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Fièvre de Marburg « Le taux de mortalité de 80 % peut être réduit à 40 % »
– Mi-avril, l’épidémie de fièvre de Marburg avait déjà entraîné 235 décès en Afrique. Où en sont les recherches sur ce virus ? Réponses du Dr Hervé Zeller.
« Le Moniteur » : Que pouvez-vous nous dire sur ce virus ?
Hervé Zeller : Le virus de la fièvre de Marburg est un proche cousin d’Ebola. Il s’agit d’un virus filiforme à ARN connu depuis près de 40 ans. Membre de la famille des Filoviridæ, on ne connaît toujours pas ses hôtes naturels, ses vecteurs ou ses réservoirs. Son cycle de maintien dans la nature reste inconnu. Des recherches ont permis de révéler la présence d’anticorps chez certaines espèces animales, comme les chiens et les rongeurs. Les chauves-souris ont également été soupçonnées mais cela reste à confirmer. Le virus de Marburg sévit essentiellement en Afrique centrale et présente un fort pouvoir de transmission par contact direct avec un malade, les sécrétions ou la manipulation de linge souillé.
Comment se manifeste l’infection ?
Elle se déroule en deux phases. Après une incubation de deux à sept jours, survient la phase fébrile avec accès thermiques, maux de tête, douleurs abdominales, arthralgies et myalgies. Ces signes peuvent s’apparenter à une crise de paludisme ou de fièvre typhoïde. Les douleurs sont ensuite plus intenses et des hémorragies apparaissent : gingivites, épistaxis, diarrhées sanguinolentes. Cela peut aboutir à un état de choc avec issue fatale. Toute la difficulté de contenir l’épidémie réside dans l’absence de détection précoce par le personnel médical qui peut la confondre avec d’autres infections. Le risque majeur de la fièvre de Marburg, comme celle d’Ebola, est l’infection nosocomiale.
Quels sont les moyens d’y remédier ?
Une rémission est possible grâce à des soins appropriés (réhydratation, équilibre des déficiences hématologiques). Cependant, en Afrique centrale, les mesures usuelles de protection du personnel soignant ne sont pas systématiquement mises en pratique par manque chronique de gants, de masques ou de matériels à usage unique. Le taux de mortalité de 80 % pourrait pourtant être diminué de moitié. Il existe des tests diagnostiques précis (par amplification génique) mais leur mise en pratique est délicate sans laboratoire spécialisé.
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