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© Getty Images/iStockphoto
Délivrance : êtes-vous incollable sur le lopéramide ?
Analogue structurel des opiacés, le lopéramide est utilisé comme traitement symptomatique des diarrhées aiguës et chroniques de l’adulte et de l’enfant de plus de 8 ans. On croit tout savoir sur cette vieille molécule. Mais dans la réalité ?
Mode d’action
Le lopéramide est un agoniste opioïde des récepteurs μ dont l’action sur le péristaltisme permet de ralentir le transit intestinal.
Il possède également une modeste activité antisécrétoire par augmentation du flux hydroélectrolytique de la lumière intestinale vers le pôle plasmatique de l’entérocyte (réabsorption de l’eau) et par réduction du flux inverse.
De par son mode d’action mécanique, le lopéramide n’a qu’une action symptomatique et respecte les caractères bactériologiques et parasitologiques des selles.
Bon usage du traitement
Dans la diarrhée aiguë, la posologie initiale est de 2 gélules, lyophilisats, capsules ou comprimés dosés à 2 mg chez le patient à partir de 15 ans et de seulement 1 forme orale chez l’enfant. Après chaque selle non moulée, une forme orale supplémentaire est administrée.
Les médicaments conseil sont indiqués à partir de 15 ans à une posologie maximale de 6 unités par jour. Les spécialités remboursées sont indiquées dès l’âge de 8 ans, sans dépasser 6 unités par jour chez l’enfant et 8 par jour chez l’adulte.
Dans la prise en charge de diarrhées iatrogènes, notamment chimio-induites, de fortes doses de lopéramide peuvent être prescrites hors autorisation de mise sur le marché (AMM) et sous contrôle médical.
La prise de ce médicament doit être arrêtée dès que les selles sont moulées. Si, au bout de 2 jours de traitement, la diarrhée persiste, celui-ci doit être stoppé et un avis médical recherché.
La seule spécialité en solution buvable indiquée chez l’enfant à partir de 2 ans n’est plus commercialisée depuis septembre 2022. La Haute Autorité de santé (HAS) considère que le lopéramide n’a plus sa place chez l’enfant de moins de 8 ans.
Limites d’utilisation
Le lopéramide ne doit pas être utilisé en cas de diarrhées supposées infectieuses, notamment les diarrhées du voyageur et celles post-traitement antibiotique qui peuvent être liées à une colite pseudomembraneuse à Clostridium difficile, car le ralentissement du transit intestinal peut favoriser la pullulation microbienne et être responsable d’abcès, de perforation intestinale, voire de péritonite.
Vigilance
L’absorption et la distribution du lopéramide dans le système nerveux central sont très faibles, ce qui limite ses effets indésirables centraux. En cas de surdosage, une dépression du système nerveux central (diminution de la vigilance, somnolence, myosis, dépression respiratoire), une rétention urinaire, un retentissement cardiaque (allongement de l’intervalle QT, torsades de pointes) et un iléus sont parfois observés, nécessitant un avis médical sans délai.
Conseils hygiénodiététiques
La délivrance de lopéramide doit s’accompagner de conseils :
– se réhydrater avec des boissons salées ou sucrées (au moins 1,5 l par jour). Eviter les eaux riches en magnésium au pouvoir laxatif (Hépar, Contrex, notamment) et les boissons stimulantes (café, thé). La prise d’un soluté de réhydratation oral peut être envisagée.
– Eviter de consommer des légumineuses (lentilles, pois chiches, etc.) et de la farine complète, les produits gras, les fruits et légumes crus.
– Privilégier la prise de riz blanc, de semoule, de carottes, de betteraves et courgettes cuites, de banane, de poire, de coing en compote ou en confiture, de volailles, de poissons et d’œufs.
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