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Groupements : Le Collectif passe à l’acte
Le Collectif des groupements veut donner au pharmacien de nouveaux rôles, dont celui de « pharmacien prescripteur », et faire de lui un rouage essentiel dans l’optimisation du système de santé. Sur fond de représentativité syndicale.
Un an après l’officialisation de son existence, le Collectif des groupements dresse un premier bilan « très largement positif » de son action. A cette occasion, son président Gilles Brault-Scaillet s’est félicité de la notoriété acquise auprès de tous les acteurs et décideurs de la profession. Mais si le Collectif semble avoir acquis ses lettres de noblesse, le choix de la représentativité syndicale fait encore l’objet d’un débat interne entre les dix groupements adhérents.
Un statut de « pharmacien prescripteur ».
Le Collectif, dont les ambitions semblent intactes en 2004, semble bien décidé à faire valoir ses propositions. Selon lui, elles s’inscrivent complètement dans la réforme en préparation de l’assurance maladie et les réflexions des huit groupes de travail établis par le ministre de la Santé sur la coordination des soins, le bon usage du médicament, l’offre de soins, la coopération ville-hôpital ou le partage des données médicales. « Par le biais de nouveaux rôles qui lui seraient attribués et le développement de ses missions existantes, le pharmacien peut être à l’origine d’importantes économies et revaloriser sa fonction d’acteur de santé », affirme Gilles Brault-Scaillet.
Le président du Collectif veut faire du pharmacien « une source d’optimisation du système de soins » et prône un développement des relations entre les pharmacien et les médecins grâce notamment à l’opinion pharmaceutique, le suivi des traitements par le pharmacien, le transfert de compétences et le partage des tâches entre professionnels de santé.
Gilles Brault-Scaillet revendique ainsi un véritable « statut de pharmacien prescripteur » dans les pathologies bénignes et la gestion du petit risque. « La prescription médicale est déjà une réalité quotidienne pour le pharmacien, constate-t-il, telle la mise à disposition de la contraception d’urgence en pharmacie. Permettre au pharmacien de prescrire sans ordonnance médicale pour des pathologies prédéterminées certains médicaments remboursés, dans un cadre défini et réglementé, serait une source d’économies et un moyen efficace d’optimiser le système de soins. »
Une solution qui permettrait en outre de régler en partie le problème de pénurie de médecins et d’engorgement des services d’urgence. Le but, assure le Collectif, n’est pas d’empiéter sur le domaine du médecin mais, en le soulageant de la gestion du petit risque, de lui permettre de mieux se consacrer aux patients atteints de pathologies graves, moyennant une revalorisation de sa consultation. Le pharmacien devra donc pouvoir accéder, au moins partiellement, au dossier médical.
Fin de l’égalité entre officines.
Enfin, le Collectif souhaite, à l’instar de l’Ordre, que les officinaux deviennent un relais dans le système de soins, renforçant leur rôle sanitaire et social comme celui de coordonnateur des soins, notamment entre la ville et l’hôpital. Mais le Collectif veut aussi que ces nouvelles missions à forte valeur ajoutée pour le pharmacien se conjuguent avec compétence, qualité et performances de l’officine. Ce qui signifie que le pharmacien va devoir s’investir.
Le Collectif envisage un système basé sur le volontariat qui permettrait aux officinaux qui le souhaitent de développer une véritable spécialisation et des compétences qui leur permettront d’exercer leur nouveau rôle. « Ces nouvelles responsabilités constituent de véritables prises de risque pour le pharmacien, impliquent des formations renforcées, nécessitent des rémunérations spécifiques supplémentaires qui doivent s’inscrire dans une logique gagnant-gagnant », estime Gilles Brault-Scaillet, qui demande à l’Ordre « de sacrifier au sacro-saint principe de l’égalité parfaite entre toutes les officines » en laissant ces pharmaciens volontaires communiquer sur leur savoir-faire. Sur fond de réforme de l’assurance maladie, le débat sur le droit à la publicité sera-t-il relancé ?
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