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Équipe : La blouse blanche au vestiaire !
De plus en plus de titulaires s’intéressent à l’apparence vestimentaire de leur équipe. A la traditionnelle blouse blanche, ils préfèrent des tenues plus gaies et dans l’air du temps. Témoignages.
Héritage des habitudes hygiénistes de la fin du XIXe siècle, la blouse blanche colle toujours à la peau des pharmaciens. Certains employeurs la rendent même obligatoire au sein de leur pharmacie. Et pourtant, aucun texte du Code de la santé publique n’oblige le titulaire ou le personnel de l’officine à en porter.
Dans les faits, de nombreux titulaires ont mis la blouse au placard alors qu’elle est de mise pour le reste de l’équipe. « Dommage car cela nuit à la notion d’ensemble et de rassemblement permettant de tenir le même discours dans une même situation », estime Thérèse Dupin-Spriet, responsable du DU « Qualité à l’officine » à la faculté de Lille.
En se démarquant des autres par ses vêtements, le titulaire instaurerait donc son savoir-faire autrement que par le biais de son titre ou de ses compétences. A la manière des grandes enseignes de parapharmacie telles Sephora et Marionnaud. Odile Roggy, installée à Weyersheim (Bas-Rhin), a porté son choix sur des blouses classiques blanches au logo du groupement auquel elle adhère (Giropharm) : « Je suis pour l’uniformité de tout le personnel. Cela permet de renvoyer l’image de l’équipe officinale mais aussi celle de notre groupement. J’estime qu’en pharmacie, la présentation compte beaucoup. Pour véhiculer notre savoir-faire et être performant, il faut aussi savoir se mettre en valeur. Et cela requiert une propreté irréprochable. »
Oser les couleurs.
« Mais pourquoi ne pas apporter un peu de couleurs et de fantaisie dans l’habillement ?, suggère Thérèse Dupin-Spriet. Le blanc impressionne toujours car il renvoie au cliché du « mandarin intimidant », alors que le pharmacien est avant tout un professionnel de santé de proximité. » Si les uns optent classiquement pour le vert, d’autres, comme à la Pharmacie de l’Ange à Haguenau (Bas-Rhin), se sont mis au rouge. D’autres encore, plus avant-gardistes, ont définitivement tirer une croix sur la blouse traditionnelle pour laisser place au concept de la tenue vestimentaire personnalisée.
A la Pharmacie de la Mairie (Paris), tout le monde travaille habillé en Courrèges. « Pourquoi les pharmaciennes auraient-elles des allures de bouchères ?, lance Françoise Clairet, la titulaire. Faire attention à son apparence et à son élégance est aussi une affaire de politesse envers les autres. D’ailleurs, les clients apprécient beaucoup. » Les salariés de la Pharmacie de la Mairie sont vêtus d’un haut vert ou bleu (en alternance une semaine sur deux) en été et d’un maillot fuchsia en hiver, « pour oublier la grisaille parisienne ». Françoise Clairet porte quant à elle des robes dans les mêmes tons. Elle pousse même l’esthétisme jusqu’à faire fabriquer des badges en forme de broche. « C’est un véritable investissement. Mais cela fait partie de mes priorités car je pense vraiment que l’habit fait le moine », confie Françoise Clairet.
Un véritable investissement.
Patrick Campus, cotitulaire à la Pharmacie du Grand Vitrolles (Bouches-du-Rhône), a également fait le choix de rompre avec les codes de la profession. Les tenues de son équipe s’inscrivent dans la tendance design de l’officine : jupe en jean ou pantalon en lin noir et tee-shirt coloré, tailleur beige… Les vêtements varient en fonction des saisons et de la mode mais sont identiques pour toute l’équipe, la garde-robe des vingt et un salariés étant renouvelée sans exception chaque année. De plus, les habits sont changés tous les jours, ce qui suppose la mise en place d’un planning. « Je finance tout à 100 % car l’aspect moderne, gai et ludique me paraît être important aux yeux des patients pour qui le côté rigueur de la blouse rappelle trop la maladie. Nos tenues plaisent beaucoup, autant à la clientèle qu’au personnel. Cet aspect convivial n’empêche en rien le professionnalisme », considère Patrick Campus.
« Bien dans sa peau, bien dans ses vêtements. »
La blouse fait-elle le pharmacien ? « En tous cas, elle donne une certaine liberté en permettant à chacun de s’habiller en dessous selon ses propres goûts », assure Thérèse Dupin-Spriet.
Pour Emmanuelle Marchal-Huessler, enseignante en communication à la faculté de Nancy, il faut que le titulaire reste cohérent avec son état d’esprit et qu’il puisse justifier ses choix. « Pour ma part, je conseille de donner une apparence qui convienne autant aux autres qu’à soi-même, précise-t-elle. Blouse ou pas, pour bien communiquer il s’avère primordial d’être bien dans sa peau et dans ses vêtements. La relation ne s’instaure pas d’une blouse à un jean mais d’une personne à une autre personne. »
Ainsi, toute l’équipe de la Pharmacie des Trois Moulins, à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), a définitivement tombé la blouse ou tout autre type d’uniforme. « Je ne suis pas une fervente opposante des blouses mais, en pratique, elles sont souvent sales et froissées et desservent alors notre apparence. Des vêtements propres et corrects conviennent parfaitement, à partir du moment où les tenues ne sont pas trop excentriques. L’essentiel étant de respecter la clientèle », analyse Christiane Ben Ecklin, cotitulaire.
Réaction
NADIA
34 ans, mère au foyer
Je trouve que la blouse blanche se conçoit parfaitement dans les laboratoires d’analyses, mais, en pharmacie, ça fait tablier et ambiance trop aseptisée. Est-ce vraiment utile pour conseiller et distribuer des médicaments ? Je préférerais plus de couleurs et de fantaisie. Ce serait plus sympa pour la clientèle.
FRANÇOISE
58 ans, psychologue
Dans mon esprit, j’associe le pharmacien à la blouse blanche et je ne l’imagine même pas habillé autrement. Je préfère vraiment être servie par quelqu’un en blouse. C’est rassurant et c’est aussi une façon de marquer l’appartenance au monde médical.
ANNETTE
70 ans, retraitée
J’apprécie beaucoup le port de la blouse ou d’un uniforme. Mais peu importe la couleur ou la forme. Le principal est de donner une impression de propreté, d’hygiène et d’équipe. Avec les badges bien mis en valeur.
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