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La loi Talon

Publié le 5 février 2005
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CAS PRATIQUE N° 1

Marion présente à la Pharmacie Galien une prescription de gélules contenant amiloride et clopamide. Cette préparation magistrale porte-t-elle atteinte à la loi Talon ?

Pour réaliser cette préparation, deux diurétiques doivent être mélangés, ce qui ne porte pas préjudice à l’application de la loi Talon.

CAS PRATIQUE N° 2

Monsieur Galien peut-il déconditionner des comprimés de Néo-Codion en vue de leur incorporation dans une préparation magistrale ?

Non. Une spécialité pharmaceutique renfermant une substance vénéneuse, même à dose exonérée, ne peut faire l’objet d’un déconditionnement en vue de son incorporation dans une préparation magistrale.

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CAS PRATIQUE N° 3

Monsieur Galien peut-il déconditionner un tube de Fucidine crème en vue de son incorporation dans un liniment ?

Oui. La spécialité appartient à la liste I des substances vénéneuses, mais comme elle est destinée à être appliquée sur la peau, elle peut être déconditionnée et servir à la réalisation d’une préparation magistrale également destinée à être appliquée sur la peau.

CAS PRATIQUE N° 4

Raphaël présente une ordonnance prescrivant deux préparations magistrales. Dans chacune est incorporée une substance vénéneuse. La première contient du lithium et la seconde du furosémide. Monsieur Galien pourra-t-il honorer cette prescription ?

En formulant sur une même ordonnance deux préparations magistrales contenant pour la première un psychotrope et pour la seconde un diurétique, le médecin a contourné la loi Talon. Une telle pratique est sanctionnable. Monsieur Galien doit refuser d’honorer cette prescription.

La règle à retenir

La loi du 7 juillet 1980 prévoit certaines restrictions à l’usage des substances vénéneuses. Elle est complétée par deux décrets. Le premier classe les substances vénéneuses en quatre groupes : diurétiques, psychotropes, anorexigènes et dérivés thyroïdiens. Un médecin ne peut prescrire et un pharmacien ne peut exécuter une préparation magistrale associant plusieurs substances vénéneuses appartenant à des groupes différents. Le second réglemente le déconditionnement des spécialités en vue de leur incorporation dans une préparation magistrale.

Références : Loi du 7 juillet 1980, décret du 25 février 1982 et décret du 22 septembre 1982.