
Les génériques ont rapporté plus de 2,2 milliards d’euros en 7 ans à l’assurance maladie
– Les nouvelles molécules font augmenter le Répertoire et apportent un nouveau potentiel d’économies. Il est donc logique que les économies générées par la substitution des pharmaciens augmentent d’une année sur l’autre : 407 millions d’euros en 2004, 608 millions en 2005, 657 millions en 2006… « Le Répertoire s’enrichit de l’arrivée de génériques de molécules chères », observe Jean-Marc Yzerman, conseiller économique à la FSPF.
* Loi encore en discussion au Sénat à la mi-décembre.
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