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C’est demain la veille ?

Publié le 24 avril 2004
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En août dernier, 65 000 consultations pour déshydratation ont été relevées en ville (cinq fois plus que la moyenne) ; les ventes de solutés de réhydratation en officine ont, elles, crû de 50 % (de 500 000 unités en juin à plus de 700 000 en août), phénomène alors non visible à l’hôpital ! De là à dire qu’un système d’alerte incluant les libéraux eût pu permettre d’éviter le pire, il y a un pas… difficile à franchir.

Oui, les données Pharmastat (plus de 10 000 officines) pourraient être disponibles à des fins d’alerte sanitaire, en une dizaine de jours, mais encore faudrait-il définir à l’avance les indicateurs à mettre en place et à surveiller, a indiqué IMS Health… et s’y retrouver dans les méandres des autorités intéressées. Par ailleurs, « si les paniers de médicaments étudiés par IMS Health sont de très bons indicateurs de déclenchement d’épidémies de grippe par exemple, explique Antoine Flahaut (INSERM), les deux indicateurs essentiels pour de telles catastrophes sont les hospitalisations et la mortalité. Je ne suis pas convaincu que ces données auraient été utiles pour la canicule. Elles auraient été disponibles trop tard. Et il ne faut pas fantasmer, le loup vient toujours de là où on ne l’attend pas. »

« Les libéraux ont la capacité de recueil et d’analyse des données, a cependant remarqué Martial-Olivier Koehret, vice-président de MG-France. Ce qui serait intéressant par rapport à ce qui s’est passé ou, par exemple, à une épidémie de grippe aviaire à venir, c’est que tous les acteurs travaillent ensemble. » Quant au pharmacien, il faudrait déjà tout simplement commencer à le former à l’importance de l’enjeu sanitaire, a-t-on relevé. Bref, si l’outil statistique existe, tout reste à construire.

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