Pharmaciens sans frontières : Union France exige la qualité

PSF-Union France a diffusé une charte de qualité ce week-end lors de son congrès annuel à Rodez auprès des responsables des 40 associations départementales (2 200 adhérents pour environ 600 000 Euro(s) de budget). « Aujourd’hui, l’Ordre met en place en officine une démarche d’assurance qualité qui sera obligatoire. Je ne vois pas pourquoi nous devrions y échapper, a déclaré Jean-Jacques Merle, président de PSF-Union France. Les administrateurs des associations départementales seront formés, on devra tous se remettre en cause. » Un discours qui dépare peu dans la bouche d’un pharmacien qui a été responsable du contrôle qualité de Roussel Uclaf.

Au menu de cette charte (qui définira des procédures pour chaque association départementale), guidée par les principes de l’OMS applicables aux dons de médicaments, on note :

– la nécessité de privilégier les médicaments essentiels (Médess) génériques (toutes les associations départementales en ont désormais un stock destiné à répondre aux urgences) ;

– le suivi des missions dans le temps ;

– de réserver les dons de médicaments revalorisés (les MNU) aux pays ayant un système de santé proche de la France ;

– d’avoir un pharmacien inscrit à l’Ordre pour contrôler collecte et distribution ;

– d’évaluer au préalable tout projet de mission ;

– la possibilité de réaliser des audits internes dans les associations départementales.

Jean-Jacques Merle se veut catégorique, (« si une association ne veut pas respecter cette charte, nous devrons lui supprimer son agrément »), justifiant notamment cette rigueur par la fréquence des accidents iatrogènes dans certains pays.

Au plan organisationnel, les associations départementales commencent à se réunir en « régions », un Sud-Est (7 associations) et un Grand Sud-Ouest (8) ayant déjà vu le jour. Six régions sont prévues à terme pour une meilleure efficacité des missions notamment.

Quant au conflit qui oppose PSF-UF à PSF-CI depuis 2000, il semble se tasser. Après l’échec d’une conciliation en 2002, les deux présidents se sont rencontrés récemment : « Nous avons proposé une remise à plat des structures des deux associations pour récréer un grand mouvement, tout en conservant nos indépendances, indique Jean-Jacques Merle. La balle est désormais dans leur camp. » En attendant, le résultat d’une procédure en appel concernant l’exclusion de l’Union France du mouvement il y a quatre ans est prévu pour mai (PSF-UF avait gagné en première instance).