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Lyon : La fac dit non au contrat Santéclair

Publié le 24 avril 2004
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Les étudiants de 6e année option officine ont planché en début d’année sur le contrat que Santéclair, filiale d’AGF, présente aux officinaux : le remboursement total ou partiel de certains produits et médicaments prescrits ou non mais non pris en charge par l’assurance maladie obligatoire et contenus dans des « paniers de soins » (voir Le Moniteur n° 2508). Le pharmacien s’engage à une modération des prix sur ces produits en échange d’une théorique affluence de clients Santéclair fidélisés.

« Les tarifs des paniers de soins auront tendance à diminuer, les mutuelles voudront dépenser moins et tiendront les pharmaciens à la gorge. Ce qui semble une bonne affaire au départ deviendra vite une prison commerciale », estime un étudiant dans sa copie. « Cela entraînera une perte de liberté du client qui serait alors lié au pharmacien non pour ses compétences mais pour les remboursements qu’il propose », poursuit un autre. « Qui empêchera de créer un panier de soins dentaires (brosse à dents, dentifrice, fil dentaire…), d’abord réservé à l’officine, puis proposé aux grandes surfaces ? », s’inquiète un troisième. « Le conseil et les explications prennent du temps et nécessitent une rémunération, ce que ne propose pas Santéclair. Cette rémunération ne pourrait même pas être récupérée via la marge du produit vendu puisque Santéclair impose des prix inférieurs à ceux pratiqués habituellement », remarque un autre. Les étudiants, à l’unisson de leurs aînés, flairent le piège : « Le pharmacien ne sera plus au service du patient mais à celui de l’assureur. » Rassurant, non ?

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