- Accueil ›
- Conseils ›
- Maux du quotidien ›
- Pharma si, pharma no ?
Pharma si, pharma no ?
Tout jeune pharmacien se doit aujourd’hui de parler couramment l’anglais. Mais y a-t-il d’autres langues recherchées par l’industrie, à l’heure où s’ouvrent de nouveaux marchés internationaux ? Petit tour du monde lexical pour traduire ses études en emploi.
L’anglais est devenu aujourd’hui incontournable dans l’industrie pharmaceutique, quel que soit le type de poste visé. Mais connaître une seconde langue étrangère est-il un atout, notamment si l’on recherche un poste à l’export ou dans l’une des filiales étrangères d’un grand groupe ? « L’anglais est la langue universelle qui permet de pallier à tout, même si certains postes requièrent parfois une autre langue », souligne Xavier Mansard, du cabinet de recrutement A. Aston.
Quelles sont donc les langues les plus prisées par les laboratoires ? L’espagnol, langue d’échanges internationaux, ou plutôt le russe ou le mandarin, qui couvrent des zones où les marchés gagnent du terrain ? Tout dépend de la fonction visée. Mais le choix d’une langue, c’est aussi une question d’affinité avec une culture, un pays.
« Après l’anglais, l’espagnol est une langue plutôt recherchée. Elle permet de nouer de bonnes relations avec l’Amérique latine notamment. Pour une fonction à l’export sur l’Europe de l’Est ou la Russie, c’est le russe qui est demandé. Le mandarin ? Il m’est arrivé d’avoir des postes à pourvoir où cette langue était fortement recommandée (lancement d’un site de production, installation d’usine, joint-venture avec un laboratoire chinois), mais c’est plutôt rare », indique Xavier Mansard.
Quid de l’allemand ou de l’italien ? Pour les échanges professionnels, on parle anglais avec les Allemands, français avec les Italiens. Toutefois, l’allemand est une langue appréciée dans les pays de l’Est, comme en Pologne ou dans la République tchèque.
Une seconde langue est toujours un plus.
Si le marketing, la vente, l’export sont les départements les plus susceptibles de rechercher une langue spécifique, d’autres services proposant des postes plus techniques ou technico-réglementaires (développement clinique, production, dossiers d’enregistrement, etc.) peuvent être intéressés par un pharmacien parlant une seconde langue. « En ce qui concerne le réglementaire, quand il s’agit d’enregistrements pour des pays d’Amérique du Sud, connaître l’espagnol ou le portugais peut s’avérer très utile. Pour un candidat postulant pour devenir responsable commercial de zone export, parler la langue du pays constitue un plus extraordinaire. Un exemple : parler le vietnamien pour travailler avec un secteur d’Asie du Sud-Est », précise Olivier Marquis, du cabinet Antenor.
Pour autant, si une langue autre que l’anglais est parfois recommandée, celle-ci constitue rarement une demande expresse de la part de l’employeur. « Connaître une seconde langue, c’est bien, encore faut-il qu’elle soit parlée correctement pour être profitable, commente René Carouana, directeur des ressources humaines chez Beaufour Ipsen. Prenons le mandarin : c’est une langue difficile à maîtriser, qui demande beaucoup d’efforts si on veut la pratiquer couramment. Elle ne constitue jamais une exigence à l’embauche. Concernant l’espagnol, il suffit souvent d’une formation accélérée pour se débrouiller correctement. Pour nous, l’intérêt d’une seconde langue, c’est d’abord de favoriser l’intégration et faciliter les relations de travail. »
Comme l’explique Olivier Marquis : « Lorsque la maison mère est allemande ou japonaise par exemple, c’est bien de connaître la langue, plus convivial et toujours apprécié dans les discussions. Cela montre l’intérêt que l’on porte à la culture du pays. Indéniablement, cela sert à faciliter les contacts. On a de meilleures relations, obligatoirement. »
L’espagnol très apprécié après l’anglais.
Lorsque l’on fait valoir la pratique d’une langue étrangère, il faut nécessairement en avoir un certain niveau. S’orienter vers l’apprentissage de l’espagnol semble être un bon choix. « L’espagnol est la première langue après l’anglais que nous utilisons pour nos échanges, qu’il s’agisse du marketing, de la vente, de l’export, du développement clinique ou des affaires réglementaires, signale François-Xavier Wiacek, responsable des ressources humaines chez Urgo. Pour un candidat, c’est un ticket d’entrée intéressant, mais pas discriminant. Toutefois cela peut ouvrir beaucoup plus de portes dans l’entreprise. »
L’avenir appartient aux industriels trilingues.
Ouvrir des portes, voilà l’autre intérêt de la pratique d’une langue étrangère. Car à l’embauche, c’est le profil du candidat qui reste déterminant pour un employeur, avec l’anglais. Un changement s’amorcerait-il pour les futurs recrutements ? « Au niveau des langues recherchées, je ne sens pas une évolution significative. Pour l’instant, il n’y a pas de montée en puissance d’une seconde langue étrangère. Même au sein des grands groupes », conclut Olivier Marquis.
De l’avis de tous, s’il est encore difficile de trouver un pharmacien industriel parlant couramment l’anglais, il est carrément exceptionnel d’en trouver un maîtrisant en plus une autre langue. Ceci explique en partie la moindre exigence des entreprises à ce niveau. Pharmaciens trilingues, l’avenir vous appartient !
« Je considère le Japon comme mon second pays »
– Diplômée de Châtenay-Malabry, Anne-Lise Conteta termine son stage de validation de mastère HEC. Passionnée par le Japon, elle aimerait y travailler ou trouver un poste en marketing qui lui permette d’avoir des échanges réguliers avec ce pays. « Je considère le Japon comme mon deuxième pays. J’y ai fait six années de secondaire puis passé mon bac dans un lycée franco-japonais. »
Revenue en France faire ses études de pharmacie, Anne-Lise souhaite perfectionner son apprentissage de la langue et de la culture japonaises. « En troisième année, j’ai effectué un stage pendant trois mois chez Sanofi-Synthélabo au Japon, au service marketing. Il y avait très peu de Français au sein de l’entreprise. Sans me servir directement dans le travail, parler un peu japonais a favorisé indiscutablement mon intégration. Revenir au Japon dans un contexte professionnel fut une riche expérience. »
Entrée dans le cercle des trilingues. Les deux années suivantes, elle met à profit ses deux mois de vacances pour faire des stages d’été dans une université japonaise. « Il s’agissait de cours donnés exclusivement en japonais, organisés pour les étrangers, à effectif réduit. Cela m’a permis de remettre mes bases à niveau et d’enrichir mon vocabulaire. »
Anne-Lise, qui maîtrise déjà bien l’anglais, fait partie du cercle très réduit des pharmaciens trilingues.
- Un patient a entendu dire qu’il pouvait désormais prendre son comprimé de Lévothyrox le soir au coucher. Est-ce vrai ?
- Alerte aux méningites : vérifiez le statut vaccinal des patients
- L’ordonnance d’une patiente souffrant d’une sinusite aiguë
- [VIDÉO] Accompagner le patient parkinsonien à l’officine
- Eau oxygénée boriquée au Formulaire national
- Financement des officines : 4 solutions vertueuses… ou pas
- Prescriptions, consultations : les compétences des infirmiers sur le point de s’élargir
- Dispensation à l’unité : chassez-la par la porte, elle revient par la fenêtre
- Quelles populations sont actuellement à risque de développer un scorbut ?
- Gilenya (fingolimod) : quelles conditions de délivrance ?

